Année : 1975-1977
Pays : USA
Catégorie(s) : Aventure, Guerre, Historique, Super-héros
Genre : Amazones contre Nazis
Acheter la série : Amazon.



LA SÉRIE


Wonder Woman est la super-héroïne la plus connue du monde et depuis peu, l'héroïne du premier BON film de super-héroïne (et selon certains, du meilleur film d'un DCEU bancal) mais ce n'est pas la première version live réussie de la princesse Amazone, laquelle remonte à une série culte des années 70, elle-même précédée de deux faux départs.


Car la série n'a pas trouvé la bonne formule du premier coup.

La première tentative date en effet d'un obscur court-métrage de 1967, Who's afraid of Diana Prince?, commandé par le producteur William Dozier (à qui on devait déjà le Batman d'Adam West) pour convaincre Warner Bros de consacrer une sitcom au personnage (oui, vous avez bien lu: la première version live de WW aurait dû être une sitcom!). Wonder Woman y était incarnée par une certaine Ellie Wood Walker vêtue d'un costume à peine digne d'un spectacle scolaire. En 1974, on eut droit à une deuxième tentative sous la forme cette fois d'un pilote diffusé sur la chaîne ABC où Wonder Woman était jouée par la blonde (!) Cathy Lee Crosby pour un résultat peu convaincant qui n'avait pas grand-chose à voir avec le comics d'origine.


C'est là qu'on se dit qu'on l'a échappé belle!

ABC ne se découragea cependant pas et retenta sa chance en 1975 avec un nouveau pilote bénéficiant d'un meilleur choix de casting en la personne de Lynda Carter, actrice débutante et ancienne Miss World USA qui est considérée encore aujourd'hui comme la meilleure incarnation du personnage, et surtout d'un maximum de fidélité au matériel d'origine, allant jusqu'à situer l'action en 1942, année de création de WW.


Autre référence au comics d'origine: les fameux récitatifs.

Le pilote reprend d'ailleurs tellement d'éléments des premières aventures de Wonder Woman dans All Star Comics 8 et Sensation Comics 1 qu'on pourrait presque jouer au jeu des 7 différences. Diana y est la fille d'Hippolyta, la reine des Amazones qui vivent en paix et en autarcie sur Paradise Island, une île inconnue du Triangle des Bermudes. Leur tranquillité est cependant troublé par l'arrivée en 1942 de Steve Trevor, un aviateur américain blessé en combattant des saboteurs nazis.


Si dans le pilote, Hippolyta est jouée par Cloris Leachman ...


... elle est remplacée dans le reste de la saison 1 par Carolyn Jones, célèbre pour avoir été Morticia dans La Famille Addams.

Après avoir fait soigner l'intrus tout en le maintenant drogué et les yeux bandés pour préserver le secret de son île, Hippolyta organise une compétition pour désigner une championne qui devra le ramener aux Etats-Unis et aider son pays dans sa lutte contre le nazisme. Tombée amoureuse de Trevor et profitant du fait que les participantes concourent masquées pour éviter tout favoritisme, Diana participe aux épreuves malgré l'interdiction de sa mère et les remporte haut-la-main. Sur ce point, la série est d'ailleurs plus crédible que le comics où Diana était la seule à porter un masque, qui plus est minuscule.


Ici, elle porte un masque plus couvrant additionné d'une perruque pour plus d'incognito.

Diana se rend donc aux Etats-Unis où elle entreprend de lutter contre les criminels et surtout contre les espions et les saboteurs nazis sous l'identité de Wonder Woman, revêtue d'un costume patriotique fabriqué par sa mère. D'ailleurs, lorsque ce costume apparaît pour la première fois, il est pourvu d'une jupe amovible qui est censée être une référence au premier costume de Wondy dans le comics. Sauf que c'est un exemple de ce qu'on appelle "l'effet Mandela", un événement ou un élément de pop culture dont de nombreuses personnes se souviennent mais qui n'a jamais existé. En réalité, à ses débuts, Wonder Woman ne portait pas une jupe mais un bermuda ample et plissé qui ressemblait à une jupe dans quelques cases et sur la couverture de Sensation Comics 1 qui a grandement contribué à cette idée fausse. Le dessinateur Harry G. Peter allait progressivement simplifier son design jusqu'à en faire un short moulant descendant plus-ou-moins à mi-cuisse que la justicière étoilée conserverait pendant plusieurs décennies. Ce n'est qu'en 1972, quand elle retrouva son costume après une période controversée de plus de 4 ans où elle avait perdu ses pouvoirs pour devenir une espionne karatéka, qu'elle le remplaça par la culotte que tout le monde connaît (Quant à savoir si c'était un relookage délibéré du dessinateur Don Heck où s'il avait simplement oublié à quoi ressemblait le costume d'origine...).


Bon ben, si c'est une erreur, on va se passer de la jupe.


Voilà, c'est beaucoup mieux.


Mais voyons, vous ne pouvez pas vous promener comme ça en cette saison, ma chèèèère!

Un autre passage tiré de Sensation Comics 1: celui où, en déjouant un cambriolage, Wonder Woman attire l'attention d'un impresario indélicat qui la convainc de se produire sur scène avec ses fameux bracelets pare-balles avant de tenter de s'enfuir avec sa part des recettes.


Baissez vos armes et tout se passera bien.


Son impresario lui laissera une mauvaise impression.


Dans les années 40, le problème était moins la délinquance juvénile que la délinquance sénile.


Vous vous êtes probablement déjà demandé pourquoi Wonder Woman tient toujours les poings comme ça quand elle utilise ses bracelets pare-balles.


Hé bien, c'est tout simplement pour pouvoir actionner les détonateurs qui produisent les étincelles simulant les impacts de balles.


On les distingue d'ailleurs parfaitement sur certains plans.


A la longue, les méchants ne lui tirent plus dessus que par formalité.

De même, Wondy n'adopte l'identité de Diana Prince que dans la conclusion du pilote où elle devient la secrétaire de Trevor et se déguisait auparavant en infirmière pour pouvoir l'approcher durant sa convalescence à l'hôpital. Or, dans les premiers épisodes du comics, Diana Prince était effectivement infirmière et ne devenait secrétaire militaire qu'à partir de Sensation Comics 3. La version live zappe cependant le passage hautement invraisemblable et capillotracté où elle échange son identité contre celle de la vraie Diana Prince, une infirmière dont elle est le sosie.


Hé oui, dans le comics d'origine, il y a plusieurs Diana Prince!


Pour une meilleure vision, elle porte des lunettes ET des verres de contact.


Peu au fait des subtilités de la langue américaine, Diana étudie l'argot.


Qui l'eut cru? Elle est vénale!


Chef, oui, chef!

Malgré cette volonté de fidélité, cette version live de Wonder Woman va apporter deux innovations qui marqueront tellement les esprits qu'elles resteront associées au personnage dans l'inconscient collectif alors qu'elles seront peu ou pas utilisées dans le comics. La première concerne son point faible: dans le comics, Wondy perd sa force si une personne de sexe masculin enchaîne ses bracelets tandis que dans la série, c'est si on lui retire sa ceinture qui lui permet de conserver ses pouvoirs hors de Paradise Island.


Damned, je me suis faite eue!

La deuxième concerne la façon dont Diana Prince se change en Wonder Woman. Les producteurs craignaient en effet que lui faire simplement retirer ses vêtements civils comme dans le comics serait trop sexy et c'est Lynda Carter en personne qui a suggéré la célèbre transformation tourbillonante. D'ailleurs, au début de la série, la transformation se fait au moyen d'un fondu-enchaînée et Wonder Woman tient ensuite ses vêtements civils à la main, suggérant qu'elle s'est simplement changée à super-vitesse. Comme cet effet était trop compliqué, il est rapidement remplacé par une explosion en surimpression qui donne un caractère magique à sa transformation.


Allo, la costumière? Vous avez encore oublié mes bracelets.


Toc, toc!


Les nazis battent en retraite devant une super-héroïne supérieure en nombre.


Wonder Woman empêche le vol d'un prototype d'avion dans tous les sens du terme.


A l'ère du DVD, il est encore plus difficile de ne pas remarquer quand Lynda Carter est remplacée par sa doublure.


Passe encore pour la doublure, le mannequin et le câble, mais l'ombre de la grue et de son conducteur, il n'y avait vraiment aucun moyen de l'éviter?

Et puisqu'on parle de costume, Wonder Woman abandonne son costume iconique pour adopter un look de cowgirl le temps d'un épisode se déroulant au Texas. L'explication est que la guest-star de l'épisode, Roy Rodgers, avait posé comme condition à sa participation que Lynda Carter porte une tenue plus décente car le scénario prévoyait qu'elle fasse équipe avec un groupe de jeunes orphelins.


Le comble, c'est qu'elle est encore plus sexy dans cette tenue!


Les jeunes orphelins en question et en action.


Je me demande quand même quelle tête a fait Roy Rodgers en voyant l'épisode et en découvrant que Wondy porte sa tenue habituelle dans l'épilogue auquel son personnage ne participe pas!

Le pilote rencontre le succès, permettant la mise en chantier d'une série dès l'année suivante mais ABC continue d'hésiter à produire une saison complète (la raison généralement invoquée est que la reconstitution des années 40 la rendait trop coûteuse), ce qui fait que cette première saison ne comporte que 13 épisodes, souvent espacés de plusieurs semaines, voir de plusieurs mois. Les écarts entre les épisodes sont d'ailleurs particulièrement flagrant quand on regarde l'évolution de la carrure de Lynda Carter, un peu potelée dans le pilote mais de plus en plus svelte et athlétique à mesure que la série progresse.


Comme quoi, combattre les nazis est bon pour la ligne.


30 ans avant son titre de Miss World USA 1972, Lynda Carter participait déjà à un concours de beauté.


Vraie réflexion que je m'étais faite en regardant cet épisode à l'âge de 5 ans: "Mais on va la reconnaître si elle défile en maillot de bain!"

La série a d'ailleurs un ton un peu plus sérieux que le pilote qui, sans être aussi délirant que le Batman des années 60, était assez autoparodique avec ses espions allemands que personne ne repèrait malgré leur accent à couper au couteau ou un officier nazi se demandant à plusieurs reprises qui pouvait bien informer les Américains de ses plans ... en présence de l'informateur en question!


- Quelqu'un doit les informer. Sûrement quelqu'un de très proche.
- Je… Je ne vois vraiment pas qui ça peut être, herr oberst.


L'espionne la moins discrète du monde.


Ancienne championne de judo, elle est cependant la seule adversaire de Wonder Woman qui lui posera quelques difficultés au combat.


On a aussi droit à un duel aérien entre deux avions issus de films d'archives différents, et tant pis si certains sont en noir et blanc ou si les modèles changent d'un plan à l'autre.


Moi, j'y ai vu que du feu.


You won't believe a man can parachute.


Au secours! Je suis attaqué par un stock-shot de requins!

On a donc droit à des récits d'aventure/espionnage un peu old school mais efficaces dans lesquels Wonder Woman déjoue les plans d'espions et saboteurs nazis tentant d'assassiner Eisenhower, d'enlever ou de discréditer des héros de guerre, de déstabiliser l'économie américaine ou de s'emparer d'inventions qui leur assurerait un avantage militaire. Les scenarii sont crédibles et les dialogues évoquent souvent l'ambiance de cette période tourmentée avec des références au rationnement, au marché noir, aux blackouts ou à la propagande.


Les téléphones portables de l'époque étaient très encombrants.

Pas question, en revanche, dans une série des 70s destinée en grande partie à un jeune public, de mentionner l'holocauste ou les nombreux crimes de guerre des nazis. D'ailleurs, à l'exception d'un aviateur dévoré par des requins, il n'y a presque jamais de morts dans la série et c'est finalement Wonder Woman qui tue le plus de personnes en abattant un sous-marin ennemi dans le pilote. C'est tout juste si on évoque des interrogatoires musclés dans le pilote (et encore, sur le ton de l'humour noir) et les camps de concentration (mais aussi les peu glorieux camps d'internement américains) dans l'épisode 9 (mais pas les atrocités commises dans les camps de concentration que les américains étaient de toute façon loin de soupçonner en 1942). En fait, le passage le plus sinistre de la série a lieu dans l'épisode 5 où les nazis prennent le contrôle de Paradise Island et où leur chef évoque la possibilité de "croisements" avec les Amazones. Non-seulement ça colle avec leur idéal de "race supérieur" mais ça suggère clairement une intention de viols!


Quelle bande de bons Aryens!


Belle astuce scénaristique pour ne pas avoir à sous-titrer les scènes se passant en Allemagne.

Deux aventures sortent cependant du moule relativement réaliste et crédible de cette série où Wonder Woman et les Amazones sont habituellement le seul élément fantastique. La première est l'épisode 6 où notre héroïne est confrontée à Gargantua, un (comédien déguisé en) gorille conditionné par les nazis pour l'affronter. Cet épisode est souvent considéré comme un sommet de kitsch pour la série, mais il est difficile de ne pas éprouver de la sympathie pour le pauvre Gargantua, paisible gorille transformé malgré lui en machine à tuer.


C'est une erreur judiciaire, je veux parler à mon avocat!


Va chercher!


Donne la papatte!


Les gorilles sont des animaux câlins et affectueux.


Gargantua est blessé mais Wonder Woman l'aidera à retrouver la banane.

La deuxième est une histoire en deux parties (épisodes 9 et 10) inspirée du film de 1951 The Day The Earth Stood Still et dans laquelle un extra-terrestre humaniste nommé Andros est envoyé sur Terre par ses pairs pour juger de la dangerosité de la race humaine maintenant que ses progrès technologiques la rapprochent de la conquête spatiale, et l'éliminer si sa nature belliqueuse représente une menace pour le reste de l'univers.


On appréciera la logique des extra-terrestres: les Terriens sont des barbares parce qu'ils tuent leurs semblables, tuons les tous!


Soit la soucoupe d'Andros est profondément enfoncée dans le sol, soit on sait enfin à quoi ressemble un TARDIS sans son système de camouflage.


Andros joue à un-deux-trois-soleil avec les soldats américains.


Son charme ne laisse pas Wondy indifférente et réciproquement.

La plupart des adversaires de Wonder woman dans le comics étant trop fantaisistes et loufoques pour le ton réaliste de la série (surtout ceux du Golden Age auquel elle se réfère), on ne s'étonnera pas de leur absence à deux exceptions près: Fausta Grables dans l'épisode 2 (une adversaire très éphémère que Wondy affrontait dans Comics Cavalcade 2) et la baronne Paula Von Gunther dans le 1. Dans le comics, cette dernière avait d'ailleurs débuté comme l'ennemie principale de Wonder Woman dont elle était l'équivalent de Lex Luthor pour Superman... pour finalement se racheter et devenir son alliée après avoir révélé qu'elle travaillait à contrecœur pour les nazis qui retenaient sa fille en otage. Dans la série télévisée, c'est Fausta qui finit par changer de camp mais l'épisode 1 se termine quand même sur Diana Prince évoquant la possibilité que Paula finisse par apprendre de ses erreurs et par s'amender. Si cette version live de Von Gunther est tout aussi intelligente et machiavélique que sa version papier et utilise même dans certaines scènes un fume-cigarette qui était une caractéristique visuelle du personnage, l'adaptation zappe son côté esclavagiste dominatrice obligeant ses subalternes féminines à porter des chaînes.


Les plans de la baronne viennent de tomber à l'eau.

Il faut dire que William Moulton Marston, le créateur du personnage, avait un goût prononcé pour le BDSM et qu'à ses débuts, Wonder Woman ne passait pratiquement pas un épisode sans qu'elle, ses amis et/ou ses adversaires se fassent capturer, ligoter, fesser et autres jeux sado-masos, au point que ces premiers récits sont souvent plus osés que la plupart des fan-fictions sur le personnage. La série télévisée a beau être nettement plus sage, Wondy s'y fait quand-même chloroformer 2 fois, gazer 3 fois, encager 2 fois et ligoter 5 fois (dont 3 dans le même épisode!).


Wonder Woman est victime d'un coup fumant.


Fais dodo, Didi ma p'tite Amazone.


Damned, je me suis refaite eue!


Chacun son tour.


Certains épisodes respectent la parité homme-femme.


Shocking! Mais ont-ils pensé aux enfants?


Rassurez-vous: ils y ont pensé.

Concernant les personnages récurrents, la série reprend les deux plus connus du comics: Steve Trevor (nettement plus efficace et compétent que sa version papier qui était incapable d'accomplir quoi que ce soit sans l'aide de Wondy, en plus de devenir, sous la plume du scénariste Robert Kanigher qui avait succédé à Marston après sa mort, un véritable obsédé harcelant notre héroïne entre deux crises de jalousie pour qu'elle l'épouse) et Etta Candy qui est assez différente de son équivalent comics, une collégienne boulotte accro aux friandises (d'où son nom en forme de jeu de mot: Eat a candy = Mange une sucrerie). Ici, elle devient la secrétaire du supérieur de Trevor, le général Blankenship (un personnage inédit, même si certains voient en lui un équivalent du colonel Darnel du comics), et alors que l'originale était une alliée de Wondy qui participait activement à ses aventures, elle se contente d'être le comedy relief de la série tout en étant nettement moins enrobée et surtout nettement moins boulimique que sa version papier. Certes, dans les premiers épisodes, elle mange dans pratiquement chaque scène où elle apparaît mais ce "running gag" est heureusement rapidement abandonné.


Wonder Woman pense qu'il y a anguille sous roche.


Ce n'est pas une anguille, c'est Steve Trevor.


Etta Candy est plus svelte que sa version comics qui n'avait pourtant que deux dimensions.

Mais le personnage récurrent le plus marquant est Drusilla alias Wonder Girl, la petite sœur de Diana dotée des mêmes pouvoirs qu'elle (et tant pis si le pilote précisait clairement qu'elle était fille unique) et qui lui rend parfois visite aux States. Et il est bien difficile de ne pas craquer pour sa naïveté, son espièglerie et sa ravissante frimousse.


Ainsi que son (glups!) costume.


Drusilla rend une visite surprise à sa sœur dans l'épisode 4...


... et récidive dans le 13.


Chaque visite est pour elle l'occasion de tester la gastronomie locale...


... et les garçons (trois béguins différents au cours de la série...


... dont un soldat poltron devenu héros de guerre malgré lui).


Par contre, comme sa frangine, elle a du mal à faire deux pas sans se faire chloroformer.

Je sais, les puristes vont me faire remarquer que Wonder Girl a été créée pendant le Silver Age (période des comics allant de la fin des 50s au milieu des 70s) et n'a donc rien à faire dans une série inspirée du Golden Age, et qu'elle ne s'appelle pas Drusilla mais Donna Troy mais la continuité du personnage est un tel souk dans les comics qu'elle est de toute façon impossible à adapter (Pour faire simple, elle était censée être Wonder Woman quand elle était ado, puis est devenue sa petite sœur à cause d'un quiproquo avec les auteurs des Teen Titans qui l'avaient intégrée à leur série en croyant que c'était sa partenaire, pour ensuite devenir sa sœur adoptive avant de changer d'identité et d'origine comme de chemise à partir du milieu des années 80).


La team Wonder en action.


Drusilla a beau n'apparaître que dans deux aventures (dont une en deux parties), elle se constituera une certaine fanbase parmi les spectateurs et il est clair que les auteurs voulaient tester le personnage en vue d'en faire une partenaire régulière, voire même lui donner sa propre série. Cela ne se fera malheureusement pas, d'une part parce que les producteurs, lassés des hésitations d'ABC à faire de Wonder Woman une série régulière la vendront à une chaîne concurrente, CBS (ironiquement, le dernier épisode de la saison 1 se terminait alors que les sœurs Wonder repartaient quelques jours pour Paradise Island afin d'y célébrer le 2000eme anniversaire de l'installation des Amazones sur l'île (Alors que le pilote précisait qu'elles ne l'occupaient que depuis un millénaire)), et d'autre part parce que son interprète, Debra Winger, n'aimait pas le rôle, au point d'utiliser son salaire pour engager un avocat afin de rompre le contrat qui la liait à la série (ce qui ne l'empêchera pas de reprendre le costume quelques années plus tard le temps d'une sortie remarquée dans l'émission de David Letterman). Elle se lança ensuite dans une carrière sur grand écran qui lui vaudra la célébrité et de nombreuses nominations... ainsi que la réputation d'être une actrice difficile qui ne mâche pas ses mots quand elle a une mauvaise expérience en travaillant avec un réalisateur ou un acteur, Lynda Carter incluse, laquelle sera d'autant plus surprise qu'elle l'avait elle-même recommandée pour le rôle et garde un très bon souvenir de leur brève collaboration.


Alors, vous êtes une future actrice célèbre? Je peux avoir un autographe?



BILAN


Concept = 5 / 5
Cette première saison de la version live de Wonder Woman est un cas d'école d'adaptation réussie qui s'inspire de la version Golden Age du personnage en respectant le matériau d'origine tout en enlevant ou modifiant les éléments qui ont mal vieilli ou passeraient mal à l'écran (on supprime les super-vilains ridicules ainsi que certains clichés sexistes que Marston utilisait malgré son féminisme tout en rendant Steve Trevor plus compétent et Etta Candy moins caricaturale) et les quelques libertés qu'elle prend fonctionnent tellement bien qu'elles resteront associées au personnage dans l'inconscient collectif (la transformation tourbillonnante, la ceinture magique, le personnage de Drusilla).



Scénario (Intrigue globale) = 3 / 5
Les séries de l'époque ne se souciaient ni de l'ordre de diffusion, ni d'une quelconque intrigue fil rouge. On se concentrera donc surtout sur la cohérence et la continuité de la série et même s'il n'y a pas d'incohérence majeure, les spectateurs les plus attentifs remarqueront quand même quelques petites contradictions de-ci de-là, comme Wonder Woman qui a une sœur alors qu'elle était décrite comme une fille unique dans le pilote ou le nombre d'années écoulées depuis l'arrivée des Amazones sur Paradise Island qui change d'un épisode à l'autre. En outre, le fait que ceux-ci sont diffusés dans n'importe quel ordre ne serait pas un problème ... s'ils ne précisaient pas les dates des événements qui s'y déroulent! Mais comme je l'ai dit, c'est le genre de détails qu'on ne remarque qu'en étant particulièrement attentif et pointilleux, rien qui ne vienne réellement perturber le visionnage de la série.



Scénario (Épisodes) = 4 / 5
Bénéficiant d'une ambiance "old school" qui rappele les vieux récits pulps d'aventures, chaque épisode raconte une histoire indépendante et autoconclusive où Wondy déjoue un plan de nazis ou de criminels voulant profiter du contexte de la guerre pour s'enrichir. Les rares épisodes fantaisistes à base de gorille dressé ou de visiteur extraterrestre fonctionnent moins bien car ils jurent trop avec le contexte relativement réaliste du reste de la série où Wonder Woman et les amazones sont le seul élément fantastique. (Voir la section Épisodes pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)



Humour = 3,5 / 5
Le ton semi-parodique du pilote est rapidement abandonné mais la série n'oublie jamais d'apporter une petite pointe d'humour via la méconnaissance de Diana (et surtout de Drusilla) de la culture américaine ou les expressions qu'elles prennent au pied de la lettre.



Héroïnes (Wonder Woman) = 5 / 5
Héroïne féminine et féministe, à la fois guerrière badass et humaniste pleine de compassion pour ses adversaires, cette version live de Wonder Woman reste pour beaucoup la version de référence du personnage.



Héroïnes (Wonder Girl) = 5 / 5
Adaptation tellement libre de la Wonder Girl du comics qu'elle en devient un personnage inédit, Drusilla est irrésistible de naïveté et d'espièglerie et la complicité qui l'unit à sa sœur est palpable dans chaque scène où elles sont ensemble.



Costume (Wonder Woman) = 3 / 5
Malgré un aspect un peu cheap (mais conforme à ce à quoi aurait ressemblé un vrai costume de Wonder Woman dans les années 40), le costume de Diana respecte les grandes lignes de celui du comics. On regrettera que la tiare fasse clairement factice et pas du tout métalique.



Costume(s) alternatif(s) (Wonder Woman) = 3,5 / 5
La tenue de cowgirl que Wonder Woman porte le temps d'un épisode surprend au début mais est à la fois pratique, élégante et sexy (un comble quand on sait qu'elle avait été choisie pour satisfaire une exigence de Roy Rogers qui trouvait justement la tenue habituelle trop sexy) et conserve les accessoires iconiques de Wondy (bottes, bracelets (Oubliés sur un des plans!), ceinture et tiare). Un pantalon bleu au lieu de blanc qui aurait permis de conserver le code couleur du costume normal aurait été un petit plus.



Costume (Wonder Girl) = 3,5 / 5
Wonder Girl porte une version simplifiée du costume de sa grande sœur agrémenté de bretelles et d'étoiles blanches et rouges qui renvoient à la première version du fameux costume rouge de la Wonder Girl du comics.



Pouvoirs et points faibles = 5 / 5
Cette version live de Wonder Woman reprend les pouvoirs et armes iconiques de la version papier, tout en la dotant d'un point faible inédit (Sa ceinture) qui marquera les esprits.



Personnages réguliers = 3,2 / 5
Si dans le pilote et les deux premiers épisodes, Steve Trevor (4,5 / 5) est le plus souvent réduit à un damoiseau en détresse un peu benêt, il s'améliore dans le reste de la série où il a de nombreux moments héroïques et badass, tandis que sa romance avec Wonder Woman (et parfois même avec Diana Prince) nous vaut quelques moments "mignons" tout en évitant d'être envahissante. Etta Candy (3 / 5) a beau être le comedy relief de la série, son personnage arrive à être fun sans être saoulant mais joue très rarement un rôle dans l'intrigue, contrairement à sa version comics qui était une alliée très active de Wondy. Quant à Blankenship (2 / 5), il est avant tout un personnage fonction. (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)



Personnages secondaires = 3,5 / 5
La série fourmille de personnages secondaires sympathiques jouant efficacement leur rôle dans l'intrigue et ayant pour certains leur propre arc narratif (Andros et le Conseil Planétaire qui apprennent à mieux connaître les Terriens, Charlie Brighteagle qui surmonte le traumatisme qui l'a rendu muet, Jeff Hadley qui se réconcilie avec son père, le poltron Jim Ames qui découvre son courage caché). Seule la caricaturale Rita fait tâche dans l'ensemble.



Antagonistes = 3,3 / 5
Dommage qu'on ait peu d'adversaires aussi réussis que Fausta, Von Gunther ou Falcon. Si certains sont sauvés par leur charisme (Radl, Wotan) ou les difficultés qu'ils posent à Wondy (Marcia, Gargantua), les autres sont basiques, voire complètement oubliables. (Voir la section Antagonistes pour plus de détails.. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)



Décors = 4 / 5
Je suis certain que les plus érudits pointeront quantité d'anachronismes mais pour le néophyte, la reconstitution visuelle des années 40 est plutôt réussie. Malgré un budget qu'on devine modeste, les décors de Paradise Island sont soignés, mêlant île exotique à la végétation luxuriante et architectures évoquant l'antiquité gréco-romaine. Enfin, les antagonistes ont droits à d'imposantes forteresses pour leur servir de quartier général. Cerise sur le gâteau: les récitatifs qui rappellent les origines comics du personnage.



Technologie = 3,5 / 5
À de très rares exceptions près, rien ne se démode plus rapidement qu'une technologie qui se voulait futuriste à une époque mais paraît désuet, voire kitsch quelques années plus tard. Cependant, comme l'action se situe dans les années 40, ce décalage contribue à l'ambiance rétro de la série.



Casting = 5 / 5
Tout comme Christopher Reeves en Superman, Arnold Schwarzenneger en Conan ou Hugh Jackman en Wolverine, Lynda Carter est un rare cas d'interprète incarnant tellement parfaitement un personnage fictif qu'on croirait presque que le rôle a été créé pour elle. Et si Debra Winger avait 21 ans à l'époque, son physique juvénile fait qu'elle n'a aucun mal à passer pour une adolescente.



Combats = 1,5 / 5
C'est LE gros défaut de la série. A cause de la surveillance assez sévère de la violence dans les séries à l'époque, Wonder Woman et Wonder Girl se contentent de pousser leurs adversaires ou de leur faire des prises de judo et il n'y a que dans le pilote que Wondy a droit à un vrai combat contre une adversaire capable de la mettre en difficulté (Et un peu avec ses deux combats contre Gargantua qui sont malheureusement trop brefs).



Effets spéciaux = 3,5 / 5
Certes, les stock-shots, l'avion invisible et certains câbles apparents font bien rire aujourd'hui mais dans l'ensemble, malgré les moyens limités des trucages de l'époque et un budget aussi restreint que déjà bien entamé par la reconstitution des années 40, la série réussit à rendre crédible les tours de force de Wonder Woman, aidée par le jeu de Lynda Carter qui donne à chaque fois l'illusion que son personnage fait un effort physique malgré sa force surhumaine, ce qui ajoute une petite touche de réalisme. Avec un trucage des plus simples (des explosifs activés par des détonateurs tenus par Lynda), les célèbres scènes des bracelets pare-balles fonctionnent parfaitement.



Musiques = 5 / 5
Le mythique thème principal est de Charles Fox tandis que les autres musiques sont signées Artie Kane et sont excellentes avec des thèmes d'inspiration militaire parfaitement adaptées à la période, tandis que les scènes se déroulant sur Paradise Island ont droit à des compositions semblant sortir tout droit de l'antiquité et soulignant la paix et l'harmonie qui y règnent.



Générique = 5 / 5
Accompagné d'une chanson très 70s, le générique rend hommage aux origines comics de Wonder Woman en prenant la forme d'une bande-dessinée dont les vignettes s'animent pour montrer Wondy en action avant de la transformer, ainsi que Steve Trevor, en les acteurs qui les incarnent.




NOTE FINALE = 15,6 / 20