Alors que l'éminent roboticien Hayama fête l'anniversaire de son petit dernier, Kenji, en compagnie de son assistante Etsuko Shirakawa et de ses deux autres fils, Jôji et Ryûji, ils sont attaqués par des robots qui capturent le savant et ses deux aînés avant de les emmener sur leur planète d'origine, Dada, où ils les obligent à travailler pour eux afin de faciliter leur projet de conquérir la Terre.
Cette soirée d'anniversaire avait pourtant très bien commencée ...
... avant l'arrivée de trouble-fêtes.
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Tout en faisant semblant de coopérer, le savant crée Kyôdain (Un nom dérivé à la fois de 兄弟 (Kyôdai) = Frères et de 京 ダイン (Kyô dain) = 10 000 000 000 000 000 dynes), un duo de cyberoïdes qu'il programme avec les personnalités et souvenirs de Jôji et Ryûji avant de les envoyer sur Terre afin qu'ils la défendent contre les envahisseurs tout en jouant les frères de substitution auprès de Kenji. Si ce dernier est au départ sceptique, il finit rapidement par les considérer comme ses vrais frères, s'amusant même de reconnaître en eux certaines de leurs attitudes. On retrouve donc le thème déjà présent chez
Kikaider et
Robot Keiji de l'humanité et du déterminisme chez les robots, avec la petite touche supplémentaire que, cette fois, leur programme est basé sur des personnes existantes. Et si Kenji les considère comme ses vrais frères, d'autres voient en eux de simples ersatz robotiques.
Skyzel et Grounzel, les frères robotiques qui composent Kyôdain.
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Vous avez probablement remarqué que leurs designs reprennent les fameux yeux insectoïdes des
Kamen Riders. Il faut dire que la série a été diffusée à la suite de
Kamen Rider Stronger qui, faute d'audiences suffisantes, avait marqué la fin de la première période de la franchise. Il est donc logique qu'
Ishinomori en reprenne quelques éléments visuels pour assurer une certaine continuité.
Et si, en plus, ils se déplacent eux-aussi à moto ...
Motos qui, bien que fabriquées sur Dada, sont de marque Suzuki.
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Leurs motos ne sont cependant pas leur seuls moyens de locomotion puisque Skyzel et Grounzel peuvent voler, et surtout se transformer respectivement en avion et en voiture pendant que l'autre devient un missile transporté par le premier. Leurs mécanismes de transformations étant complètement fantaisistes, on imagine la frustration des jeunes spectateurs de l'époque, incapables de les reproduire avec les jouets dérivés.
Des véhicules fort jovials ...
... dotés de bouches animés sous leurs formes de véhicules et de missiles.
Notez le bandage du genou qui se retrouve sur la roue après transformation.
On peut apercevoir le pilote sur certains plans.
Chicks dig the car.
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En revanche, au début, ils ne peuvent pas adopter une forme humaine et leurs interprètes n'apparaissent que dans des flashbacks ou quand les visages des robots s'ouvrent pour révéler des écrans sur lesquels apparaissent ceux de leurs modèles.
Il y a quoi sur les autres chaînes?
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Mais comme les combats à visage découvert sont une figure imposée du
tokusatsu, Skyzel et Grounzel finissent par révéler une capacité à transférer leurs consciences dans des répliques cybergraphiques de Jôji et Ryûji, ne réintégrant leurs corps robotiques que quand ils doivent combattre. Les scénaristes de la série semblent en revanche oublier fréquemment qu'ils sont censés être des hologrammes sophistiqués, puisqu'on les voit se nourrir, ressentir le froid et même être parfois blessés.
Sans parler des faux raccords vestimentaires quand ils regagnent leurs corps.
Les faux raccords jour-nuit ne sont pas tristes non plus.
Ou alors, il y a un sacré décalage horaire entre les différents régions du Japon comme l'indiquent ces deux scènes censés se dérouler au même moment.
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Que ce soit sous leurs formes humaines ou robotiques, les talents de combattants de Kyôdain, hérités des frères Hayama qui sont respectivement boxeur amateur et champion de lutte, sont bien utiles pour combattre l'armée Dada aux côtés des forces de défense terrienne d'Unifor, l'unique point positif de cette invasion étant d'avoir amené les armées des différents pays à s'unir contre cet ennemi commun. Les principaux alliés de Kyôdain au sein d'Unifor sont le capitaine Marui, le sergent
comic relief Hosoda et la sous-lieutenante Etsuko, l'ancienne assistante d'Hayama qui a rejoint l'armée comme consultante en ingénierie.
Encore que son uniforme donne plutôt l'impression que c'est comme majorette.
Dans les faits, le trio sert surtout de victimes à secourir.
N'approchez pas! On paie une facture d'électricité et on n'hésitera pas à nous en servir!
Un running gag de la série: Marui arrache un poil de moustache à Hosoda à chaque fois qu'il fait ou dit une bêtise.
Comme l'indique son uniforme, Yvonne appartient à la branche française d'Unifor.
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Enfin, nos héros sont assistés par Gonbes,
robot mascotte dont le corps se transforme en sphère roulante tandis que sa tête se détache pour devenir une soucoupe volante. Il faut dire que la série a été créée à une époque où le public se passionnait pour les OVNI, ce qui avait d'ailleurs déjà donné naissance à
UFO Robo Grendizer, plus connu chez nous sous le nom de Goldorak. On ne s'étonnera donc pas que le quartier général de Kyôdain, Base Enban, soit une soucoupe volante préfigurant les
vaisseaux bases des premiers
Metal Heroes officiels, de
Gavan à
Spielvan, ou que leurs adversaires viennent d'une autre planète.
Gonbes est bien utile pour réparer nos héros.
Mais il sait également faire la cuisine.
Oups, petite erreur de temps de cuisson pour les œufs ...
Scène ordinaire de racisme anti-robot.
Ambiance festive à Base Enban.
Les soucoupes de Dada sont plutôt branchées Halloween.
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Parlons justement de leurs adversaires, l'armée Dada. Durant cette première partie, on ne voit jamais ses dirigeant et on ne connaît que ses
soldats, les Roboheis, et ses
monstres de la semaine, les Dadaroïdes. Ils ont beau faire parfois des victimes civiles et être basés sur des armes et véhicules militaires (les premiers se transforment même en chars d'assaut géants mais ce gimmick sera rapidement abandonné, probablement pour des questions de budget), ils sont assez comiques avec leur cabotinage outrancier et des séquences loufoques telles qu'un massif robot tank interrompant sa course pour danser le ballet avec une absence totale de grâce, ou un autre fumant plusieurs cigarettes par les nombreux embouts de sa bouche en forme de mitrailleuse.
Le tabac peut nuire à votre santé.
C'est pas bien d'écouter aux portes.
Un robot de métal liquide 15 ans avant le T-1000!
Malheureusement, il n'y avait de morphing et de CGI à l'époque. Alors, pour les transformations, il faudra se contenter de ça.
On reconnaît les agents humains de Dada au fait qu'ils cabotinent autant qu'eux.
Les Roboheis peuvent apparaître à partir de leurs têtes.
Et alors? Nous-aussi, on peut.
Leurs adversaires se sentent un peu à plat.
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Notez, je parle de victimes civiles mais, avec les effets spéciaux de l'époque, leur sort n'est pas très évident.
Nous sommes perdus, l'armée Dada a un rayon qui change les gens en silhouettes en carton!
Il a été découpé en morceaux ou transformé en cailloux?
Les légumes, c'est bon pour la santé, qu'ils disaient.
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En plus de ses méchants relativement comiques et de ses effets spéciaux cheaps, la série est caractérisée par un montage souvent surréaliste. Ce n'est certes pas évident à retranscrire par écrit, mais imaginez, par exemple, un plan où l'armée Dada avance vers la caméra, puis un autre où elle va dans la direction opposée (ou continue d'avancer mais en nous tournant le dos), et enfin un troisième où elle avance à nouveau, les trois étant filmés sous le même angle.
Comment suivre la progression de l'ennemi si on ne sait même pas s'il avance ou recule?
Ah ben, si en plus, les héros s'y mettent aussi ...
Notez, la séquence du méchant qui avance entrecoupée de plans rapprochés où il fait le con, c'est pas mal non plus.
Réaction habituelle des spectateurs devant ces séquences.
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En plus de la lutte opposant Kyôdain à Dada, cette première partie possède une intrigue fil rouge tournant autour d'une comptine que leur a confié leur créateur et qui contiendrait le moyen de vaincre l'envahisseur. Autant vous le dire tout de suite, nos héros l'écoutant et la chantant à tout bout de champ pour en percer le secret ou juste pour se détendre, je ne vous donne pas trois épisodes avant qu'elle soit définitivement gravée dans votre cerveau.
Écoutez vous-mêmes.
- Arrêtez de la chanter ou je tire!
- Impossible: vous nous faites chanter!
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Kyôdain et Unifor se mettent donc à la recherche du Pr Kaidô, un collègue et ami de Hayama qui serait donc le plus apte à déchiffrer cette chanson. Une quête d'autant plus ardue que, non seulement le savant se cache pour échapper à l'armée Dada, mais celle-ci utilise parfois des imposteurs pour piéger nos héros.
Have you seen this man?
Célèbre interprète du Pr Shinigami et habitué des rôles de méchants, Hideyo Amamoto incarne pour une fois un gentil en la personne du Pr Kaidô.
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Ils finissent par retrouver le scientifique qui découvre rapidement que la chanson cache un indice sur la localisation d'un minerai très rare qui lui permet de construire une arme capable de détruire instantanément les robots de Dada. Malheureusement, ceux-ci ont déjà obtenu un blindage spécial qui y résiste. En étudiant à nouveau la comptine, Kaidô trouve un deuxième indice qui le met sur la piste d'un autre minerai. Nos héros jouent hélas de malchance car le seul homme à savoir où se trouve ce minerai meurt en prononçant le mot "mandarine" et alors que Kaidô croit en avoir compris la signification, il est abattu par Dada et tombe d'un pont.
Puisque cette arme ne suffit pas, il va falloir en trouver une autre.
Bon, on oublie les épées en caoutchouc, c'est de la camelotte.
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Ils finissent par le retrouver complètement par hasard mais c'est pour découvrir qu'il a perdu la mémoire. Sa fille a beau leur promettre de les contacter dès qu'il la recouvrira, on ne le reverra plus avant le double épisode final où on oubliera complètement la quête du second minerai pour révéler que c'est en réalité la chanson elle-même qui est une arme mortelle pour leurs adversaires!
Kaidô retrouve la mémoire mais les scénaristes ont clairement perdu la leur.
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Vous avez bien lu: toute la première partie de la série se révèle avoir été complètement inutile (Même l'arme conçue par Kaidô ne resservira qu'une fois, comme fongicide). On ne peut même pas dire que c'est une résolution ironique où les héros réalisent qu'ils ont cherché une solution compliquée à une énigme dont la réponse était évidente car il aurait fallu pour cela que les interprétations précédentes se révèlent à chaque fois être des fausses pistes. Or, ce n'est pas du tout le cas. Au contraire, le jeu de piste auquel ils se livrent semble cohérent et les indices qu'ils découvrent donnent des résultats. C'est juste que les auteurs avaient complètement oublié cette intrigue au moment de conclure la série, ou bien n'avaient aucune idée de comment la finir et ont préféré compter sur le fait que les spectateurs ne s'en souviendraient plus.
Il y a de quoi perdre la tête!
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La série s'ouvre donc sur une première partie passionnante et riche en rebondissements mais qui se révélera être complètement inutile faute de conclusion. Dommage. La suite, marquée par un changement de formule et l'arrivée d'ennemis récurrents, parviendra-t-elle à corriger le tir?
Pour le tir, faites-moi confiance, je suis un spécialiste.
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