Dennô keisatsu Cybercop = Police cerveau électronique Cybercop
Année : 1988
Studio(s) : Toho Créateur(s) : Shimamura Kazuo (嶋村 一夫), Nagayama Katsumi (永山 勝美) Genre(s) : Super-policier Sous-genre : Qui a volé le budget? Thème(s) : Futur proche, Ordinateurs, Planètes, Police, Voyage temporel. Acheter la série : Amazon, Cdjapan, Yesasia, Zenmarket. Intermédiaires : Buyee, Celga. |
Introduction : |
Fin 1988, la Toho avait envie de revenir aux séries tokusatsu après une interruption de près d'une décennie. Fidèle à ses habitudes, le studio allait s'inspirer des franchises populaires de l'époque pour, paradoxalement, engendrer une série précurseuse à plus d'un titre.
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Partie 1 - Jupiter (Épisodes 1-13) |
Dans le futur proche (à l'époque) de 1999, Tokyo City connaît une hausse de la criminalité face à laquelle la police ordinaire est dépassée, d'où la création d'une unité spéciale, la ZAC (Zero-section Action Constable, ou Section-zéro des agents d'action), dont font partie les Cybercops, quatre agents spéciaux dont trois peuvent revêtir des armures sophistiquées appelées Bit Suits.
Ryoichi Môri, alias Saturn, est le spécialiste en équipement de détection, ainsi qu'un dragueur invétéré et l'aîné d'une famille nombreuse.
Ils sont épaulés par le capitaine Hisayoshi Oda, que Mars voit comme un père de substitution car il l'avait aidé à revenir dans le droit chemin après avoir été appréhendé pour ses activités de hackeur, par sa seconde Mizue Shimazu et par deux opérateurs: le personnage fonction Daisuke Yazawa et la comic relief Miho Asakura. Si les pitreries de cette dernière peuvent (très rarement) arracher quelques sourires, il lui arrive aussi de complètement saboter la tension émotionnelle d'une scène, notamment quand elle pleure de manière ridiculement exagérée alors qu'un des membres de l'équipe semble avoir trouvé la mort. Déjà bien occupée avec les pilleurs de banque et autres preneurs d'otages, la ZAC est rapidement confrontée à une menace bien plus dangereuse avec Death Trap, une organisation terroriste dont l'objectif est de remplacer l'humanité par des machines. Dirigée par l'ordinateur Führer et son second, le Baron Kageyama, elle se compose de trois scientifiques: le physicien Einstain (Déformation d'Eistein), la biologiste Durwin (Déformation de Darwin) et le psychologue Ployd (Déformation de l'écriture japonaise de Freud).
Évidemment, le principal attrait de cette première partie est le mystère autour de Jupiter, son passé et son armure. Un mystère qui sera résolu dans la suivante qui voir l'arrivée d'un nouvel antagoniste.
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Partie 2 - Lucifer (Épisodes 14-26) |
Jupiter découvre un premier indice sur son passé quand Death Trap fait s'affronter les Cybercops entre eux grâce à des hallucinations qui leur font croire qu'ils combattent en réalité des ennemis. Dans son cas, il se voit luttant dans un futur dominé par les machines, une vision qui a de quoi le perturber, surtout quand Kageyama lui affirme qu'ils viennent tous les deux de ce futur et l'accuse d'avoir aidé les machines à combattre les résistants humains.
Une accusation reprise par le mystérieux Lucifer, un tireur d'élite également venu du futur et possédant sa propre Bit Suit. D'après lui, Jupiter est un traître qui a causé la mort de leurs compagnons d'armes avec la bombe dont l'explosion les a projetés dans le passé. Enfin … Le passé pour eux, mais le présent pour les autres personnages et le futur pour les spectateurs de l'époque. Vous suivez? Bien qu'allié à Kageyama et voué à éliminer Jupiter, Lucifer est un adversaire ambivalent obéissant à un certain code de l'honneur: il sauve plusieurs fois la vie de son ennemi car il tient à le tuer lui-même, préfère éviter de s'en prendre à ses camarades et vient même parfois en aide à Tomoko qui en arrive à se demander dans quel camp il est. Finalement, un combat contre Death Trap permet à Jupiter de retrouver la mémoire, lui faisant comprendre qu'en réalité, Lucifer l'avait surpris alors qu'il tentait de neutraliser une bombe placée par le véritable traître, le futur Baron Kageyama. Suite à cette révélation, Lucifer devient un allié occasionnel des Cybercops, continuant d'agir en solo tout en venant les aider quand ils sont en difficulté. Néanmoins, si Jupiter et Tomoko n'ont aucun mal à accepter son changement de camp, cette dernière le considérant même comme un membre officieux de l'équipe, Mars sera plus difficile à convaincre. L'introduction de ce nouveau protagoniste et les révélations sur le passé futur de Kageyama et de Jupiter ne sont pas les seuls changements apportés par cette deuxième partie puisque Death Trap se dote de Cristalo, un vaisseau gigantesque capable de neutraliser le power-up de Jupiter qui, de son côté, met au point une nouvelle attaque avec l'aide d'un expert en arts martiaux interprété par Jun'ichi Haruta, venu jouer les guests.
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Partie 3 - Luna (Épisode 27-34) |
En l'occurrence, la remplaçante d'Einstain est sa sœur cadette Luna. Surnommée Beastmaster (Beastmistress serait plus correct mais les Japonais ont des difficultés avec le genre et le nombre qui sont facultatifs dans leur langue), elle se fait escorter par quatre androïdes inspirés des Shijin, les Beast Soldiers. Après une première défaite contre les Cybercops, ils seront reconstruits, peints en noir et rebaptisés Death Claws. Même si le jeu de son interprète manque de naturel, Luna est le seul membre de Death Trap à bénéficier d'un costume soigné et réussi, bien qu'un peu fanservice.
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Autres apparitions |
Après une conclusion partiellement ouverte qui voit Jupiter et Lucifer retourner à leur époque d'origine en compagnie de Tomoko pour y poursuivre leur lutte contre les machines, la série enchaîne sur deux derniers épisodes clip show consacrés à ceux qu'ont préféré les spectateurs.
Les auteurs envisagèrent à deux reprises de donner une suite à la série, d'abord avec Cyberman (Dont certains pensent que le concept fut repris par Gridman), puis avec Metal Jack (qui deviendra une série d'animation sans lien avec Cybercop). Une raison invoquée à cette absence de suite est le manque des succès des jouets dérivés dont on peut découvrir les publicités dans les bonus des DVDs de la série, particulièrement fournis de ce côté-là puisqu'on a également droit à des making of, des dessins préparatoires, des interviews récentes des acteurs principaux, un hommage à l'interprète de Mars, Shôgo Shiotani, qui a mis fin à ses jours en 2002, et un court métrage réalisé pour une attraction en 3D. |
Bilan : |
Concept = 4,5 / 5
Bien qu'elle puise son inspiration dans de nombreuses sources, parfois évidentes (Sentai, Metal Hero, Robocop, Terminator), parfois subtiles (Les noms de Lucifer et d'Arthur C. Ployd font référence à l'écrivain et physicien Arthur C. Clarke), Cybercop réussit à instaurer des concepts novateurs qu'on retrouvera dans des séries ultérieures: les équipes de super-policiers de la trilogie Rescue Police, les sixièmes rangers des Sentai ou les armures des Chôseishin. Même si elle est assez saugrenue, on regrettera que l'idée des héros menant une double vie de policiers et de groupe à succès soit vite abandonnée. Mieux valait ne pas l'utiliser du tout, dans ce cas. Scénario (Intrigue globale) = 4 / 5 Le mystère autour du passé de Jupiter et de ses liens avec Lucifer et le Baron Kageyama est efficace, tout comme l'évolution du personnage de Luna. La révélation de la nature robotique des membres de Death Trap aurait toutefois gagné en efficacité si le spectateur avait eu un aperçu de leurs souvenirs factices. Scénario (Épisodes) ≈ 3,7 / 5 À la différence d'autres séries mêlant les codes du genre policier à ceux du tokusatsu, comme Dekaranger ou Robot Keiji, les épisodes de Cybercop privilégient l'action aux enquêtes, mais n'en bénéficient pas moins d'un suspense souvent efficace. (Voir la section épisodes pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.) Héros = 3,5 / 5 La série se focalise sur les excellents Jupiter et Lucifer, le très bon Mars et sur Tomoko Uesugi, qui est hélas trop souvent cantonnée au rôle de la demoiselle en détresse. Moins mis en avant, Saturn et surtout Mercury en pâtissent, le premier bénéficiant malgré tout de traits de caractères et d'un background qui le rendent amusant et mémorable. Costumes = 4,2 / 5 Préfigurant les armures des Chôseishin, les Bit Suits bénéficient de bons designs, particulièrement celle de Lucifer. Leur aspect faisant plus plastique que métal gêne un peu au début, mais on s'y habitue rapidement. Arme(s) ≈ 4,2 / 5 Les Cyber Arms et Cyber Weapons, ainsi que l'arsenal de Lucifer, bénéficient d'excellents designs, aussi soignés que fonctionnels, tandis que le double gimmick des Black Chambers et de l'Arm System Joint est une excellente idée. Le seul ratage concerne le Thunder Arm, qui était ironiquement le jouet qui se vendait le mieux, sans doute parce qu'il permettait aux jeunes spectateurs de reproduire le Rolling Charger de leur héros. Morpheur = 0 / 5 De simples capsules dans une caravane. On ne peut pas dire que les créatifs se sont foulés de ce côté là. Séquence de transformation ≈ 2,8 / 5 Si la manière dont les Cybercops obtiennent leurs Cyber Arms et Cyber Weapons est brillante d'inventivité, on sent le manque de moyens dans leurs transformations, tandis que celle de Lucifer utilise une chorégraphie inutilement compliquée. Le Cyber Boming de Jupiter sauve quelques meubles grâce au mécanisme qui permet à son armure de changer de forme. Personnage(s) régulier(s) ≈ 2,4 / 5 Le mentor Hisayoshi Oda et sa seconde Mizue Shimazu forment un bon duo "figures paternelle et maternelle", même si le premier est nettement plus mis en avant. En revanche, Daisuke Yazawa n'est qu'un personnage fonction et Miho Asakura une comic relief qui gâche la tension dramatique de certaines scènes. Personnages secondaires = 2,6 / 5 Il faut malheureusement reconnaître qu'il y en a peu de vraiment mémorables ou intéressants, à part les frères et sœurs de Saturn, Kôichi Tachibana, Maki Ichijô ou Lee Bai-Lung (Et encore, pour ce dernier, c'est surtout grâce à son interprète). Certains sont même de véritables têtes à claques (Arisa, Misako Saegusa, Reiko Andô). Ennemi(s) récurrent(s) ≈ 2,1 / 5 À part Luna, ils ne sont vraiment pas gâtés niveau look et arc, alors que détailler les passés factices de Durwin, Einstain et Ployd aurait permis de les étoffer. En outre, la spécialisation de Durwin en biologie n'est jamais exploitée. Le Baron Kageyama a du charisme et une bonne histoire mais ses pouvoirs sont impersonnels, tandis que Führer sert surtout de fausse piste quant à l'identité du leader de l'organisation. Enfin, les yeux artificiels des Workmen leur donnent un aspect dérangeant mais qui n'a pas beaucoup de sens quand on voit que certains n'ont aucun mal à simuler des yeux normaux. (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.) Monstres de la semaine ≈ 2,8 / 5 Il est dommage que les Ominos et les Harkos aient tous le même aspect (Sans compter qu'il aurait été plus logique de faire des seconds des créatures organiques, en accord avec la spécialisation de Durwin en biologie), mais ça reste mieux que les catastrophiques Garogas. Quant aux Beast Soldiers, ils ont de jolis designs et de bonnes armes (surtout Tiger) mais pratiquement aucune personnalité alors que ce sont les seuls à apparaître dans plusieurs épisodes et qu'ils font partie des rares adversaires à ne pas être téléguidés! (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.) Mechas = 3,8 / 5 Des designs réussis et originaux pour le Blade Liner, l'Air Tank et les deux Demon Eggs, tandis que le ZAC Roader n'est qu'un 4x4 légèrement relooké. Enfin, malgré un aspect élaboré, Cristalo ne sert pas à grand-chose. On regrettera que certains véhicules aux designs prometteurs comme un van truffé d'armes cachées et un jet transformable en jet-pack ne purent être concrétisés faute de budget. Base(s) ≈ 1,8 / 5 Les locaux de la ZAC sont corrects, mais le Loft empeste la misère: la police japonaise du futur manque-t-elle à ce point de moyen pour donner des quartiers aussi pauvres à ses agents d'élite? Quant à Death Trap, leur première base est une catastrophe, mais il se rattrapent largement avec la suivante. (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.) Casting = 3 / 5 Pas grand-chose à dire de ce côté. Les acteurs sont bons et effectuent eux-mêmes certains combats en civil mais aucun n'a ce petit plus qui rendrait son interprétation mémorable. Combats = 3 / 5 Les acteurs savent se battre mais les combats en costume souffrent d'effets spéciaux ridicules et d'un schéma répétitif qui met surtout Jupiter en valeur alors que la série est censée mettre en scène une équipe. Effets spéciaux = 0,5 / 5 Certes, ils étaient novateurs à l'époque mais quand on utilise une technologie balbutiante pour ses effets spéciaux et qu'on ne s'appelle pas James Cameron ou Steven Spielberg, il faut soit y mettre les moyens, soit s'en servir avec parcimonie sous peine de sombrer dans le nanar comme le fait fièrement cette série. Musique = 5 / 5 Les musiques de Nitta Ichirô (新田 一郎) sont excellentes. Génériques = 3,1 / 5 Le générique de début est accompagné par 明日 へ の 叫び - サイバー ハート (Asu e no sakebi - Cyber heart) = Un cri vers demain - Cyber heart de Nishikawa Hiroshi (西川 弘志). Les images sont classiques, avec une présentation des héros, de leurs armes et de leurs véhicules.
À partir de l'épisode 16, Lucifer apparaît dans le générique mais est le seul à ne pas avoir droit à une séquence inédite pour le montrer en civil. Assez curieusement, les images des Black Chambers se déplaçant dans un tunnel et le gros plan sur Jupiter pilotant le Blade Liner sont différents. (Paroles = 2 / 5, Musique = 4 / 5, Images = 3 / 5, Moyenne = 3 / 5) La première version du générique de fin montre les Cybercops en civil et en concert tandis que Tomoko Uesugi / Mika Chiba chante シューティング スター (Shooting star) = Étoile filante. Une scène raccord avec leur double vie de policiers et de groupe à succès, même si celle-ci est peu utilisée dans la série. Quant à la chanson, même si elle est très agréable à l'oreille, ses paroles n'évoquent en rien les thèmes de la série. Brand New Tomorrow de la même interprète aurait été plus approprié. (Paroles = 2 / 5, Musique = 5 / 5, Images = 5 / 5, Moyenne = 4 / 5)
À partir de l'épisode 14, le concert est remplacé par des extraits mettant "en valeur" les effets spéciaux de la série, entrecoupés d'images des silhouettes des Cybercops combattant leurs ennemis devant des fonds numériques hideux. Inutile de dire qu'on perd énormément au change. (Paroles = 2 / 5, Musique = 5 / 5, Images = 0 / 5, Moyenne ≈ 2,3 / 5) |
Note finale = 12 / 20 |