Année : 2002
Genre : L'espionne qui venait de la mode.
Durée: 56 min
Avec:
Chisato Morishita
(Misato Horikida)




La série de films SPY GIRL DAI SAKUSEN repose sur un principe simple: des histoires d'espionnage façon JAMES BOND ou MISSION IMPOSSIBLE (dont le titre japonais est d'ailleurs SPY DAI SAKUSEN) dont le personnage principal est interprété par une idole, et intégrant les éléments caractéristiques des DVDs d'idoles (tenues sexy, interviews, séances de pose...). Le tout premier volet de la franchise mettait ainsi en scène Chisato Morishita.


Chisato y incarne une idole (ben, voyons) prénommée Misato (ils se sont pas foulés pour le prénom) qui est enlevée par Kunyu-Kunyu, une organisation secrète d'espionnage qui veut la recruter pour déjouer les plans d'une organisation terroriste qui cherche à mettre au point une bombe assez puissante pour détruire Tokyo. Misato accepte la mission d'autant plus volontiers que le savant obligé de construire cette bombe n'est autre que son propre père, le professeur Horikida, enlevé alors qu'elle était enfant.


Dès le générique, on devine que ce sera une mission imposible.


Le mystérieux chef de la mystérieuse organisation Kunyu-Kunyu.


Belle preuve de conscience professionnelle de la part du professeur Horikida:
il garde sa blouse blanche même quand il se promène avec sa femme et sa fille.

Ici se situe un premier trou (que dis-je, un cratère) dans le scénario: si son père a été enlevé il y a plusieurs années, pourquoi est-ce seulement maintenant qu'on lui demande de mettre cette bombe au point, et que Kunyu-Kunyu s'intéresse à cette affaire et contacte Misato? Et pendant qu'on y est, pourquoi la cheftaine de l'organisation ennemie tente-t-elle de tuer Misato au début du film alors qu'elle ne représente à ce moment aucun danger pour elle et pourrait même lui servir de moyen de pression sur Horikida?


Le rude entraînement pour devenir agent secret.


Par contre, je ne vois pas bien l'intérêt à ce que Misato sache épeler son nom avec son corps.


Et là, je ne vois plus rien du tout.


Apprendre le maniement du nunchaku: un véritable casse-tête.


Si c'est avec cette tenue qu'elle compte mener une mission discrète, ça commence mal.


Dégage, James, c'est MON film !

Mais pourquoi est-ce que je me pose toute ces questions, d'abord? Le but du jeu n'est pas de nous offrir un scénario cohérent, mais de nous montrer le plus souvent possible Chisato Morishita dans des tenues sexy. Et ça y va: séances de pose en bikini (provenant d'authentiques séances photo pour le photobook POISON), entrainement en body, tenue de combat cuir mettant bien en valeur ses gambettes et son nombril, etc … La méchante de service n'échappe pas à la règle non-plus, puisqu'elle passe toute la deuxième moitié du film en sous-vêtements.


Nous avons les moyens de vous faire parler.


Une torture aussi insoutenable pour les zygomatiques de l'héroïne que pour ceux du spectateur.


Complétement piquée!


Je pointe, et ensuite je tire.

Ajoutons à cela que le personnage de Misato ne brille pas par ses capacités intellectuelles: nunuche, pétocharde et empotée, on se demande vraiment pourquoi Kunyu-Kunyu avait autant besoin de la recruter pour cette mission. En fait, elle est à peine plus éveillée que Megumi, la secrétaire foldingue que Chisato incarnait dans KAMEN RIDER RYUKI. On serait donc tenté d'accuser le scénariste d'avoir voulu régler un compte avec l'actrice, voire même d'être un infâme misogyne, jusqu'à ce qu'on se rende compte que les personnages masculins ne sont pas mieux lotis: on voit par exemple les hommes de main de la méchante de service aider involontairement Misato à s'évader en lui demandant un autographe … Et à deux reprises, en plus !


Misato et son partenaire Doruba, déguisés pour infiltrer le QG des méchants.


Que diantre ? Doruba serait donc un traître ?


Des retrouvailles aussi émouvantes qu'hilarantes.

Mais le plus beau spécimen est incontestablement Doruba, le partenaire de Misato dont le seul point commun avec James Bond est son smoking. Il faut le voir espionner "discrètement" Misato avec des jumelles et vêtu d'un treillis en plein milieu d'un studio de photographie où tout le monde se rend compte de sa présence. Sans parler de la scène ou, apercevant un sniper sur un toit, il tente de l'appréhender pour finalement se rendre compte qu'il s'est trompé d'immeuble. Mouais … Finalement, il était effectivement indispensable que Kunyu-Kunyu recrute Misato.


Doruba, le James Bond de Prisunic.


Roi de la filature discrète …


… et du camouflage.


Il aime travailler sous couverture.


Voire sans couverture.

Vous l'aurez compris, ce premier opus de SPY GIRL DAI SAKUSEN est une parodie qui ne se prend jamais au sérieux et dont tous les acteurs jouent volontairement comme des savates (du moins, à ce point-là, on espère pour eux qu'ils le font exprès) mais dont l'humour est quand-même parfois un peu lourd. En fait, on peut répartir les gags du film en deux catégories: ceux dont on rit au premier degré, et ceux qui sont tellement lourds et/ou affligeants qu'ils en deviennent involontairement drôles. Ce qui en fait un film hybride, oscillant sans cesse entre le nanar volontaire et l'involontaire. Si certains d'entre vous souhaitent se le procurer, mauvaise nouvelle: que ce soit sous forme simple ou en compilation avec les trois volets suivants de la série, les DVDs sont épuisés et il ne vous reste plus qu'à écumer les sites d'enchères et d'occasion japonais.


Et une dédicace en prime.

Toku-Actrice(s) :