Année :

Nami Hanada

(Miraider Girl)

Shin Fubuki

(Fubuki)

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En caricaturant à peine, on peut généralement résumer le scénario d'un film de ZEN PICTURES à une sculpturale héroïne alternant scènes d'action et scènes de tortures. Cependant, dans leurs premiers films, l'actrice principale exécutait très peu de scènes d'action, celles-ci étant réservées à la cascadeuse Nami Hanada. Le réalisateur se donnant rarement la peine d'essayer de masquer la substitution, celle-ci était le plus souvent flagrante. Est-ce pour cette raison que ZEN se décida par la suite à faire exécuter toutes les scènes d'action par leurs actrices, ne recourrant plus qu'exceptionnellement à des doublures? Toujours est-il qu'afin de marquer la transition et de remercier Nami Hanada pour ses services, ZEN lui confia le premier rôle de HEROINE KIKI IPPATSU SPECIAL - MIRAIDER GIRL.


Miraider Girl ne cherche pas à cacher l'influence de KIKAIDER, le célèbre androïde justicier créé par le non moins célèbre Shotaro Ishinomori; elle la revendique haut et fort! Outre une quasi-homonymie (Kikaider dérive de "Kikai" (machine) et Miraider de "Mirai" (futur)), Fubuki, le partenaire de l'héroïne, est un sosie, à la guitare dans le dos près, de la forme humaine d'un Kikaider qui aurait emprunté le blouson de Kikaider 01, les hommes de main de Black Shadow (que ma cousine surnomme "les hommes-chaussettes", rapport à leur look) ressemblent à s'y méprendre à ceux du Professeur Gill, l'ennemi juré de Kikaider. Quant à Miraider Girl, coupez-lui les cheveux court et inversez les couleurs de son costume, et vous obtiendrez un sosie parfait de Mari/Bijinder, la partenaire féminine et cybernétique de Kikaider 01. Toutefois, à la différence de son modèle, Miraider Girl ne se transforme pas. Les scénaristes avaient pourtant un temps envisagé de lui donner une identité costumée, avant de se dire que tant qu'à confier le rôle principal à leur cascadeuse attitrée, autant montrer tout le temps son visage.




Pour ce qui est du scénario, on espère que l'auteur n'a pas été payé à la ligne (ou plutôt à la colonne, compte-tenu de l'écriture verticale japonaise), car sinon il aura connu une fin de mois difficile à partir du 4. En gros, Miraider Girl vient en aide à un scientifique agressé par les soldats de Black Shadow et apprend ainsi que ce dernier lui a dérobe les plans de l'arme nucléaire portable (sic!). Bon, disons le tout de suite, les fameux plans ne sont qu'un McGuffin, un prétexte pour lancer Miraider Girl aux trousses de Black Shadow et de son âme damnée Psychoguilder. Ces derniers auraient tout aussi bien pu dérober une recette révolutionnaire de mousse au chocolat que l'histoire n'en aurait pas subi de changements drastiques (mais la tension dramatique en aurait pris un sacré coup, quand même). Toujours est-il qu'à partir de là, Miraider Girl va enchaîner les combats contre les hommes de main de Black Shadow, tout en se faisant réguliérement capturer pour subir des tortures souvent bien glauques. L'histoire se terminera cependant bien... pour ses ennemis! A ce sujet, si vous avez dans votre entourage une personne un peu nippophobe convaincue que les Japonais sont d'horribles mysogynes qui ne savent raconter que des histoires de femmes torturées (il y en a!), ce n'est clairement pas le film à leur montrer si vous voulez les convaincre de leur erreur!



Cependant, les scènes de torture et de péril s'étirent parfois tellement en longueur qu'elles en deviennent involontairement drôles, comme lorsque Miraider Girl bloque l'épée de son adversaire pendant près de 3 minutes en quasi-plan-séquence. Je dis "quasi" car on a en fait une alternance de deux plans filmés simultanément avec deux caméras, ce qui nous vaut d'ailleurs un superbe plan-caméra! Cette caméra n'est d'ailleurs pas le seul élément incongru à passer dans le champ, puisqu'en étant très attentif, on entrapercevra aussi un trampoline, un pied de caméraman et les cables en nylon qui retiennent Nami Hanada dans les deux scènes où elle est suspendue en l'air (on a même droit à un gros plan sur le système de fixation!).










Scénario inexistant, mise en scène approximative, y a-t-il quelque chose à sauver dans ce film, à part le sort du monde libre? Et bien, pas quelque chose, mais quelqu'un: Nami Hanada. En attribuant le rôle principal à une cascadeuse professionnelle, on n'est pas toujours certain de ses capacités d'actrice (pas d'inquiétude de ce côté-là, Nami est une très bonne comédienne) mais on est sûr d'avoir des scènes d'action de qualité. Et de ce point de vue-là, on est gâtés: dynamique, bondissante, alliant puissance et grâce, Nami nous gratifie de combats de toute beauté, mais aussi de cascades réellement impressionnantes, comme lorsque Psychoguilder la projette dans une pile de cartons.




Bien que l'extrême violence de certaines scènes le réservent à un public averti, HEROINE KIKI IPPATSU - MIRAIDER GIRL est un incontournable pour les fans de Nami Hanada dont les talents sont particuliérement bien mis en valeur (Les autres peuvent par contre passer leur chemin sans remord). Pleine d'humour, celle-ci avait d'ailleurs répondu à un fan qui s'était étonné de la violence du film: "Je suis une cascadeuse, c'est mon métier de me faire taper dessus, de me faire jeter dans le vide et de me faire tuer!" Une chose est sûre, en tout cas, le qualitif "beauté aux bras d'acier" qui désigne Miraider Girl, s'applique tout aussi bien à son interprète!