Année :
2014
Genre: Predator n'était pas disponible.
Durée: 1h

Avec:
Narumi Ôkawa
(Akiko / Gaia Blue)
Ayaka Tsuji
(Yumi)

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Tout le monde connait la fameuse règle 34 d'internet qui stipule que "si quelque chose existe, il en existe une version porno". Mais on peut lui attribuer une variante: "si quelque chose existe, il en existe une version ZEN PICTURES", cette firme japonaise s'étant fait une spécialité des remakes officieux aussi fauchés que sexy de tout ce qui existe, qu'il s'agisse de films, de series live, de dessins-animés ou même de comics américains. Aussi, quand elle s'attaque à une production de SUSHI TYPHOON, société réputée pour ses films particulièrement déjantés, le résultat ne peut qu'attirer notre curiosité. Voyons donc comment ils ont transformé ALIEN vs NINJA en ALIEN vs GAIA RANGER.


Je tiens cependant à préciser que je n'ai pas vu le film original. Néanmoins, entre le look de la créature et les tenues des ninjas, l'inspiration est incontestable, au moins sur le plan visuel. On retrouve donc deux ingrédients du film de SUSHI TYPHOON, l'alien et les ninjas, mais ZEN PICTURES ajoute à la recette une de ses héroïnes maison: Akiko (en rômaji dans le texte, même si ça ne se remarque pas à l'oral) alias Gaia Blue des Gaia Rangers.


Force bleue et force noire.

Gaia Blue est apparue pour la première fois dans deux films de 2006. Elle s'appelait alors Mizuki et était interprétée par Maya Sakita. Par la suite, le personnage revint en 2012 pour trois nouvelles aventures, dont celle qui nous intéresse ici. Bien que Gaia Blue y soit interprétée à chaque fois par Narumi Ôkawa, ces trois films n'ont aucun lien entre eux (l'héroïne change même de costume et d'identité civile à chaque fois) et il n'est donc pas nécessaire de les avoir vus pour comprendre cet ALIEN vs GAIARANGER. Enfin, quand je dis comprendre...


En effet: bonne chance pour y comprendre quelque chose.

L'alien, nous le découvrons dès le générique de début qui montre les deux héroïnes, Akiko et la ninjette Yumi, prenant la pose devant un fond vert pendant que la caméra zoome et dézoome sur elles. Au bout d'un moment, l'alien fait son entrée et commence à gesticuler derrière elles d'une façon censée être menaçante mais qui le fait plutôt ressembler à ces gugusses qu'on voit faire les marioles derrière les journalistes dans certains reportages télévisés.


Agrogro! Méchant!


Ignorons le, il va bien finir par se lasser.


Oh, et puis zut!

Le pire, c'est que ce générique de début... Il n'est pas si mal quand on le compare au générique de fin qui, lui, ressemble... à ça (avec en fond sonore, une musique pompée sur l'intro de X-FILES):


Coucouuuuuuu!!!

Vous avouerez qu'à la vue de ces deux génériques, il n'est pas évident de le prendre au sérieux, cet alien à la tête de symbole phallique, à l'allure pataude et aux objectifs nébuleux (le scénariste lui-même doit les ignorer), dont les loisirs consistent à gambader gaiement dans les bois en sautillant...


Youkaïdi, youkaïda!

...ou à arracher des morceaux de troncs d'arbres surmontés de casques.


Ah? On me signale que c'est censé être une tête humaine, en fait.

Cet alien est traqué par Yumi, Sasuke et Jinta, un trio de ninjas dont il a ravagé le village, mais il arrive à les surprendre en surgissant du sol derrière eux.


Sans même laisser de trou derrière lui: balèze, le monstre!


Si ça se trouve, son agressivité est due à la crise hémorroïdaire carabinée dont il semble souffrir.


Les chaussettes de l'alien, ça ne vaut pas les tongs du robot géant de SHAWTIS mais c'est quand même pas mal.

Curieusement, l'alien n'a aucun mal à one-shoter Sasuke et Jinta alors que quand il s'en prend à Yumi, il peut la tabasser et l'électrocuter pendant des heures sans que ça ne semble affecter la santé de la belle ninjette. Grâce à l'intervention de Gaia Blue (que les trois ninjas avaient attaquée auparavant en la prenant pour une complice de l'alien), Sasuke et Yumi réussissent à s'enfuir en abandonnant Jinta qu'ils croient mort. Grave erreur de jugement! Car ils viennent d'abandonner leur compagnon encore vivant à l'alien qui le... heu... Ce qu'il lui fait n'est pas très clair, en fait. Des espèces de... de... de spermatozoïdes géants (!?) lui sortent de la tête, se déposent sur sa victime et l'un d'eux devient une... pieuvre miniature?


Je ne croyais pas si bien dire en disant qu'il avait une tête de symbole phallique.


La piètre pieuvre du pauvre.

Peu après, l'alien fait subir le même sort à Sasuke qu'Akiko et Yumi ont trouvé intelligent de laisser sans surveillance pendant qu'elles partaient traquer le monstre (Les reines des bonnes décisions, je vous dis!).


Nous allons chasser l'alien. Attends-nous ici, Sasuke, c'est plus prudent.


C'est plus prudent, qu'elles disaient!

Et encore plus tard, Akiko se fait attaquer par des versions zombifiées de Jinta et Sasuke. Malheureusement, pour l'allure menaçante des deux adversaires, on repassera! Il faut les voir effectuer des mouvements mécaniques de haut en bas avec leurs sabres... Et ce, même après que l'un d'eux ait lâché le sien!


Gymnastique ninja: levez, baissez, levez, baissez, levez, baissez...


Levez, baissez, levez, baissez, levez, baissez...

Finalement, Akiko parvient à les terrasser et les deux ninjas reprennent leurs esprits et lui font un poignant discours d'adieu avant de succomber... et de se transformer en pieuvres miniatures qui s'en vont et qu'on ne reverra plus de tout le film, alors que les corps de Jinta et Sasuke réapparaissent dans une scène de funérailles à la fin. Alors, comme je l'ai déjà dit, je n'ai pas vu ALIEN vs NINJAS dont ce film est largement inspiré et peut-être que ces passages sont des décalques de scènes qui ont du sens dans le film d'origine mais là... ÇA NE VEUT ABSOLUMENT RIEN DIRE!!!


Eureka! Moi, j'ai compris: c'est de la logique alien!

Le reste du film consiste principalement à nous montrer Akiko et Yumi prendre cher face à l'alien et à ses multiples pouvoirs (décharges électriques, crachats de colle électrifiée, téléportation...) tandis que les différentes armes qu'elles lui opposent s'avérent inefficaces ou à usage unique. La situation se renverse brièvement avec l'arrivée de Ganmaos, un allié d'Akiko, mais le monstre reprend rapidement l'avantage et entrave ses trois adversaires, obligeant Ganmaos à se sacrifier en activant le dispositif d'autodestruction de son armure.


Capitaine Deux-Ex-Machina à la rescousse!


Attention, je vais faire "boum"!

Et alors qu'Akiko et Yumi, qui étaient juste à côté de lui, sont seulement un peu secouées, l'alien qui était beaucoup plus loin et dont on nous a montré pendant près d'une heure qu'il était quasi-invulnérable... est obligé de s'enfuir car trop blessé pour poursuivre le combat! Akiko se lance à sa poursuite. Et on a alors droit à un combat aérien qui ferait passer les scènes de vol de l'Homme Puma pour celles du Superman de Richard Donner: mal incrustés sur un ciel nuageux tellement peu mobile qu'ils semblent faire du surplace, l'alien exécute des mouvements de natation pendant qu'Akiko, cramponnée à son dos, le roue de coups.


On n'y croit déjà pas une seconde quand les deux acteurs sont filmés debout.


Mais c'est encore pire quand ils sont allongés car leurs ombres sont alors parfaitement visibles!

Cette scène justifie à elle-seule la vision du film qui aurait pu se terminer sur la destruction de l'alien par Akiko, mais le réalisateur décide de nous rajouter une fin ouverte... qui achève de griller les derniers neurones encore en vie du spectateur.


Laissez-moi deviner... Logique alien?

Entre son scénario décousu et souvent incompréhensible (le fait que je n'ai pas vu le film qui lui a servi d'inspiration ne doit pas aider), son alien pataud aux pouvoirs aussi multiples qu'improbables et un combat aérien final tout simplement anthologique, ALIEN vs GAIA RANGER constitue un grand moment de nanardise. Au rayon des points positifs, il faut quand même saluer ses deux actrices principales, Narumi Ôkawa et Ayaka Tsuji, qui sont toutes deux des comédiennes correctes et d'excellentes combattantes, ce qui relève quelque peu le niveau.


Bon, ben, nous, on se casse, hein. Ciao, les Terriens!