巨獣 特捜 ジャスピオン (Kyojû tokusô Juspion) = Enquêteur spécial bêtes géantes Juspion



Année : 1985
Catégorie(s) : Metal hero.
Genre : Tarzan contre Goliath.

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LA SÉRIE


Ayant conclu la saga Uchû keiji avec un Shaider au succès mitigé, la Toei avait besoin de se renouveler pour la quatrième série de sa franchise Metal Hero, ce qui impliquait de conserver les éléments caractéristiques des séries précédentes (héros en armure, partenaire féminine, épée laser, moto volante, char d'assaut séparable en deux véhicules, vaisseau-robot servant de QG), tout en s'en éloignant le plus possible pour trouver sa propre identité. Et comme nous allons le voir, ils ont beaucoup tâtonné avant d'y arriver, Juspion (plus connu chez nous sous le nom de Jaspion, en accord avec la prononciation japonaise) changeant de formule et de direction à chaque apparition d'un nouvel ennemi récurrent.


Mieux vaut donc bien attacher sa ceinture pour supporter les changements de direction.




PARTIE 1 - Satangorth : Exploration spatiale (Épisodes 1-3)


Tout commence quand Ejin, un prophète vivant en ermite sur une autre planète, découvre en étudiant les fragments de la Bible Galactique une prophétie annonçant la venue de Satangorth, un colosse en armure doté du pouvoir de plonger les Kyojûs (Bêtes géantes) dans une rage destructrice.


"C'est Toto qui va à l'éco ..." Ah zut! C'est pas un fragment de la Bible Galactique, c'est une tablette Carambar.


Satangorth et son costume de Darth Vader géant.


Au cas où la ressemblance ne serait pas assez évidente ...


Vous ne passerez pas!

Quand le géant fait son apparition, Ejin charge son fils adoptif Juspion de parcourir l'espace à la recherche d'un moyen de le vaincre. Comme il est multiclassé prophète, magicien et scientifique, il lui remet pour sa mission une armure de combat, divers véhicules dont Daileon qui est un vaisseau spatial transformable en un robot géant bien pratique pour affronter les Kyojûs, et une partenaire androïde nommée Anri. Le duo devient rapidement un trio en recueillant Miya, un gentil monstre rencontré sur la première planète qu'ils ont visitée et qui leur sert de mascotte.


Une version japonaise de Han Solo, Chewbacca et C-3PO?


Pause repas.


Pause rugby.

Comme dit en introduction, les auteurs voulaient s'éloigner le plus possible des séries précédentes et on peut dire que dans cette première partie, ils y vont à fond. Déjà, au lieu de se passer sur Terre, les premiers épisodes voient les héros parcourir l'espace en s'arrêtant sur chaque planète qu'ils croisent pour y rencontrer des habitants parfois amicaux mais le plus souvent hostiles avant d'y affronter un ou plusieurs monstres géants rendus agressifs par l'intervention de Satangorth.


Durant leurs pérégrinations, Juspion et ses compagnons rencontrent d'autres civilisations ...


... ainsi que d'autres races extraterrestres ...


... pas toujours amicales ...


... et même d'autres animaux (avec des effets spéciaux à faire pâlir Roger Rabbit!).


Le climat de cette planète les laisse froids.

Ensuite, les adversaires à taille humaine sont remplacés par des monstres géants qu'on s'attendrait plutôt à trouver dans les séries Ultraman, ce qui n'est pas sans poser quelques soucis, l'armure de Juspion et ses véhicules s'avérant bien inefficaces contre ces titans, au point qu'on se demande pourquoi il n'utilise pas d'entrée de jeu son robot géant pour les affronter. Toutefois, si beaucoup de ces monstres sont déjà féroces à l'état naturel, ils restent l'équivalent gargantuesque d'animaux sauvages amoraux qui ne représentent une réelle menace qu'une fois corrompus par Satangorth dont ils sont donc les premières victimes. Le troisième épisode nous offre même un premier exemple de Kyojû paisible et affectueux que Juspion s'efforcera de calmer sans le tuer tout en convaincant les autochtones de l'épargner une fois celui-ci victime de Satangorth.


Les bébés Kyojûs sont mignons.


Le problème, c'est qu'ils grandissent.


On peut cependant leur apprendre des tours.


Il va pleuvoir, les Kyojûs volent bas.

Enfin, troisième différence et de taille, Juspion se distingue de ses prédécesseurs par son humour, faisant de la série une sorte de mélange d'Uchû keiji, d'Ultraman et de Lost In Space dont le héros serait interprété par Jackie Chan. Juspion est en effet un personnage principal bouffon et gaffeur qui enchaîne les situations ridicules.


Ce type doit sauver l'univers.


C'est dire si on est mal!


Ainsi déguisé, personne ne me reconnaîtra. (Au second plan, Brima, une des méchantes récurrentes qui aura TOUJOURS ce regard)


Au pied!

Tandis que sa partenaire Anri est une androïde à l'intelligence artificielle aussi limitée que son utilité est discutable. Et malheureusement, même si son personnage est parfois fun, elle représente une sacrée régression après des équipières aussi badass que Lily, Helen Bell ou Annie et se cantonnera à jouer les boulets tout le long de la série.


Anri passe son temps à tomber en panne.


Et il faut la rebooter à chaque fois.


Ben quoi? On peut être une androïde et prendre soin de son corps.


Par contre, les bains lui sont fortement contre-indiqués.


Ou pas, car les épisodes suivants oublieront complètement ce point faible.


Il faudra attendre l'avant-dernier épisode pour la voir révéler son potentiel offensif. L'AVANT-DERNIER!


Dans tous les autres, c'est la demoiselle en détresse de service.


Ah non! Pas de tentacules, c'était bien précisé dans mon contrat.

Malgré quelques défauts qu'on pourrait corriger avec le temps, Juspion débute donc plutôt bien avec une formule et un ton originaux qui augurent du meilleur. Hélas, si on pouvait reprocher à son prédécesseur Shaider son absence de changement de statu quo, Juspion va tomber dans l'excès inverse et en changer avec une fréquence hallucinante, la première occurence ayant lieu dès l'épisode 4, un record!


Cap sur la nouvelle formule. (Déjà?)




PARTIE 2 - Mad Gallant : Aventures sur Terre (Épisodes 4-12)


En effet, dans cet épisode, l'étude de la Bible Galactique révèle à Ejin que Satangorth veut établir un empire de Kyojûs sur une planète qui était autrefois dominée par ces créatures que ses habitants actuels appellent "dinosaures". Vous l'aurez compris, après avoir exploré d'autres planètes, Juspion et Satangorth vont s'installer sur la Terre pour le reste de la série.


L'avenir de la Terre selon Satangorth.


Il a même fait les plans de son futur palais.

Certes, on se doutait que la formule un épisode = une planète était difficilement viable dans une série de 46 épisodes, ne serait-ce que pour des questions de budget qui ne permettait pas de créer à chaque fois de nouveaux décors et costumes; mais la rapidité du changement de formule est quand-même surprenante. D'autant plus que les dessins préparatoires des premiers monstres que Juspion affronte sur Terre les plaçaient clairement sur d'autres planètes, ce qui prouve bien que ce changement de formule n'était pas prévu aussi tôt. Il est cependant trop rapide pour qu'on puisse le mettre sur le compte de premières audiences décevantes.


Juspion est parfois confronté au choc des cultures à cause de sa méconnaissance de nos us et coutumes (Ici, les toilettes séparées).

Sur notre planète, Juspion fait rapidement la rencontre d'un certain Mad Gallant, le fils de Satangorth revêtu d'une armure de combat noire, incarné par Junichi Haruta qui, après avoir interprété des gentils dans Goggle V et dans Dynaman, nous démontre qu'il est tout aussi excellent et charismatique dans les rôles de méchants récurrents.


On ne peut pas dire que la ressemblance avec son père saute aux yeux.


Le même en armure.


Il a amené son armée avec lui.


Et il possède son propre véhicule volant, Jard Burma ...


... dont la spécialité est de s'emplafonner les falaises.

Juspion fait également la connaissance de Boomerang, un combattant armé de deux boomerangs qui veut se venger de Mad Gallant, responsable de la mort de son frère (Ironique quand on se souvient que les boomerangs étaient justement l'arme principale de Dyna Black qu'incarnait Junichi Haruta dans Dynaman). C'est l'occasion de retrouver dans le rôle l'excellent Hiroshi Watari qui avait incarné Sharivan deux ans plus tôt. Malheureusement, les scénaristes peineront à exploiter le potentiel du personnage qui passera son temps à se faire capturer et/ou laver le cerveau par ses ennemis avant de quitter provisoirement la série à l'épisode 12 pour partir s'entraîner, ses captures à répétition l'ayant convaincu qu'il n'était pas encore assez fort pour accomplir l'a mission qu'il s'est fixée.


- Sharivan! Nous sommes sauvés!
- Ah non, moi, c'est Boomerang.

Cette deuxième partie marque également un changement de ton en abandonnant progressivement l'humour des premiers épisodes. Une exigence de l'acteur principal, Hikaru Kurosaki, qui avait envie de jouer dans un registre plus sérieux. Juspion perd donc sans explication son côté insouciant, bouffon et gaffeur tandis qu'Anri subit elle-aussi un virage sérieux, justifié par un composant remplacé contre son accord (Techniquement, Juspion a donc lobotomisé son équipière).


Première étape du virage sérieux de Juspion: une nouvelle coupe! (On sent qu'il est ravi.)


Au poil!


Même lobotomisée (par le pied) ...


... Anri restera un boulet.

Ce virage sérieux est malheureusement une erreur qui accentue le côté inutile et incompétent d'Anri tout en faisant perdre beaucoup de sa personnalité à Juspion, désormais indiscernable de ses prédécesseurs, les Uchû Keijis. Il en perd même son côté candide ayant des difficultés à s'adapter à la civilisation terrienne, ce qui le rapprochait d'une de ses inspirations, Tarzan. Hé oui, Tarzan: comme lui, Juspion est un orphelin qui a perdu ses parents alors qu'il était bébé et qui découvre la civilisation après avoir été élevé à l'écart du monde. Pourquoi croyez-vous qu'il porte des vêtements à motif léopard?


La série change cependant sa famille d'adoption en remplaçant les singes par un sage.


Ho-hiyohiyo-hiyohiyooooooo!!!

En outre, ce virage sérieux couplé au déplacement de l'intrigue sur Terre fait perdre à la série une grande partie de ce qui faisait son originalité. La seule amélioration apportée par cette deuxième partie concerne les combats, puisque avec Mad Gallant et ses soldats, Juspion a désormais des ennemis à taille humaine à affronter, ce qui justifie enfin son armure et son arsenal. Il continue cependant de lui manquer des attaques personnelles, un problème qui sera résolu dans la troisième partie qui entamera enfin une intrigue fil rouge. Intrigue amorcée dans l'épisode 12 où Ejin découvre un nouveau fragment de la Bible Galactique qui lui révèle l'existence d'un Oiseau Doré dont l'œuf se trouverait sur Terre et dont le nom suffit à terrifier Satangorth et Mad Gallant.


Un début d'intrigue fil rouge? Pas trop tôt! Il était temps que la série cesse d'avancer à l'aveuglette.




PARTIE 3 - Les Shitennôs du Mal : La famille Nanbara (Épisodes 13-28)


Peu après avoir appris l'existence de cette créature mystique qui serait la seule entité capable de vaincre Satangorth, Juspion et Mad Gallant découvrent lors d'une exposition une photographie de son éclosion prise par hasard et par un certain Kenichirô Banbara.


Mais bien sûr que si, c'est un photographie. Suspendez un peu votre incrédulité ou on n'y arrivera jamais.

Il n'en faut évidemment pas plus pour que Kenichirô et sa famille se retrouvent traqués par Mad Gallant et ses troupes qui veulent l'obliger à leur révéler où se trouve l'Oiseau Doré, l'obligeant à partir à sa recherche pendant que ses enfants, Kanoko et Kenta, sont confiés à Rotto et Sachi, deux espions repentis de Mad Gallant à qui Juspion a sauvé la vie. Néanmoins, inquiets pour leur père, ils fuguent pour le retrouver et père et enfants se retrouvent recherchés à la fois par Juspion qui veut les protéger et par Mad Gallant qui veut leur arracher la cachette de l'Oiseau Doré pour le détruire.


Kenichirô recherche l'Oiseau Doré ...


... pendant que Kanoko et Kenta (ainsi que leur chien Taro) recherchent leur père ...


... et trouvent surtout des ennuis.

La famille Nanbara est un excellent ajout à la série, dotant Juspion d'un entourage civil qui lui faisait jusqu'à présent défaut et l'idée d'une famille ordinaire impliquée malgré elle dans un conflit dont l'enjeu est l'avenir de leur planète est très bonne. Malheureusement, l'intrigue fil rouge de leur séparation et de leurs quêtes respectives tourne rapidement en rond: la recherche de l'Oiseau Doré par Kenichirô fait du surplace, tandis que ses enfants sont retrouvés par Juspion pour lui refausser compagnie avant d'être à nouveau retrouvés. À peine répétitif! Et alors qu'on s'attendrait à ce que leurs retrouvailles soient un événement majeur au centre de l'intrigue d'un épisode où, par exemple, père et enfants seraient capturés par Mad Gallant puis délivrés par Juspion, c'est pratiquement un non-événement puisqu'ils se retrouvent tout à fait par hasard quand Kenichirô appelle un ami chez qui se trouvent justement ses enfants au même moment.


Oh ben ça, ça tombe bien, alors!

Cette première intrigue fil rouge de la série, pourtant prometteuse, tombe donc à plat. Mais en plus d'un entourage civil, cette troisième partie dote Juspion de nouveaux ennemis récurrents avec les Shitennôs du Mal, quatre combattants que Mad Gallant recrute pour l'assister : Ikki, un cyborg armé de fulguropoings et d'un trident téléscopique, Zanpa, l'androïde qui a tué les parents de Juspion, Brima, une voyante ne se séparant jamais de sa boule de cristal, et Gyor, une magicienne métamorphe à la tenue fanservicesque dont l'arme est un mélange de flûte, de lance et de sarbacane.


Mad Gallant recrute.


La véritable apparence de Zanpa.


Bourré de passages dansés et/ou chantés, l'épisode 27 donne régulièrement l'impression d'avoir accidentellement zappé sur MTV.


Même Brima et Gyor s'y mettent.


Au passage, Juspion n'est pas insensible à leurs charmes quand elles sont en civil. (Il n'est pas très physionomiste.)


On calme ses hormones ou je passe en mode Kaori!

Mais alors qu'on s'attend à ce que ces quatre nouveaux adversaire restent jusqu'à la fin de la série, les scénaristes surprennent le spectateur en faisant rapidement périr Ikki, puis Zanpa des mains de Juspion, l'occasion pour ce dernier d'étrenner son attaque finale, le cosmic Harley, qui fait malheureusement bien cheap après les spectaculaires cinématiques de mises à mort des Uchû Keijis.


J'aurais dû regarder la durée de mon contrat avant de signer.

Cette troisième partie commence à revenir à la formule des séries précédents avec plus d'ennemis récurrents, un entourage civil et une attaque finale à l'épée laser qui a le mérite de permettre désormais d'alterner entre des adversaires géants et d'autres à taille humaine qui ne sont pas Mad Gallant ou ses soldats.


Notez que rien n'empêche Juspion d'affronter les deux types d'adversaires avec son robot géant.

D'ailleurs, puisqu'on parle de Mad Gallant, son premier combat final contre Juspion est imminent et va marquer le début de la partie suivante.


Premier combat final? Mais si c'est le combat final, c'est forcément le dernier, donc comment peut-il être le premier? Ou alors, c'est que ...


Plong! Erreur système!




PARTIE 4 - Gilza : Mort et résurrection de Mad Gallant (Épisodes 29-34)


En fait c'est très simple: quand Mad Gallant retrouve la trace de Sachi et l'enlève pour en faire sa concubine, Juspion la délivre et le tue à l'issue d'un combat singulier.


Sachi cache sa joie.


Avec Mad Gallant, les procédures de divorce sont un peu extrêmes.


À noter que quand Juspion lui tranche le bras ...


... on voit les mains des assistants qui jettent le faux bras en l'air.


RIP (provisoire) Mad Gallant.

Mad Gallant est donc décédé mais ça ne dure pas longtemps car son père fait appel à la sorcière Gilza pour le ramener à la vie et le doter au passage d'une nouvelle tenue civile. Grosse erreur! Car jusqu'à présent, quand il n'était pas en armure, Mad Gallant portait des vêtements terriens et des lunettes noires qui lui donnaient la classe; mais après sa résurrection, il les remplace par une toge et un casque, tous deux fort laids.


Satangorth peut compter sur Gilza pour recoller les morceaux de son fils.


En revanche, elle est nulle comme styliste.

Mais Mad Gallant n'est pas le seul à perdre de sa superbe, Satangorth en fait autant en se mettant brusquement à parler. En effet, jusqu'à présent, il était muet et s'exprimait au mieux par des grognements, son fils lui servant de porte-parole auprès de ses troupes. Cela rendait le colosse encore plus effrayant, donnant l'impression d'avoir affaire à une entité destructrice tellement étrangère et supérieure à nous qu'on ne pouvait la comprendre et encore moins communiquer avec. En le dotant subitement de parole, on l'humanise et atténue ainsi grandement la menace qu'il est censé représenter. C'est comme si un Xénomorphe demandait brusquement l'heure à Ellen Ripley!


Quoi!? J'ai pris des cours de diction pendant 28 épisodes et ça vous plaît pas? Prenez ça!

Quant à leur nouvelle recrue, Gilza, cette sorcière à la coiffure à géométrie variable et à la tenue taillée dans une boule disco donne dès son arrivée un aperçu de sa dangerosité en capturant Juspion après s'être emparé de son âme, avant de survivre à une décapitation à l'issue de leur premier affrontement.


Si la plupart du temps, ses cheveux sont frisés ...


... elle passe en mode "rockstar des 80s" quand elle utilise sa magie.


Bring it back, sing it back, bring it back, sing it back to me. (Cliquez ici si vous n'avez pas compris la référence)


La menace fantôme.


C'est juste une petite décapitation de rien du tout. Une pointe de colle et il n'y paraîtra plus.

Malheureusement, elle passe les deux épisodes suivants en convalescence et n'affrontera ensuite que très rarement Juspion. C'est d'ailleurs un problème récurrent de la série: à chaque fois qu'elle introduit une idée ou un personnage cool, elle les sous-exploite ou s'en débarrasse rapidement. On en a d'ailleurs un parfait exemple avec Boomerang qui fait son retour dans l'épisode 38, devenu entre temps un agent international et pouvant désormais combiner ses deux boomerangs en un projectile cruciforme (Là encore, une arme utilisée par Dyna Black). Là, vous vous dites: génial, il va devenir le partenaire régulier de Juspion et former avec lui un duo similaire à celui d'Inazuman et de Makoto Arai! Hé bien, non, perdu! Boomerang quitte définitivement la série à la fin de l'épisode suivant, une magistrale raclée reçue en affrontant Mad Gallant l'ayant convaincu que ce dernier était décidément un trop gros morceau pour lui.


Le retour de Boomerang (Vous saviez que je la ferais tôt ou tard, celle-là.) ...


... qui repart aussitôt.


D'ailleurs, c'est presque un running gag: à chaque fois que les auteurs veulent se débarrasser provisoirement ou définitivement de personnages récurrents, ils les mettent dans un bateau (le bus, c'est pour les fauchés).

Atténuant grandement la classe de ses deux antagonistes principaux et introduisant une nouvelle adversaire prometteuse mais sous-exploitée, cette quatrième partie apporte aux ennemis récurrents des changements dont la série aurait pu se passer avant d'enchaîner sur l'arc final qui va enfin apporter une intrigue fil rouge digne de ce nom.


Répète après moi: cette quatrième partie est très bien finalement, cette quatrième partie est très bien finalement, cette ...




PARTIE 5 - Gilmarza : Les 5 enfants (Épisodes 35-46)


Alors qu'il se trouve à bord de Daileon, Juspion aperçoit une forte lumière qui lui donne la vision d'un bébé et de l'Oiseau Doré tenant en son bec, non pas un fromage mais un fragment de la Bible Galactique. Curieusement, Anri et Miya qui étaient pourtant à ses côtés n'ont rien vu. En revanche, sur Terre, Kanoko a été victime du même phénomène. Alerté par Juspion, Ejin se rend sur Terre et l'accompagne à l'endroit où lui et Kanoko ont vu l'Oiseau Doré et y trouvent effectivement un fragment de la Bible qui, avant d'être détruit par leurs ennemis, leur révèle que l'Oiseau a scindé son essence en plusieurs parties qu'il a transmis à 5 d'enfants dont Kanoko et qu'il faut donc les réunir pour l'invoquer.


Pour identifier les enfants, c'est facile: il suffit de leur mettre un éclat de la Bible Galactique dans la main.


S'il se change brièvement en Oiseau Doré, c'est gagné!

Juspion se lance donc à la recherche des quatre autres enfants, ainsi que du mystérieux bébé qui seraient les éléments indispensables pour vaincre Satangorth. À partir de là, notre héros va rencontrer à pratiquement chaque épisode un enfant qui sera ou non un des quatre qu'il recherche. De ce côté, le suspense fonctionne d'ailleurs assez bien car même si on a eu un bref aperçu des enfants dans l'épisode 35, on ne les a pas vus assez longtemps pour les reconnaître ensuite.


Sans compter que la dernière qu'il trouve ...


... ne ressemble pas à celle vue dans l'épisode 35.


Le Club des Cinq.

Les serviteurs de Satangorth étant évidemment eux-aussi à leur recherche, Juspion doit régulièrement les combattre et Gilza trouve la mort à l'issue d'un de ces affrontements. Elle est cependant rapidement remplacée par sa sœur aînée Gilmarza accompagnée de cinq ninjas de l'espace dont la particularité est qu'à chaque fois que Juspion brise l'armure de l'un d'entre eux, il en sorte pour poursuivre le combat sous sa véritable apparence : combattant humanoïde, scolopendre mutant, sphère volante hérissée de pointes, canon ou énergie pure.


Gilmarza signale sa présence et/ou lance ses sorts en dansant le flamenco tout en jouant des castagnettes.


Comme sa frangine avant elle ...


... elle aime bien prendre des enfants en otages.


Les cinq ninjas de l'espace.


Leur autre particularité est d'être horriblement mal incrustés. (Le passage où Juspion les renverse avec sa moto est même carrément cartoonesque!).


Notez, certaines cascades assurées par des mannequins en mousse ne sont pas tristes non plus.

Parallèlement, Satangorth entame sa mue vers une forme plus puissante nommée Daisatangorth. Et là, c'est le drame! Car on passe d'un Darth Vader géant aussi imposant que menaçant à un gros monstre pataud à l'air dépressif dépourvu de mâchoire inférieure!


Classe!


Pas classe!


Sans compter que ce trou, censé être son orifice bucal, donne l'impression que son masque est déchiré.

Ceci-dit, malgré ce nouvel aspect hautement ridicule, Daisatangorth n'en est pas moins doté de pouvoirs redoutables qui lui permettent de transformer progressivement les villes avoisinantes en une jungle dominée par les Kyojûs tandis que leurs habitants sont capturés pour leur servir d'esclaves et de nourriture.


La ville, c'est la jungle.

Juspion réussira heureusement à ramener les choses à la normale en triomphant de Brima et de Gyor fusionnées en une bête féroce, puis de Mad Gallant, et enfin de Daisatangorth grâce au sacrifice d'Ejin, à l'Oiseau Doré transformé en une épée du même métal et du bébé de sa vision, un extraterrestre échoué sur Terre à bord d'un incubateur en forme d'oeuf après le massacre de sa famille par des pirates de l'espace. Juspion l'adoptera ensuite et, remarquant les similitudes entre ses origines et les siennes, le baptisera Tarzan Galactique.


Fuuuuu ...


... sion!


Les rêves de conquête de Mad Gallant partent en fumée.


Ouin! Ouiiiiiin!


Nooooon! Un bébé qui pleure! Ma faiblesse secrète!


Tel père, tel fils: quand Daileon tranche le bras de Satangorth ...


... on voit les mains des assistants qui le lancent en l'air.


Victoire!


Un dernier hommage est rendu à Ejin ...


... avec le chien qui met un moment à réaliser qu'il ne regarde pas dans la bonne direction.

Après avoir passé le plus clair de son temps à se chercher une formule et une direction, Juspion se sera donc enfin réveillé dans son dernier quart qui, bien qu'handicapé par le relookage ridicule de son méchant principal, bénéficie d'une excellente quête fil rouge parfaitement gérée. Mieux vaut tard que jamais!


La nouvelle famille de Tarzan.




BILAN


Concept = 2 / 5
Juspion se distingue des autres Metal Heroes en se spécialisant dans les monstres géants qui sont plutôt le terrain de chasse des Kyodai Heroes. Malgré cette petite originalité, la série peine à se trouver une réelle identité et semble tester tout et n'importe quoi avant de trouver sa formule définitive. Il est d'ailleurs dommage qu'elle ait si rapidement abandonné son côté interplanétaire et son humour qui auraient pu la rendre réellement unique.



Scénario (Intrigue globale) = 2 / 5
Le manque de réelle direction se ressent évidemment sur les intrigues fil rouges qui sont sous-exploitées (la séparation de la famille Nanbara) et/ou abandonnées sans réelle résolution (La vendetta de Boomerang). Ce n'est que dans le dernier quart qu'on a enfin droit à une intrigue fil rouge digne de ce nom avec la quête des 5 enfants qui est excellente et nous donne une idée de ce que la série aurait pu être si elle avait été davantage pensée en amont.



Scénario (Episodes) = 3,6 / 5
Les meilleurs épisodes sont concentrés dans la première et la dernière partie de la série. Ceux entre les deux sont plus conventionnels, reposant le plus souvent sur le principe du plan du jour à déjouer, avec quand même quelques petites pépites de ci, de là, en particulier quand il s'agit d'introduire ou de faire mourir un personnage régulier. (Voir la section épisodes pour plus de détails)



Héros = 3 / 5
Si dans les premiers épisodes, le côté bouffon insouciant de Juspion lui confère sa propre identité et lui permet de se distinguer de ses prédécesseurs, les Uchû Keijis, il le perd trop rapidement pour se fondre dans leur moule. Dommage, car ses origines sont bonnes.



Costume(s) = 2,5 / 5
Est-ce à cause de son design trop épuré ou de son code couleur trop proche de l'armure de Gyaban? Toujours est-il que la metaltechsuit de Juspion paraît bien banale comparée aux armures des autres Metal Heroes.



Arme(s) = 3 / 5
Pas grand-chose de neuf dans l'arsenal de ce quatrième Metal Hero avec la traditionnelle épée laser (2 / 5) au design plutôt banal et un tout aussi traditionnel pistolet laser avec le beam scanner gun (4 / 5) dont le design est harmonisé avec celui de la metaltechsuit.



Séquence(s) de transformation = 1 / 5
L'acteur principal ne voulait pas que son personnage utilise une chorégraphie pour se transformer. Il faut donc se contenter de voir Juspion placer ses mains devant ses oreilles pour revêtir son armure ... Et encore, il ne le fait que très rarement! Ce qui n'a pas empêché la pose de tellement marquer les esprits qu'elle a été reprise en silhouette sur les jaquettes des DVDs.



Partenaire(s) = 2 / 5
Aussi cruche qu'inutile et incompétente, Anri (1 / 5) est une catastrophe et une énorme régression par rapport à sa prédécesseuse Annie. Le plus triste, c'est que ce personnage fonctionnait à peu près dans le contexte humoristique des premiers épisodes; mais une fois placée dans un environnement sérieux ... Agent spécial doué pour le combat et équipé d'une arme qui lui est personnelle, ayant une bonne motivation pour s'opposer à Mad Gallant et incarné par l'excellent Hiroshi Watari, Boomerang (2 / 5) avait le potentiel pour faire un bon partenaire qui aurait formé avec Juspion un duo comparable à celui d'Inazuman et de Makoto Arai. Hélas, il apparaît dans moins d'une dizaine d'épisodes et quitte la série sans même avoir conclu son arc scénaristique. Au final, le seul équipier de Juspion qui fonctionne à peu près, c'est Miya (3 / 5) qui est avant tout une mascotte mignonne créée pour plaire au jeune public.



Personnages réguliers = 4,3 / 5
Ejin (2,2 / 5) est un archétype au demeurant efficace de vieux sage multiclassé inventeur et sorcier de combat, tandis que Kenichirô (5 / 5), Kanoko (5 / 5) et Kenta Nanbara (5 / 5) constituent un entourage civil aussi excellent qu'attachant, formant une famille ordinaire mêlée malgré elle à une aventure dont l'enjeu est l'avenir de leur planète.



Personnages secondaires = 3,4 / 5
On n'échappe pas à certaines "victimes du jour" transparentes et oubliables, mais dans l'ensemble, les personnages que Juspion sauve des manigances de Satangorth sont sympathiques et bien écrits. On a même droit à de nombreuses victimes juvéniles très réussies, à la fois originales, attachantes et mémorables (les 5 enfants, Koko, Satomi Akiyama, Ryûichi, Miki, Yumiko ...).



Ennemi(s) récurrent(s) = 4 / 5
Imposant et terrifiant en tant que colosse muet en armure, Satangorth (4 / 5) perd beaucoup de sa superbe en se mettant à parler et surtout avec sa transformation finale grotesque. Mad Gallant (4,5 / 5) est un adversaire aussi charismatique que redoutable au combat dont l'armure noire (un peu gâchée par les gros plots jaunes qui la font ressembler à une figurine dont on aurait maladroitement masqué les vis) fait de lui une sorte de double maléfique de Juspion, même si la toge qu'il arbore dans le dernier tiers de la série est assez laide. Concernant les Shitennôs, Brima (4 / 5) et Gyor (4 / 5) sont deux espionnes magiciennes aux tenues réussies (surtout Brima) et aux armes originales, Zanpa (4,5 / 5), malgré son faible temps de présence, est un bon antagoniste avec une raison personnelle de s'opposer à Juspion, tandis qu'Ikki (2 / 5) est le seul à être assez oubliable. Les deux adversaires régulières les plus redoutables restent cependant Gilza (4,5 / 5) et Gilmarza (4,5 / 5), même si elles participent peu aux combats. Enfin, même si certains ont des designs plus réussis que d'autres, les Commanders (4 / 5) constituent une armée bigarrée formée de races différentes, ce qui change agréablement des soldats identiques qu'on croise habituellement dans les séries tokusatsu.



Monstres de la semaine = 3 / 5
De ce côté-là, on a une grande variété d'adversaires et Juspion et Daileon affrontent aussi bien des monstres géants qui n'ont rien à envier à ceux des séries Ultraman, des créatures insolites, des machines et robots meurtriers ou des combattants humanoïdes. Ils ne sont cependant pas tous réussis: certains monstres géants sont trop fantaisistes pour ne pas jurer avec les autres (Sodomon, Ebizor) et beaucoup d'adversaires à taille humaine ont des designs moches ou ridicules et certains sont sous-exploités car ils avaient le potentiel de devenir des ennemis réguliers. (Les Amazoness, Guirarist). (Voir la section Satangorth pour plus de détails)



Mécha(s) (Véhicule(s)) = 4,2 / 5
Les véhicules de Juspion bénéficient de bons designs, qu'il s'agisse de Daileon (4,2 / 5), d'Iron Wolf (4 / 5) dont la forme aérodynamique en fait une moto volante crédible ou de Garbin (4 / 5) dont la séparation en Garbin Tank (4 / 5) et en Garbin Jet (4 / 5) se fait via un mécanisme original. Néanmoins, le véhicule le plus réussi de la série reste Jard Burma (5 / 5) de Mad Gallant.



Mécha(s) (Robot(s)) = 4,5 / 5
Malgré son arsenal étonnement réduit pour un robot qui livre autant de combats dans la série, Daileon a un design très réussi et est bien plus versatile que son prédécesseur Vavilos.



Base(s) = 0,5 / 5
Malgré quelques éléments récurrents qu'on retrouve d'une base à l'autre, comme son trône, Mad Gallant n'a pas de quartier général fixe.



Casting = 5 / 5
On est gâtés avec les excellents Hikaru Kurosaki (Juspion), Junichi Haruta (Mad Gallant) et Hiroshi Watari (Boomerang). Et même si le personnage d'Anri est une catastrophe, son interprète Kiyomi Tsukada fait un excellent travail d'actrice en multipliant les mimiques et mouvements occulaires improbables et en restant parfaitement immobile quand son personnage tombe en panne.



Combats = 4,5 / 5
Qui dit adversaires variés dit combats variés et spectaculaires. On regrettera quand même que les attaques finales de Juspion et de Daileon fassent bien pâle figure après celles de leurs prédécesseurs aux cinématiques autrement plus élaborées et spectaculaires.



Effets spéciaux = 3,5 / 5
Curieusement, on assiste à une baisse de qualité flagrante des effets spéciaux dans cette série, particulièrement avec les incrustations atroces où les personnages sont mal détourés quand ils ne sont pas partiellement invisibles.



Musiques = 5 / 5
Toujours fidèle au poste et désormais libéré de la contraindre de chercher des équivalents aux thèmes des séries précédentes, 渡辺 宙明 (Watanabe Chûmei) retrouve la forme après la petite baisse de Shaider et nous livre des musiques d'ambiance aussi efficaces que mémorables.



Générique(s) = 3 / 5
Accompagné de la chanson おれ が 正義 だ! ジャスピオン (Ore ga seigi da! Juspion) = Je suis la justice! Juspion par アイ 高野 (Ai Takano), le générique de début fait preuve d'originalité en s'ouvrant sur l'apparition d'un Kyojû incendiaire (dont le rugissement change bizarrement dès l'épisode 3) et en entrecoupant l'habituelle présentation des personnages et des méchas par des schémas de la metaltechsuit et de Daileon. Malheureusement, il insiste sur le côté comique de Juspion et d'Anri et n'est donc plus très approprié une fois que la série perd son ton humoristique. (3,5 / 5)


Comme si là-aussi la série ne savait pas où elle veut aller, elle possède 3 versions du générique de fin accompagnées de la chanson 銀河 狼 ジャスピオン (Ginga Ookami Juspion) = Juspion, le loup de la galaxie, toujours par アイ 高野 (Ai Takano). La première montre des images de Juspion en train de danser (Ne me demandez pas pourquoi un masque blanc apparaît brusquement sur son visage) entrecoupées d'autres de ses méchas et de lui en train d'avancer en silhouette sur fond de lasers et d'explosions, reproduisant ainsi le générique de fin de Sharivan (avec la silhouette d'un monstre volant traversant l'écran à la place de celle de la voiture) avant de se terminer quand il tire en direction de la caméra. Néanmoins, à part pour les scènes de danse, les images occupent une mince bande verticale tandis que le reste de l'écran est réservée aux crédits, ce qui nuit à leur lisibilité.


La deuxième version, à partir de l'épisode 4, est assez semblable à la première, mais les images des méchas ont disparu et celles de Juspion en train d'avancer occupent désormais tout l'écran, ce qui les rend plus lisibles et agréables à l'oeil.


Enfin, dans la troisième version, à partir de l'épisode 13, les scènes où Juspion danse sont remplacées par des images de ses méchas et on ne voit plus de flash lumineux sortir de son arme dans le plan final, ce qui fait malheureusement perdre à ce générique ce qui faisait son originalité. (2,5 / 5)




NOTE FINALE = 12,8 / 20