Durant les 80s, les quelques tentatives de relancer les franchises
Ultraman et
Kamen Rider après leur interruption en 1975 font long feu et l'industrie préfère se concentrer sur le
Sentai (qui a intégré les codes des
Super-Robots à partir de
Battle Fever J en 1979), les
Metal Heroes lancés avec
Gavan (X-Or) en 1982 et les
Toei Fushigi Comedy Series de
Shôtarô Ishinomori, inaugurées avec
Robot 8-chan en 1981. L'influence de
Star Wars se fait sentir et le genre
space opera contamine les séries live de cette époque où les héros usent souvent de technologie extraterrestre pour protéger la Terre contre des menaces venues de l'espace. Même les
Kamen Riders, pourtant habitués à des ennemis d'origine terrienne, cèdent à cette mode en affrontant des adversaires aliens dans
Kamen Rider Black RX.
Dans le secteur de l'animation, le genre
Super-Robot cohabite désormais avec celui plus réaliste du
Real Robot initié avec le premier
Gundam, les
Magical Girls connaissent un boum suite aux succès de
Minky Momo (Gigi) et de
Creamy Mami (Creamy, Merveilleuse Creamy), tandis que les adaptations à succès de
mangas cultes publiés dans le magazine
Shônen Jump se multiplient.
Les séries Japonaises continuent d'arriver en France avec un certain hétéroclisme, puisque les séries lives (
Spectreman,
Bioman,
Gavan) et les
animes de SF (
Captain Future (Capitaine Flam),
Cobra ) côtoient les adaptations de classiques littéraires telles que
Tom Sawyer no Bôken (Tom Sawyer) ou
Ie Naki Ko (Rémi Sans Famille) . Les jeunes spectateurs - et surtout leurs parents - habitués aux sages et pudibondes séries françaises et américaines, sont un peu désarçonnés par les thèmes matures, une relative violence et une bonne dose de nudité et de scènes sexy, particulièrement dans
Cobra et
Cat's Eye (sans parler des transformations dénudées de
Gigi, un
anime s'adressant pourtant aux petites filles). La polémique s'amplifie à la fin de la décennie alors que les productions japonaises se multiplient sur les écrans français grâce à la défunte Cinq et au
Club Dorothée de TF1. Il faut dire que cette émission était produite par AB qui achetait et programmait des séries nippones à la pelle en n'ayant qu'une vague idée de leur contenu et en partant du principe qu'elles s'adressaient forcément aux enfants. D'où de nombreux dérapages comme la diffusion de l'ultraviolent
Hokuto no Ken (Ken le Survivant), la présence du sexy et sanglant
Cutie Honey (Cherry Miel) au milieu de DA pour petites filles, ou l'interruption en catastrophe du beaucoup trop sombre
Oniisama e ... (Très Cher Frère ...). À ce stade, c'est un miracle qu'ils n'aient pas diffusé par erreur
Urotsukidôji! Même si l'émission contribua grandement à la présence et à la popularité de la pop culture japonaise en France, elle est tristement célèbre pour son autocensure absurde visant à calmer les polémiques, ses séries diffusées incomplètement et ses doublages bâclés ou fantaisistes (Ceux de
Ken et de
City Hunter (Nicky Larson) où les comédiens de doublage se livrent à un véritable détournement sont d'ailleurs cultes).