Concept = 5 / 5
Des descendants de ninjas légendaires affrontent des versions modernes de Yôkais tout en parcourant le Japon à bord d'un chat-van faisant office de crêperie ambulante. Voilà un high-concept original et alléchant pour cette série qui s'amuse à moderniser ces deux éléments du folklore japonais que sont les ninjas et les Yôkais.
Scénario (Intrigue globale) = 2,5 / 5
Introduire progressivement les héros, puis les méchants principaux et leur hiérarchie est une bonne idée et il y a de très bons arcs, comme celui de Daradara ou quand les Kakurangers se séparent pour mener des quêtes solos. L'arc final est malheureusement décevant et comme une grande partie de l'intrigue principale tourne autour du plus mauvais personnage de la série, on a une impression de potentiel sous-exploité. Il y a en outre des soucis de continuité avec Daimaô: il est censé avoir été prisonnier pendant 2000 ans mais n'est âgé que de 1200 ans et on le voit en liberté dans une scène se déroulant 1000 ans plus tôt! Des erreurs qui auraient pourtant pu être facilement évitées en changeant son âge et en le remplaçant par Nurarihyon dans cette scène. Et puisqu'on parle de Nurarihyon, pourquoi ne le revoit-on pas après sa libération alors qu'il est haut placé dans la hiérarchie des Yôkais et aurait donc logiquement dû être un adversaire récurrent? Tout ça sent quand même l'improvisation.
Scénario (Épisodes) ≈ 3,4 / 5
Malgré les incohérences soulignées plus haut et même si les épisodes centrés sur Tsuruhime sont souvent catastrophiques, le fait que la plupart des monstres de la semaine agissent en solo et ont leurs propres motivations permet des intrigues variées. (Voir la section
épisodes pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Héros ≈ 3,1 / 5
Jiraiya (
Ninja Black) est de loin le meilleur personnage avec un bon background et deux des meilleurs épisodes centrés sur lui. Vient ensuite Sasuke (
Ninja Red), tellement sérieux, efficace et pragmatique qu'on jurerait qu'il est le vrai leader de l'équipe. Seikai (
Ninja Yellow) et Saizô (
Ninja Blue) jouent les comedy reliefs du groupe et sont donc interchangeables, même si le premier arrive à se distinguer par sa gloutonnerie et son côté dragueur. Membre le plus incompétent de l'équipe alors qu'elle devrait être au contraire la plus efficace de par son entraînement et son statut de leader officiel, Tsuruhime (
Ninja White) est une des pires héroïnes de Sentai jamais écrite et n'échappe au zéro pointé que par son riche background qui est au centre de l'intrigue et à deux-trois épisodes où elle est correctement écrite. Enfin,
Ninjaman, alias Samuraiman, alias le premier bangai hero est un sixième membre sympathique.
(La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Costume(s) ≈ 3,3 / 5
Même si je comprend l'idée de reproduire l'aspect d'une tenue de ninja telle qu'elle est ancrée dans la culture populaire, les costumes des Kakurangers sont beaucoup trop épurées et les Sentais d'inspiration ninja ultérieurs se distingueront par des uniformes plus élaborés et réussis.
(Costume = 2 / 5, Casque = 2 / 5, TOTAL = 2 / 5) Ninjaman s'en sort beaucoup mieux avec une version robotique d'une tenue ninja traditionnelle et un casque plus détaillé
(Costume = 4 / 5, Casque = 4 / 5, TOTAL = 4 / 5) et une transformation réussie en armure de samouraï quand il devient Samuraiman.
(Costume = 4 / 5, Casque = 4 / 5, TOTAL = 4 / 5) (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Arme(s) ≈ 3,9 / 5
La plupart sont d'habiles réinventions d'armes traditionnelles (
Katana,
kunai,
arc,
bouclier ...) et certaines ont de bonnes transformations qui en font des deux-armes-en-une (
Ninja Sword / Samurai Javelin,
Laser Knife / Kakulaser). De même, les
shurikens personnalisés reprenant la forme des emblèmes des Kakurangers sont une bonne idée. Parmi les armes moins réussies, citons le
Blue Shot, un pistolet à eau qui n'a rien d'une arme traditionnelle, contrairement à son équivalent géant, le
Rôgan Shaft. Cette remarque vaut pour la
Kakuranger Ball qui n'a aucun rapport avec les ninjas et sert uniquement à rendre hommage à l'attaque finale des
Gorangers.
(Seules les armes principales sont notées, celles transformables ou identiques à d'autres ne sont notés qu'une seule fois et la moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Morpheur(s) = 4 / 5
Les
Doronchanger jouent également la carte du traditionnel avec leur aspect inspiré des inrôs et sont nettement plus réussis que les hideux
Inloaders des
Justirisers.
Séquence(s) de transformation = 0,5 / 5
On est à fond dans la période où les henshin sequences des Sentais se limitaient au minimum syndical avec une vague chorégraphie et une cinématique réalisée en 2 minutes sur l'ancêtre d'After Effect.
Personnage(s) régulier(s) = 3 / 5
Le
conteur (4 / 5) est un narrateur original et très fun dont on regrette l'absence pas vraiment expliquée dans la deuxième moitié de la série. D'ailleurs, si son départ était censé marquer le virage plus sérieux, il en résulte que les Yôkais brisent désormais le quatrième mur pour se présenter eux-mêmes au spectateur, d'où l'effet inverse.
Yoshiteru / Hakumenrô (5 / 5),
Tarô et Jirô (5 / 5) sont d'excellents personnages avec de très bons arcs. En revanche,
Sandayû Momochi (0,5 / 5) est censé être le mentor des héros mais ne sert quasiment à rien avant la troisième partie et apparaît dans tellement peu d'épisodes que le spectateur oublie son existence dès qu'il n'est plus à l'écran. Quant à
Bun (0,5 / 5), il est surtout là pour sembler être le maître des formes canines de Tarô et Jirô afin de préserver la surprise de leur véritable identité mais se contente le plus souvent d'être un élément du décor alors qu'en tant que gentil Yôkai allié des héros, il avait énormément de potentiel.
Personnages secondaires = 3,1 / 5
Il y a beaucoup de personnages fonctions sans personnalité et qui ne sont là que pour servir de victimes du jour, certains étant même complètement oubliés ensuite au point qu'on ignore leur sort final (On ne sait même pas si
Shigeru a survécu à ses blessures!). Heureusement, certains sont plus développés et ont droit à des arcs les rendant attachants et mémorables (
Reika,
Maiko,
Naoki,
les Hanada) avec une mention spéciale pour
Gali et les
Oshioki Sailor Sisters qui sont excellents, tant par leur histoire que par leur casting en forme de clins d'oeil.
Ennemi(s) récurrent(s) = 3 / 5
Premier boss de la série,
Junior / Gashadokuro a un superbe design et est un parfait exemple de méchant qu'on adore détester et dont la dangerosité et la perversion sont appuyées par le fait qu'on le voit tuer deux personnes. Son père
Daimaô souffre malheureusement de la comparaison en se contentant de diriger les opérations à distance, là où son fils confrontait souvent en personne les Kakurangers, et son combat final se résume à se faire pousser derrière une porte. Premier Sentai malfaisant de la franchise, les
Hana no Kunoichis bénéficient de costumes magnifiques, leur mélange de ruse et de techniques ninjas rivalisant avec celles des héros en font des antagonistes redoutables et même si on se doute que les actrices ont avant tout été choisies pour leur physiques, elles livrent de bonnes scènes de combat, particulièrement l'interprète de Ran qui est cascadeuse à la base et l'incarne donc également quand elle est en costume; malheureusement, elles souffrent de personnalités interchangeables et d'une absence d'armes personnalisées. Quant au
Pr Yugami, il n'est qu'un personnage fonction à l'apparence banale qui se contente de fournir les Yôkais en armes et qu'on voit trop peu pour pouvoir juger la prestation de son interprète. Enfin, les
Dorodoros sont des soldats funs et dotés d'armes à l'aspect original, malgré des costumes trop épurés.
(La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Monstres de la semaine ≈ 3,6 / 5
La plupart ont des designs très réussis, sont de bonnes réinterprétations modernes de créatures légendaires du Japon et leurs formes humaines sont souvent incarnées par des acteurs prenant un plaisir communicatif à en faire des tonnes. Le fait que beaucoup agissent en solo sans être motivés par la conquête du monde permet de leur donner des motivations et des modus operandis variés et on se surprend à avoir de la sympathie pour les plus ambivalents d'entre eux.
(Voir la section Yôkais pour plus de détails. La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Mécha(s) (Véhicule(s) et robot(s) individuel(s)) ≈ 3,5 / 5
Le design évoquant des armures du Japon médiéval des
Jûshôs est une bonne idée mais un peu gâché par leur aspect massif. Un défaut corrigé avec les
Jûshôs Fighters dont on regrette cependant l'absence d'armes et de transformation. Rien à redire en revanche sur les
Chôninjûs et
Tsubasamaru. Les
Sharks ont de superbes designs inspirés de requins mais sont trop peu utilisés pour qu'on puisse en profiter. Enfin,
Nekomaru est un véhicule original que ses armes fantaisistes et sa personnalité féline rendent très fun.
(La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Mécha(s) (Robot(s)) = 4 / 5
Muteki Shôgun est très réussi avec son design évoquant à la fois une armure et un palais du Japon médiéval. En revanche,
Kakure Daishôgun déçoit par son absence d'armes personnalisées (Alors que, par exemple, la queue tranchante de God Rôgan aurait pu se détacher pour devenir une épée). À noter que, comme les méchas des deux séries précédentes, son design s'inspire de celui de
Golion, pour les bras dans son cas.
Base(s) = 2,5 / 5
Héros nomades, les Kakurangers n'ont pas de véritable QG. Le
Fûin Maboroshijô (3 / 5) s'en rapproche mais si son aspect extérieur est réussi, son intérieur se limite à un canon à fumée et une sculpture représentant les Sanshinshôs. Première base récurrente de leurs ennemis, le
Yôkai Daikyûden (1 / 5) a un aspect extérieur banal de maison hanté mais de jolis intérieurs. Inversement, la
Terre Ascendante (2 / 5) et surtout le
Gaikotsujô (4 / 5) ont des aspects extérieurs très réussis mais des intérieurs austères.
Casting ≈ 3,8 / 5
Digne fils de son père et combattant efficace,
Kane Kosugi domine le casting mais les autres acteurs ne déméritent pas, même si
Hiroshi Uchida et
Shû Kawai n'ont pas grand-chose à faire avec des personnages aussi peu développés que les leurs. Et si le personnage de Tsuruhime est une catastrophe,
Satomi Hirose n'est absolument pas en cause et fait de son mieux pour sauver les meubles, nous faisant regretter qu'elle n'ait pas eu droit à un personnage mieux écrit.
(La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)
Combats = 4 / 5
D'un bon niveau, avec une mention spéciale pour ceux impliquant Kane Kosugi, et bourrés d'humour grâce aux onomatopées visibles à l'écran. Premiers mechas individuels anthropomorphes, les Jûshôs et les Jûshôs Fighters, ainsi que God Sarder, ont droit à des scènes de combat variées et même à leurs propres attaques finales alors que la plupart des affrontements impliquant Muteki Shôgun et Kakure Daishôgun se contentent de recycler les mêmes séquences et se résument à: le robot arrive et one-shote le méchant du jour.
Effets spéciaux = 4 / 5
Malgré quelques incrustations qui piquent les yeux, ils sont d'un très bons niveau, surtout pour une série des 90s.
Musiques = 4 / 5
Ayant déjà travaillé sur un tokusatsu d'inspiration ninja avec
Akakage, le compositeur
川村 栄二 (Kawamura Eiji) est un choix judicieux et il signe des musiques aussi efficaces dans les moments humoristiques que dans l'action pure. Même Tsuruhime a droit à un thème tellement badass que j'ai du mal à croire il n'a pas été écrit au second degré.
Générique(s) ≈ 4,3 / 5
Accompagné de
シークレット カクレンジャー (Secret Kakuranger) par トゥー・チー・チェン (To Chi Chen), le générique de début s'ouvre sur les Doronchangers faisant apparaître le titre avant que les Kakurangers n'arrivent sur fond de pleine lune, puis se transforment avant d'enchaîner sur leurs présentations individuelles illustrées par des démonstrations de leurs techniques les plus personnelles, pour finir par leur départ, toujours sur fond de pleine lune. Cela donne à l'ensemble l'allure d'un spectacle sur une scène de théâtre assez raccord avec le personnage du conteur et on a droit à deux innovations au cours de la série. Ainsi, à partir de l'épisode 15, on a à chaque fois une courte scène (souvent inédite) présentant l'adversaire du jour ou un passage important de l'épisode et à partir du 37, un plan montre Ninjaman en compagnie des Sanshinshôs.
(Chanson = 4 / 5, Images = 4 / 5, Moyenne = 4 / 5)
Montrant les Dorodoros et quelques Yôkais dansant sur
ニンジャ! 摩天楼 キッズ (Ninja! Matenrô kids) = Ninjas! Gamins des gratte-ciels par トゥー・チー・チェン (To Chi Chen) avant que l'arrivée des Kakurangers ne les obligent à fuir, puis à disparaître dans une explosion de fumée à l'exception d'un seul qui se retrouve poursuivi jusqu'au freeze frame final, le générique de fin est un petit chef d'œuvre humoristique qui, en adoptant le point de vue des Yôkais, s'amuse à renverser les rôles et à faire passer les Kakurangers pour les méchants.
(Chanson = 4 / 5, Images = 5 / 5, Moyenne = 4,5 / 5) (La moyenne est arrondie à la décimale la plus proche.)