FICHE TECHNIQUE



Année : 1990
Pays : USA
Catégorie(s) : Anthologie, Horreur, Humour, Policier.
Genre : Guest stars mortelles.
Thème(s) : Casinos, Comics, Dessinateurs & Peintres, Échanges de corps, Épouvantails, Fantômes, Femmes fatales, Jumeaux, Loups-Garous, Magie noire, Maisons hantées, Meurtres, Modèles, Momies, Morts vivants, Mutisme, Objets magiques, Orphelins, Phénomènes de foire, Philtres d'amour, Pompes funèbres, Prédictions, Rock, Télévision, Psychiatrie, Siamois, Sorcières, Vampires, Vaudou, Ventriloques.

Acheter la série : Bien que cette saison n'a jamais éditée en DVD en France, il en existe une intégrale US trouvable sur Amazon et sur Ebay. Malgré leur classification Zone 1, les DVDs sont zone-free et même s'il n'y a pas de VF, des sous-titres sont disponibles.


SÉRIE


Le galop d'essai de la saison 1 de Tales from the Crypt ayant rencontré le succès, la chaîne HBO pouvait passer à la vitesse supérieure avec une saison 2 bien plus longue (18 épisodes) qui conserverait les ingrédients de la première tout en en améliorant la recette. À table!


Attention, vous risquez de trouver certaines histoires difficiles à avaler.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on retrouve de grands noms de la réalisation aux commandes de certains épisodes, comme Walter Hill ou Richard Donner.


Qui, comme dans la saison précédente, fait un cameo dans le public.

Mais cette fois, on a aussi droit à des noms connus ou appelés à le devenir au casting. Voyez plutôt:


Quand il s'agit d'épouser un homme pour son argent, Demi Moore ne fait pas les choses à moitié.


Lance Henriksen a une main qui pourrait lui coûter la sienne.


Patricia Arquette est amoureuse d'un homme de paille.


Toc-toc en la cabeza!


Le chanteur Iggy Pop dans son propre rôle.


Quelque chose me dit qu'il a surtout été motivé par son chèque.


Il compte Peggy de Married... with Children (Mariés, Deux Enfants) parmi ses groupies.


L'épisode préféré d'Al Bundy.


Si elle était dans Lois & Clark, Terri Hatcher serait secourue par Superman.


Mais comme la série n'existait pas encore à l'époque, elle doit se contenter d'un zombie.


Un zombie? Ciel!

Et surtout, cette saison inaugure une tradition consistant à confier le poste de réalisateur à un acteur le temps d'un épisode. Arnold Schwarzenegger est le premier à s'y coller avec une histoire sur mesure de milliardaire se ruinant en opérations destinées à remplacer son visage, puis son corps par ceux d'un jeune et vigoureux athlète dans l'espoir de séduire une femme dont il pourrait être le grand-père.


Son chirurgien n'a pas une tête de savant fou, il en a plusieurs.


La tête, ça va (même si le maquillage laisse à désirer), mais le corps demande encore quelques réglages.


Voilà, c'est beaucoup mieux!


Ah zut, on a oublié les jambes!


Cette fois, c'est parfait!

Pour ce qui est des scenarii, cette saison continue d'adapter des récits publiées dans les revues d'horreur d'EC Comics (Tales from the Crypt, Vault of Horror et Haunt of Fear) mais aussi dans Shock SuspenStories, une anthologie fourre-tout qui regroupait beaucoup de fictions policières mais aussi de la SF et surtout, ce qu'EC appelait ses "prêches", des histoires pessimistes dénonçant les travers de la société de l'époque et qui sont, hélas, toujours d'actualité aujourd'hui: paranoïa anti-communiste (remplacée depuis par l'islamophobie), racisme, erreurs judiciaires ... Et oui, n'en déplaise aux guignols du Comicsgate, les comics SJW existaient déjà dans les années 50. Vous avez trois générations de retard, les gars!


On leur déconseillera donc le visionnage de cet épisode au casting entièrement constitué d'afro-américains (Plus deux asiatiques), il leur ferait broyer du noir.


Le racisme, c'est pas le pied!

C'est d'ailleurs de cette anthologie qu'est tiré un des meilleurs épisodes de la saison, Three's a Crowd, un thriller psychologique dans lequel la jalousie pousse un homme marié dans la paranoïa et la folie meurtrière.


Garbage day!


Fais pas le con, Philippe!

Parmi les autres réussites, citons l'excellent thriller Mute Witness to Murder dans lequel une femme qui a perdu la parole après avoir assisté à un meurtre est internée dans un hôpital psychiatrique dirigé par le meurtrier ...


Une vraie histoire de fous!

... mais aussi les adaptations de deux récits cultes de Tales from the Crypt: Kamen's Kalamity (rebaptisé Korman's Kalamity) et Lower Berth. Le premier est une satire de la rédaction d'EC Comics et le deuxième - SPOILER! - raconte les origines du narrateur de la série - FIN DU SPOILER. Ce sont d'ailleurs de très bons exemples d'adaptations apportant des changements pertinents aux histoires originales. En effet, même si Kamen's Kalamity était très drôle, son pitch aurait donné un épisode très moyen (En gros, à force de subir les pressions de ses éditeurs, désespérés par son incapacité à illustrer des histoires d'horreur, le dessinateur éponyme finissait par faire un cauchemar où il se changeait en loup-garou). L'épisode qui en est tiré conserve la parodie de la rédaction d'un magazine horrifique et le protagoniste dessinateur plus à l'aise dans les récits romantiques, mais cette fois, il découvre que les monstres qu'il dessine apparaissent dans le monde réel.


Comment doit-on interpréter le fait qu'une des planches du récit original apparaît dans une poubelle?


Jim Korman (à gauche), avatar télévisuel de Jack Kamen, dessinateur d'EC Comics et père de l'inventeur du Segway (Véridique!).


Comme son modèle, il préfère dessiner des romances ...


... plutôt que des monstres.


You wanna see something really scary?


C'est moi ou cette robe me boudine?


Petite mise en abîme avec les transitions entre les scènes qui se font en tournant des pages.

Quant à l'adaptation de Lower Berth, elle étoffe le récit original en ajoutant une histoire de malédiction et de momie volée et en faisant d'Enoch un freak vivant plutôt qu'un cadavre dans du formol. Ce phénomène de foire simplet exploité et maltraité par son propriétaire attire immédiatement la sympathie et la compassion du spectateur, rapprochant ainsi l'épisode de chefs d'œuvre comme Freaks et Elephant Man.


C'est beau, l'amour entre freaks.


Petit clin d'œil: la version comics d'Enoch apparaît dans Korman's Kalamity.

Autre exemple de modification pertinente, l'adaptation de My Brother's Keeper, consciente qu'il aurait été difficile de cacher jusqu'à la conclusion le fait que les deux héros étaient siamois comme le faisait le récit original, a la bonne idée de le révéler dès le début tout en conservant l'idée d'un criminel convaincu d'échapper à une justice qui ne peut le condamner sans obliger son frère innocent à partager sa peine. Malheureusement, le scénario ne tient pas la route car il implique qu'il aurait pu engager une prostituée pour séduire son frère siamois sans que ce dernier soit au courant!


Des frères très soudés.


Ce qui leur pose des problèmes pour draguer.


Mais ça peut s'arranger.

Car il y a aussi des cas où les changements apportés gâchent l'histoire: The Ventriloquist's Dummy ajoute une conclusion supplémentaire aussi inutile qu'invraisemblable et alors que la version comics de Television Terror était une émission télévisée presque entièrement vue par l'œil de la caméra (à l'exception de l'intro et de la conclusion qui montraient les téléspectateurs pour contextualiser le récit), l'adaptation abandonne ce gimmick, pourtant idéal pour le format TV, pour n'être plus qu'une banale histoire de maison hantée.


Je peux entrer?


Oh, pardon, M. Marat.


Coupez!

Mais le plus gros ratage concerne The Sacrifice, une histoire de garce faisant assassiner son mari par son amant avant de faire croire à ce dernier qu'un témoin la fait chanter afin qu'il se suicide en laissant une confession où il avoue être le meurtrier. L'adaptation devient un cas d'école d'incohérence où c'est l'amant et non la garce qui a l'idée du meurtre et où elle détruit la confession qui l'innocentait. Et histoire d'en remettre une couche, les auteurs ajoutent une fin ouverte suggérant qu'elle pourrait être démasquée à cause du perroquet de son mari ... qui ne dit absolument rien d'incriminant!


Rodrigo Tortilla, tu m'as tué!

Évidemment, la série ne serait pas ce qu'elle est sans son narrateur passionné de calembours macabres, le Crypt-Keeper, dont la voix est toujours assurée par John Kassir tandis que sa marionnette a été perfectionnée pour être plus détaillée et expressive et qui multiplie désormais les déguisements pour le plus grand plaisir du spectateur.


Là, je sèche ... Il est déguisé en basketteur ou en tragédien jouant Hamlet?


À l'occasion de la sortie de la saison 2 en DVD, il a droit à des séquences inédites pour animer les menus ...


... et présente un "chocumentaire" dans les bonus.



BILAN


Concept = 5 / 5
Comme pour la saison 1, on a une anthologie de récits horrifiques à chutes riches en humour noir mais on a aussi droit à des histoires policières tout aussi efficaces.



Histoires ≈ 3,5 / 5
La plupart sont des adaptations fidèles ou apportent des modifications pertinentes aux récits originaux mais il y a quelques cas où ces changements gâchent l'histoire en la rendant incohérente (The Sacrifice) ou trop délirante (The Ventriloquist's Dummy) quand ils ne suppriment pas carrément ce qui faisait son intérêt (Television Terror). (Voir la section Épisodes pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)



Humour = 5 / 5
Même si certains épisodes sont 100% sérieux, l'humour reste un ingrédient majeur de la série à travers les calembours du Crypt-Keeper, les chutes ironiques ou certains personnages décalés comme Donald et Judy ou la version zombifiée de Margaret Richardson.



Narrateur = 5 / 5
Aussi macabre, sarcastique et amateur de mauvais calembours que sa version comics, le Crypt-Keeper bénéficie toujours de la voix sépulcrale de John Kassir et sa marionnette a été améliorée pour être plus détaillée et expressive.



Personnages = 5 / 5
Les personnages sont excellents et mémorables et comme pour la saison précédente, certains deviennent nettement moins sympathiques que dans l'histoire originale afin que leur sort final paraisse mérité (Logan Andrews passe d'un veuf inconsolable à un individu sans scrupule prêt à tout pour s'enrichir, Horton Rivers d'un présentateur jovial à une pute médiatique).



Casting = 5 / 5
Tous les acteurs sont parfaits dans leurs rôles et on a droit à un impressionnant défilé de comédiens connus ou appelés à le devenir.



Monstres = 5 / 5
Cette fois, la série se lâche complètement et on a droit à un bestiaire terrifiant de monstres en tous genres et aux maquillages très réussis avec une mention spéciale pour Enoch et son double visage mobile et expressif.



Décors = 4,5 / 5
On retrouve la très réussie crypte du Crypt-Keeper et les épisodes bénéficient de décors soignés malgré quelques impairs (La maison de Richard et Della est bien trop luxueuse pour un couple sensé avoir des difficultés financières).



Effets spéciaux = 4,5 / 5
Cette deuxième saison reste encore un peu timide en effets gores mais se permet quand même quelques décapitations du meilleur effet et, comme dit plus haut, les maquillages des monstres sont des réussites. Le seul ratage concerne celui de Carlton après son opération.



Couvertures ≈ 2,6 / 5
Mike Vosburg continue de réaliser des couvertures introduisant les différents récits en imitant le style des comics originels. Si certaines sont très réussies, d'autres sont impersonnelles ou spoilent la chute. (Voir la section Couvertures pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)



Musiques = 5 / 5
Chaque épisode a droit à son propre compositeur, permettant des musiques et des ambiances variées et parfaitement adaptées aux épisodes qu'elles illustrent.



Générique(s) ≈ 4,8 / 5
Accompagné d'un excellent thème signé Danny Elfman, le générique de début, filmé en caméra subjective, nous guide à travers une vieille demeure abandonnée jusqu'à un passage secret menant à une crypte et à un cercueil dont un Crypt-Keeper ricanant jaillit tel un diable de sa boîte tandis qu'un liquide verdâtre coule sur l'écran pour faire apparaître le titre. (Thème = 5 / 5, Images = 5 / 5, Moyenne = 5 / 5)


Curieusement, les épisodes du DVD de la saison 2 n'ont pas de générique de début. On le trouve cependant en introduction du menu, recadré en 16/9 et avec un "Kill intro" incrusté en bas de l'écran.


Fort logiquement, le générique de fin nous fait faire le chemin inverse mais - je vais faire mon pinailleur - la caméra subjective donne l'impression qu'on quitte la maison ... à reculon. (Thème = 5 / 5, Images = 4 / 5, Moyenne = 4,5 / 5) (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)




NOTE FINALE = 18,3 / 20