Concept = 4 / 5
Piochant son inspiration dans diverses périodes de Green Arrow (Ses origines vues par Kirby puis Diggle, le côté social de la période O'Neil-Adams, le justicier urbain sombre et violent de la période Grell) mais aussi dans
Lost pour les flashbacks et dans les
Batman de Nolan pour le côté justicier urbain réaliste, le tout assaisonné de multiples références à l'univers DC, cette première saison d'
Arrow arrive à agencer ses différentes influences en un tout cohérent à défaut d'être original.
Scénario (Intrigue principale) = 4,5 / 5
S'inspirant de la narration en flashbacks de
Lost, la première saison d'
Arrow raconte deux intrigues parallèles à des époques différentes ayant chacune son propre style: mélange d'aventure et de survival pour celle dans le passé
(4 / 5) et super-héros urbain pour celle dans le présent qui est la plus réussie et passionnante des deux
(5 / 5). Au passage, si aux deux époques, le héros est confronté à une conspiration qu'il doit contrecarrer, il y a une certaine ironie dans le fait que l'Oliver maladroit et inexpérimenté du passé arrive à faire échouer celle à laquelle il est mêlé par hasard, alors que celui plus aguerri et volontaire du présent ne parvient qu'à en limiter les dégâts.
Scénario (Épisodes) = 3,9 / 5
Malgré quelques petites baisses de forme de temps à autre (Particulièrement dans ceux mettant en scène la catastrophique Huntress), les épisodes sont dans l'ensemble bons avec souvent une volonté de lier les intrigues dans le présent et dans le passé par des thèmes ou des situations communs ou en utilisant dans le présent une technique ou un objet acquis dans le passé. (Voir la section
Épisodes pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Humour = 3 / 5
Le ton sérieux de la série n'empêche pas les scénaristes de détendre parfois l'atmosphère par de petites touches d'humour salvateur apportés par certains dialogues et par le personnage un peu décalé de Felicity.
Héros = 5 / 5
Ancien connard égoïste qu'une expérience traumatisante a transformé en justicier urbain en quête de rédemption mais qui cherche encore ses marques et est souvent amené à se remettre en question, aussi bien en ce qui concerne ses méthodes que sa vision du monde et de ses proches, Oliver Queen (
The Hood) est un héros intéressant et plus complexe qu'on pourrait le croire.
Costume = 3,5 / 5
Les designers s'inspirent du costume à capuche de la période Grell en plus cuir (Il faut vivre avec son temps!) et arrivent presque à rendre plausible la double-identité du héros (En tout cas, largement plus que dans les comics où il a longtemps été affublé de la barbichette la plus reconnaissable de l'univers!) qui s'efforce d'être toujours vu dans l'ombre (Au point que le spectateur a rarement une vue claire dudit costume) et utilise un gadget pour modifier sa voix quand il s'adresse à ses proches. Je dit "presque" parce qu'il y a le problème de son maquillage qui, s'il s'inspire de ses origines kirbyennes où il s'était hâtivement maquillé avec de la graisse pour dissimuler son identité lors de sa première intervention, est ici ridicule et malpratique car le mettre et l'enlever à chaque intervention implique une considérable perte de temps alors qu'un masque serait beaucoup plus pratique et efficace.
Pouvoirs et points faibles = 4 / 5
En tant que justicier réaliste, The Hood ne dispose pas de pouvoirs ou d'armes extravagantes, mais utilise quand même quelques flèches gadget qui sont l'apanage de son alter ego comics, tout en prenant soin d'éviter les plus farfelues et de rester dans les limites d'une technologie plausible.
Autres super-héros = 0 / 5
Cette première saison ne cesse d'introduire des super-héros connus de l'univers de Green Arrow (Shado, Roy Harper, Laurel Lance) mais ne les utilise que sous leur identité civile, la seule exception étant Huntress qui semble se positionner comme partenaire attitrée du héros avant de devenir une super-vilaine caricaturale. D'où la désagréable impression que les scénaristes nous narguent.
Allié(s) = 4 / 5
Dans le présent, Oliver est secondé par deux partenaires efficaces et complémentaires qui lui servent également de balises morales en l'amenant régulièrement à reconsidérer ses méthodes et sa vision du monde:
John Diggle (5 / 5) pour les muscles et
Felicity Smoak (5 / 5) pour le cerveau. Le premier possède sa propre intrigue fil rouge basée sur sa poursuite de l'assassin de son frère, tandis que la seconde apporte beaucoup d'humour grâce à sa personnalité farfelue et ses répliques savoureuses. Dans le passé, si
Slade Wilson (5 / 5) est aussi excellent que charismatique et
Yao Fei Gulong (4 / 5) un allié ambigu dont les changements de camp sont toujours parfaitement justifiés,
Shado (1 / 5) est à la limite de la
Mary Sue à force de sortir sans cesse de nouvelles compétences au gré des besoins du scénario: elle fait jeu égal avec Slade au combat au point qu'on se demande comment les hommes de Fyers avaient pu la capturer et encore plus la retenir prisonnière, tire à l'arc au moins aussi bien que son père, fait du yoga comme une championne et sait même reprogrammer un missile en plein vol ... À croire qu'on aurait plus vite fait de lister ce qu'elle ne sait PAS faire!
Entourage civil ≈ 3,8 / 5
Il y a du bon et du moins bon. Rien à redire sur
Moira Queen (5 / 5) qui est ambiguë à souhait, tandis que
Walter Steele (4 / 5) est sympathique et
Quentin Lance (5 / 5) efficace et charismatique en flic désabusé qui traque le héros tout en faisant parfois appel à son aide. Teasée comme une potentielle partenaire d'Oliver,
Laurel Lance (2 / 5) est trop souvent réduite à un prétexte scénaristique pour le lancer dans une nouvelle mission (dans les premiers épisodes, il s'occupe principalement de ses clients), une demoiselle en détresse ou une pointe du triangle amoureux avec Oliver et
Tommy Merlyn (5 / 5). Si ce dernier fonctionne en renvoyant à Oliver l'image de qui il était avant d'être transformé par son séjour à Lian Yu tout en étant à la fois son meilleur ami et le fils de son pire ennemi,
Thea Queen (2,5 / 5) qui est censée lui renvoyer la même image louche dangereusement sur l'ado rebelle tête à claques mais a suffisamment de marge de manœuvre pour qu'on veuille bien lui laisser sa chance. Enfin,
Roy Harper (3 / 5) est intéressant pour son parcours similaire à celui du héros qui le positionne comme un équipier potentiel (Bien que d'origines différentes, l'un riche et l'autre pauvre, ils étaient tous les deux égoïstes et irresponsables avant que le fait de frôler la mort ne les amène à vouloir se racheter) mais est trop beau gosse et propre sur lui pour être crédible en délinquant des quartiers pauvres, sans parler des acrobaties involontairement comiques qu'il effectue lors de ses combats.
(La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Personnages secondaires = 2 / 5
Malheureusement, de ce côté là, ils sont presque tous oubliables. Si on excepte de très rares exceptions comme
Robert Queen ou
Frank Chen, la plupart ne servent qu'à mettre en place l'intrigue du jour en tant que victimes ou criminels en col blanc mais ont peu ou pas de personnalité et encore moins d'arc scénaristique, quand ils ne sont pas tout simplement là (Les amies et flirts de Thea dont j'avais oublié l'existence avant de revisionner la saison pour ce dossier,
Anastasia dont on nous récite tout le CV quand elle apparaît mais qu'on ne revoit plus ensuite). Le plus navrant, ce sont les personnages semi-réguliers avec du potentiel dont on se débarrasse cavalièrement sitôt que les scénaristes n'en ont plus besoin (
Joanna de la Vega,
McKenna Hall).
Antagonistes principaux = 3,5 / 5
Si Malcolm Merlyn (
Dark Archer) est un excellent antagoniste, on ne peut pas en dire autant d'
Edward Fyers qui paraît bien terne à côté.
Autres antagonistes = 2,5 / 5
Green Arrow n'ayant pas une galerie d'ennemis particulièrement fournie (Ironiquement, les deux seuls à en provenir à part Merlyn sont
China White et
The Count qui comptent parmi les plus ratés de la saison), les auteurs sont obligés de lui opposer des adversaires d'autres héros DC (Quand ce ne sont pas carrément des héros transformés en vilains!) mais passés à travers un filtre réaliste, c'est à dire sans pouvoirs et sans costumes hauts en couleur, quand ce ne sont pas des criminels lambda parfaitement oubliables. Il en résulte que la plupart des antagonistes de la série sont peu réussis, même si certains font sens parce qu'ils ont des aptitudes au tir comparables à celles du héros (
Deadshot,
Huntress), parce qu'ils ont été victimes des mêmes injustices sociales contre lesquelles il lutte (
Le Royal Flush Gang,
Firefly) ou parce que ce sont des justiciers extrémistes qui l'obligent à remettre en question ses propres méthodes (
Huntress,
Savior).
(Voir la section antagonistes pour plus de détails. Les moyennes sont arrondies à la décimale la plus proche.)
Décors = 2 / 5
Rien à redire sur les décors naturels de
Lian Yu qui donnent bien l'impression d'être sur une île "déserte" et hostile. En revanche,
la base secrète de The Hood fait cheap et bricolée avec les moyens du bord (Tout son budget "justicier" est passé dans ses flèches gadgets ou quoi?), tandis que les
Glades, censées être une zone livrée au crime et à la pauvreté, paraissent beaucoup trop propres.
Technologie = 3 / 5
Cette première saison jouant la carte du réalisme, elle s'efforce d'utiliser une technologie plausible, notamment avec les gadgets du héros. Le problème est que dans ce contexte, la machine déclencheuse de séïsme du dernier acte semble sortir d'un récit SF et est trop décalée par rapport au reste de la série.
Casting = 5 / 5
À la fois très physique et aussi crédible en connard égoïste qu'en naufragé déboussolé ou en justicier implacable selon les époques où on suit son personnage, Stephen Amell est un excellent choix pour incarner Oliver Queen.
Combats = 2 / 5
On sent que les acteurs se sont entraînés au combat et au tir pour leurs rôles et il y a quelques efforts d'inventivité, comme quand The Hood utilise son arc pour frapper ou immobiliser ses adversaires au corps à corps; mais cette première saison souffre d'un défaut récurrent des productions actuelles: le montage speedé et surdécoupé qui rend les scènes d'action peu lisibles. Vivement que cette mode passe!
Effets spéciaux = 4 / 5
Cette première saison faisant l'impasse sur le fantastique et les super-pouvoirs, il y a peu d'effets spéciaux; néanmoins, les quelques incrustations sont bluffantes, tout comme les flèches en CGI (Pour éviter les accidents sur le tournage, aucune des flèches tirées par le héros ou ses adversaires n'est réelle).
Musiques = 3 / 5
Blake Neely compose des thèmes à l'ambiance sombre ou mélancolique mais aussi d'autres qui retranscrivent bien la sensation d'une renaissance d'espoir apportée par le héros (
Money's gone). Malheureusement, hormis le thème principal qui, s'il n'est pas mauvais, serait beaucoup plus approprié pour accompagner un cliffhanger final, ses compositions manquent de morceaux mémorables ou qu'on associerait immédiatement à la série en les entendant, d'où l'impression d'une BO efficace mais impersonnelle.
Générique(s) ≈ 1,3 / 5
Comme les autres séries de l'
Arrowverse,
Arrow n'a pas de véritable générique mais chaque épisode s'ouvre sur un monologue qui trouve sa version définitive à partir de l'épisode 4:
"My name is Oliver Queen. For five years, I was stranded on an island with only one goal: survive. Now, I will fulfill my father's dying wish: to use the list of names he left me and bring down those who are poisoning my city. To do this, I must become someone else. I must become ... something else." = "Mon nom est Oliver Queen. Pendant cinq années, j'ai été naufragé sur une île avec un seul objectif: survivre. Maintenant, je vais accomplir la dernière volonté de mon père: utiliser la liste de noms qu'il m'a laissée et faire tomber ceux qui empoisonnent ma ville. Pour accomplir cela, je dois devenir quelqu'un d'autre. Je dois devenir ... quelque chose d'autre." Ce monologue s'accompagne d'extraits de la série, les images où Oliver affronte des criminels ou s'entraîne changeant à chaque fois, avant de se terminer sur un plan où il rabat sa capuche sur son visage.
Après une séquence prégénérique, on voit le titre apparaître de façon assez austère devant une pointe de flèche.
(Thème = 2 / 5, Monologue & montage = 1 / 5, Titre = 1 / 5, Moyenne = 1,3 / 5)
Le générique de fin est suivi du logo de DC qui, s'il aura droit à des animations personnalisés dans les séries suivantes, se contente ici d'incorporer un dessin de Green Arrow.