Année :
2014
Genre: Changement dans la continuité.
Durée: 1h

Avec:
Narumi Ôkawa
(Leona)
Kasumi Tsuji
(Madoka)
Ayaka Tsuji
(Policière)

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Durant sa longue carrière au sein de Zen Pictures, la guerrière solaire Leona aura connu presque autant d'interprètes différentes que de films. Je dis "presque" parce qu'il y a UNE exception: Narumi Ôkawa a incarné Leona dans deux opus successifs (et à l'heure où je rédige cet article, un dixième opus dans lequel elle reprend le rôle une troisième fois vient d'être annoncé). Néanmoins, si l'actrice principale est la même, tout le reste change. C'est peut-être d'ailleurs pour ça que ce sixième épisode s'intitule: Neon Genesis.


Narumi Ôkawa revêt donc une nouvelle fois le costume de Leona, costume identique à celui du film précédent même si les plus observateurs noteront que la matière est différente. En revanche, pour ce qui est de sa tenue civile, elle a troqué son tailleur strict d'institutrice et ses lunettes de Clark Kent contre un look nettement plus décontracté. D'ailleurs, est-elle encore institutrice? Malgré de brefs passages où elle est en civil, on n'a aucune allusion à une éventuelle double vie (son nom civil n'est jamais mentionné) et elle ne fait aucun effort pour cacher son identité, n'hésitant même pas à se transformer devant témoins.


C'est à se demander pourquoi elle prend la peine de porter des fringues terriennes, d'autant plus qu'elle ne les aime pas.

En ce qui concerne ses adversaires, ce ne sont plus les forces de Garunte mais la Guilde Galactique Marado, une organisation criminelle extraterrestre qu'elle a vaincue par le passé mais dont certains membres se sont réfugiés sur Terre, l'obligeant à se rendre sur notre planète pour les traquer. On est donc bel et bien dans une continuité totalement différente de celle des cinq précédentes aventures de Leona. On est alors en droit de se demander pourquoi Zen Pictures n'a pas tout simplement créé un nouveau personnage au lieu de la rendre méconnaissable au risque de s'aliéner les fans de la guerrière solaire? C'est d'autant plus incompréhensible que le scénariste est le même que pour les films précédents et qu'il aurait été tout à fait possible de raconter la même histoire en conservant le background des films précédents.


La Guilde Galactique Marado essaie de supprimer Leona avec son équivalent de la kryptonite.


Equivalent qui change d'aspect dans les gros plans.


Oh, la boulette!

Le film s'ouvre sur une séquence prégénérique dans laquelle Leona affronte un des monstres de Marado. Mais alors que le spectateur s'attend à un combat dantesque entre les deux après que Leona ait terrassé ses sbires (Incarnés par un seul acteur, Zen n'avait pas les moyens de fabriquer le costume en plusieurs exemplaires), on a droit à la place au nouveau record mondial de faux raccord:


Plan 1 : Leona fait face à son adversaire.


Plan 2 : L'adversaire est à terre.

Et oui: le combat a été coupé au montage! Pourquoi? Aucune idée! Il faut croire que le métrage ne devait pas dépasser une certaine durée et que le réalisateur ne voulait pas raccourcir la séquence où Leona fait des haltères pendant 3 minutes.


C'était effectivement indispensable à la compréhension de l'histoire.

Quoi qu'il en soit, à l'issue de cet affrontement, Leona fait la connaissance de Madoka, une petite fille avec laquelle elle se lie immédiatement d'amitié.


Tout à coup, une superhéroïne vous offre des fleurs.

On enchaîne ensuite sur un générique où Leona prend la pose avec sa rose. Mais alors que la séquence s'arrête et qu'on s'attend à ce que le film reprenne, on enchaîne sur un deuxième générique dans lequel Leona simule un combat dans le vide sur une musique différente. Le problème, c'est qu'elle répète la même chorégraphie en boucle et qu'une fois qu'on l'a remarqué, on ne peut plus que s'ennuyer. Mais c'est avec le générique de fin qu'on touchera le fond, car entre des extraits du film et quelques scènes montrant certains protagonistes reprenant leurs activités habituelles, on a droit à une séquence qui n'a pu être obtenue qu'en posant la caméra dans un coin en oubliant de l'éteindre.


En tout cas, je ne vois pas d'autre explication à ça.

Mais entre les deux génériques de début et celui de fin, il y a le reste du film. Après un flashback interminable montrant Leona s'entraîner, notre héroïne en civil retrouve la petite Madoka en train de se faire malmener par deux ouvriers du bâtiment. Leona se transforme pour prendre sa défense et découvre que les deux agresseurs sont au service de Giniral, un membre de Marado qui leur a fait subir un lavage de cerveau. Revêtue de sa tenue de combat, Leona se lance à leur poursuite et les rejoint... en civil? Pour se retransformer aussitôt? QUOIIIIIII!?!?!?!? Il y avait un quota de scènes de transformation à respecter ou quoi?


Ciel! Nous sommes faits!


Ciel! Nous sommes attaqués par une paire de fesses!

Bref, Leona affronte Giniral et ses deux complices malgré eux pour réaliser trop tard que cela fait partie d'un plan pour la rendre hors-la-loi en la discréditant auprès du public pour qui elle a agressé sans raison deux ouvriers innocents. Ne me demandez pas comment les témoins font pour ne pas remarquer qu'elle tabasse aussi et surtout un monstre extraterrestre, je crois bien que même le scénariste n'en avait pas la moindre idée!


Quand un de ces deux témoins se demande pourquoi Leona tabasse des civils, l'autre suggère que c'est parce qu'elle a dû accumuler trop de stress.

Leona est donc arrêtée par une policière qui, moins de 30 secondes plus tard (véridique!), se révélera être Giniral déguisé. Autant le dire tout de suite, ce passage n'apporte rien à l'histoire et ne sert qu'à caser un caméo d'Ayaka Tsuji, l'actrice fétiche de Zen Pictures.


Au nom de la loi, je vous déstresse!


Il est bizarre, ce commissariat.


Ha, ha! C'était une fine supercherie!

Et le reste du film se résume à un enchaînement de séquences où Giniral malmène Leona avec une succession d'armes toutes plus délirantes les unes que les autres jusqu'à ce que celle-ci reprenne enfin l'avantage et le terrasse.


- Je sais m'y prendre pour emb...
- Ah non! Celle-là, on l'a déjà faite dans Leona V!


Alors on va faire plus original: l'agrafeuse géante!


Moi et ma grande gueule.


Aaaargh!!! Je n'apprécie pas l'ironie de la situation!


Meurs, vilain pas beau!


Les complices malgré eux de Giniral reprennent leurs esprits... à des endroits où ils n'étaient pas quand ils ont perdu connaissance.

Ce sixième opus de Leona est donc une déception. Malgré le changement de continuité injustifié, le pitch avait du potentiel mais ses bonnes idées sont honteusement sous-exploitées et ses enjeux (l'enlèvement de Madoka, la mise en scène pour discréditer Leona) résolus sans trop d'explication. Sans parler des erreurs de continuité et des invraisemblances (Pourquoi Leona se laisse-t-elle torturer sans réagir par Giniral alors qu'elle n'est même pas entravée?). C'est d'autant plus dommage que la relation d'amitié entre Leona et Madoka avait du potentiel et que Narumi Ôkawa est vraiment parfaite dans le rôle-titre. On se console avec de belles scènes d'action et l'arsenal hautement whatthefuckesque de Giniral.


Ce film comporte tellement de plans débullés qu'on jurerait que la caméra a été confiée à un dahu.