Année :
2002
Genre : Blair Scream Royal The 13th.
Durée: 1 h 10

Avec:
Hiroko sato
Nao Nagasawa
Yuki Oikawa
Mitsuyoshi Shinoda
Yumiko Oogami
Nozomi Inoue
Aya Kudo
Ayaka Nasu

Le commander sur cdjapan : http://www.cdjapan.co.jp/detailview.html?KEY=JVDD-1081

Souvenez-vous... En 1996, un studio américain se lançait dans un projet à priori suicidaire: associer un réalisateur has-been (Wes Craven) et un scénariste inconnu (Kevin Williamson) sur un genre tombé en désuétude depuis belle lurette (le slasher). Contre toute attente, le film obtenu ("Scream") fut un succès critique et public, relança la carrière de Wes Craven, fit de Kevin Williamson la nouvelle coqueluche d'Hollywood et relança la mode du slasher. Certes, tout ceci ne dura qu'un temps: la carrière de Wes Craven est de nouveau au point mort, plus personne ne se souvient du nom de Kevin Williamson, et la deuxième vague de slasher aura duré encore moins longtemps que la première. Si "Scream" a mal vieilli (entre autres à force de voir sa formule "slasher autoparodique + whodunit" copiée à tout va) et est même aujourd'hui hué par les mêmes critiques qui le portaient aux nues lors de sa sortie, il ne faudrait tout de même pas oublier qu'à l'époque, le film représentait une véritable révolution. A tel point, d'ailleurs, que même le Japon en reprendra la formule avec "Scare".


La scène d'ouverture (filmée en noir et blanc pour cause de flashback) laisse d'ailleurs une impression de déjà-vu aux spectateurs de "Scream": une lycéenne rentre chez elle et reçoit des messages inquiétants sur son portable. Paniquée, elle monte à l'étage et se retrouve face à un tueur habillé ... Devinez comment? d'une robe noire et d'un masque blanc!


"Quel est ton film d'horreur préféré?"


Ils n'avaient plus de masque de Scream, alors j'ai pris celui de Skeletor. Ca ira quand même?

Retour au présent (et à la couleur) et le scénariste, après avoir pastiché "Scream", s'attaque à présent au "Projet Blair Witch" en nous montrant un groupe de lycéens (dont une majorité de filles), accompagnés de leurs professeurs, se rendant dans une forêt pour y tourner un documentaire.


Mise en abyme, quand tu nous tiens.


Nao Nagasawa, idole très populaire au Japon et qui, à la même époque,
connaissait la gloire avec son rôle de Force Bleue dans le sentai "Hurricaneger".

Bien sûr, il ne se passe pas longtemps avant que les personnages ne commencent à se faire trucider un par un. La plupart des meurtres se déroulent hors-champ, à part le premier, filmé en vue subjective du tueur... comme dans "Vendredi 13"!


Il faudra vérifier l'alibi de Mme Vhoorees.


Vous noterez, au passage, que les acteurs ont un jeu tout en retenue.


A part celui-là, qui nous livre une imitation fort convaincante de la méduse sous tranxène.

Même quand on n'a pas un film précis en tête, les scènes laissent une impression de déjà-vu à l'amateur (voire même au néophyte) de slasher. Par exemple, quand, dans une voiture à l'arrêt, la passagère se baisse pour ramasser un objet et qu'au moment où elle se relève, le conducteur a été égorgé (un indice pour trouver le coupable: il n'y a que trois personnes dans la voiture); ou dans la scène classique du personnage qui rentre dans une pièce, puis qui s'écroule car mortellement blessé dans le dos.


C'est à cette heure-ci que tu rentres?


Je pouvais pas rentrer plus tôt: j'étais morte!


Est-ce dû au tranxène? Toujours est-il que la méduse de service est la seule personne
à garder son sang froid et à faire ce qu'il se doit en pareille circonstance: filmer la scène!


Sur le corps de la victime, les survivants découvrent ...
- Un CD?
- Ce n'est pas un CD... (pause hyper-dramatique) C'est un CD-rom!
(Réplique asséné avec autant de gravité que s'il s'agissait de l'identité du tueur!)

Concernant l'identité des tueurs (car, comme dans "Scream", ils sont plusieurs), autant vous le dire tout de suite: le dos de la jaquette, la bande-annonce et même le menu contiennent tous les éléments nécessaires pour les démasquer. Dommage, car le scénariste se donne du mal pour entretenir le suspense... au détriment de toute cohérence! Que les tueurs fassent semblant de découvrir des indices ou d'être surpris en découvrant les victimes quand ils sont avec d'autres personnages, d'accord; mais pas quand ils sont seuls! Ce détail, et divers autres trous dans le scénario, donnent un désagréable sentiment d'improvisation, comme si le scénariste avait écrit l'histoire sans savoir à l'avance qui serait le coupable. Le pire, c'est qu'à un moment, on pense avoir trouvé le coupable, puis la scène se révèle être une fausse piste scénaristique... qui se révélera elle-même être une mise en scène des tueurs! Mesdames, messieurs, pour la première fois sur vos écrans: la fausse fausse piste.


Cette fille est désagréable avec tout le monde, disparaît peu avant que
les meurtres ne commencent, et en plus, fume! Bref, c'est la suspecte idéale!

Et puisqu'on fait dans l'originalité, le film se terminera par le traditionnel combat à mort entre l'héroïne et le tueur principal; et là, la foire au plagiat continue, puisque les deux personnages s'arment de battes de base-ball qui trainaient dans le coin (récompense à qui me fournira une explication plausible à leur présence en ces lieux) et se la jouent "Battle Royale" (au point, d'ailleurs, que certains internautes, au vu des photos promotionnelles, avaient annoncé le film comme étant "un Battle Royale au féminin").


Il ne peut en rester qu'une!

Un dernier élément curieux du film est l'obsession du scénariste pour les portables. Jugez plutôt:
1°) Alors que l'héroïne se cache, son portable sonne, révélant sa cachette au tueur.
2°) Poursuivie par le tueur, la copine de l'héroïne s'arrête... Pour répondre à son portable! Même dans "Scary Movie", ils n'avaient pas osé la faire, celle-là!
3°) Et pour finir, devinez comment l'un des tueurs est démasqué? Grâce à la sonnerie personnalisé de son portable!


- Allo?
- Attention, chérie: ça va couper!

A l'heure où la France réalise que les fictions japonaises ne se limitent pas aux films de sabres et aux séries de sentai et découvre la variété et la qualité du cinéma nippon, il est bon de constater que même ce dernier peut parfois accoucher de grands moments de comique involontaire. Il faut cependant reconnaître que la réalisation est de qualité, à défaut d'être originale, et que le suspense fonctionne plutôt bien à la première vision (Car à la deuxième, toutes les incohérences scénaristiques sautent aux yeux). Niveau suppléments, on est plutôt gâtés (malgrè une navigation déplorable et une musique d'ambiance horripilante) avec de nombreux making of et interviews des actrices, ainsi qu'une scène finale coupée au montage (qui rend pourtant la fin du film beaucoup plus claire).

Répète ce que tu viens de dire sur mon film?

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