Année :

Avec:

Rika Fujii

(Fredol)

Sara Sakaki

(Akul)

Rei Noma

(Camille / Space Knight Red)

Ayaka Tsuji

(Satomi / Space Knight Blue)

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Si ZEN PICTURES consacre la majeure partie de leur production aux superhéroïnes sexy, il leur arrive aussi parfois de mettre en scène leurs doubles négatifs: les supervilaines, que ce soit avec la série des AKU NO HEROINE KIKI IPPATSU (Héroïne maléfique en situation critique) ou celle des ONNA SENTÔIN MONOGATARI (Histoire de femmes soldats), ou encore avec RULERS, un trio de supervilaines à la moralité plus ambigüe qu'on pourrait le croire.

Combattante maléfique de la non moins maléfique organisation Barhead dirigée par l'encore non moins maléfique Shogun Barhead, Fredol voit ses missions régulièrement contrées par les Space Knights, deux sœurs justicières qui ont piqué leur chorégraphie de transformation à ULTRAMAN 80. Lassé des échecs à répétition de Fredol, le Shogun la soumet à la torture tandis que la malheureuse le supplie de lui accorder une dernière chance. Finalement, Akul, une autre guerrière de l'organisation, convainc le Shogun de laisser Fredol l'accompagner dans une mission contre les Space Knights. Mais sitôt seule avec Fredol, Akul lui révèle que son véritable objectif est d'assassiner le Shogun pour prendre sa place.

Attirant les Space Knights dans un traquenard, Akul utilise ses pouvoirs pour laver le cerveau de Space Knight Red, la transformant en la malfaisante Camille et la poussant à attaquer sa sœur cadette, Space Knight Blue. Au cours du combat fratricide qui s'ensuit, Camille reprend ses esprits et redevient Red. C'est alors que Blue aperçoit des assassins envoyés par le Shogun pour abattre Akul et Fredol en même temps que les Space Knights, et elle est grièvement blessée en interceptant leur tir. Croyant sa sœur morte, Red redevient définitivement Camille sous l'effet de la colère tout en conservant cette fois ses souvenirs et sa personnalité.

Si le but d'Akul est de faire équipe avec Fredol et Camille pour tuer le Shogun, les deux autres n'ont aucune envie de s'associer avec elle et repartent chacune de leur côté pour qu'au final, chaque membre de cette non-équipe se retrouve à errer sans but précis: Akul ne peut plus retourner auprès du Shogun maintenant qu'il a découvert son double-jeu, Camille est obligée de s'éloigner de sa sœur qui a survécu à ses blessures mais a perdu la mémoire et est désormais terrifiée par sa sœur aînée qu'elle prend pour une guerrière de Barhead (Bizarrement, il ne vient pas à l'esprit de Camille de simplement changer de tenue), quant à Fredol, elle ne sait plus si elle doit ou non rester loyale au Shogun.

De son côté, le Shogun charge ses trois meilleurs soldats, Janen, Garba et Gork (lesquels partagent le goût de leur chef pour les dreadlocks), de lui ramener les fugitives. Si Fredol et Akul terrassent sans trop de peine leurs adversaires, Camille est capturée et emmenée au repaire de Barhead pour y être torturée avant d'être délivrée par Fredol. Nos trois anti-héroïnes se retrouvent ensuite face au Shogun, le moment pour Fredol de choisir enfin son camp.

La grosse difficulté quand on met en scène une équipe de "méchantes", c'est de faire en sorte que le spectateur puisse être de leur côté. RULERS y parvient très bien, d'une part en leur opposant en la personne du Shogun un adversaire incontestablement mauvais tout en dotant ses antihéroïnes de personnalités ambivalentes qui les humanisent: Akul est une traitresse motivée par la vengeance autant que par l'ambition, Camille est une méchante malgré elle qui cherche à redevenir celle qu'elle était avant, tandis que Fredol s'interroge sans cesse sur le camp qu'elle doit choisir.

Les RULERS (qui ne sont d'ailleurs jamais nommées ainsi) restent cependant une non-équipe dont les membres se sépareront sitôt leur but commun atteint: Akul prend la tête de Barhead pour le meilleur et pour le pire, Camille redevient Red et retourne auprès de sa sœur pour une scène de retrouvailles aussi sobre que touchante, tandis que Fredol redevient une solitaire sans véritable but.

Au final, on prend beaucoup de plaisir à suivre les tribulations de ces trois méchantes très humaines obligées de coopérer face à un adversaire commun malgré leurs dissensions. Pour paraphraser un fameux slogan publicitaire: elles se détestent mais nous, on les adore.