Année :

Ayumi Onodera

(Julia)

Ren Kashiwagi

(Len)

Chan Li Mei

(Len [Super-Heroïne Super-Fight])

Masako Horie

(Kasumi)

Aika Takeda

(Mira)

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Un dictateur spatio-temporel, une lycéenne Elue avec un grand E, trois guerrières cyborgs à la Terminator, tel sont les ingrédients de JIKUU SENSHI – JULIA & LENA, un diptique made in ZEN PICTURES dans lequel, une fois n'est pas coutume, la méchante est plus intéressante que les gentilles.


Kasumi Morinaga est une lycéenne ordinaire (en apparence), curieuse de tout et un peu détective amateur (plus amateur que détective, d'ailleurs). Aussi, quand une nouvelle élève au comportement mystérieux nommée Julia arrive dans sa classe, Kasumi se met à la suivre partout afin de découvrir son secret. Au cours d'une de ces filatures, Kasumi est victime d'une agression et sauvée par une étrange guerrière cyborg qui se révèle n'être autre que Julia.





Kasumi apprend alors que Julia est en réalité une guerrière de Force, une organisation spatio-temporelle luttant contre Medoo, un tyran qui asservit les unes après les autres les 48 Terres parallèles (et non 52 comme dans le DCverse). Selon une légende, une de ces Terres abriterait une "Sauveuse" doté de pouvoirs qui permettraient de vaincre Medoo. Julia est donc venu sur cette Terre à la recherche de ce Sauveur qui s'avérera être Kasumi, bien que cette dernière ignore l'existence de ses propres pouvoirs.






Malheureusement, Julia n'est pas la seule à rechercher Kasumi: Medoo a envoyé ses propres hommes pour capturer la Sauveuse. Parmi eux se trouve Mira, une guerrière cyborg nettement plus forte que Julia. Alors que Mira est sur le point de donner le coup de grâce à Julia, une troisième cyborg fait son apparition: Lena, la plus puissante guerrière de Force, mais aussi la soeur aînée de Julia.








Julia, Lena et Mira ont toutes trois la capacité de se transformer en des formes plus puissantes dotées de visages robotiques, ce qui permet de remplacer les actrices par des doublures (celle de Mira est particulièrement flagrante) qui exécutent les scènes de combat pendant que les vraies actrices récitent leurs textes à côté du caméraman (pour éviter de refaire les dialogues en post-synchronisation). Précisons toutefois que les scènes d'action que les actrices effectuent à visage découvert sont loin d'être honteuses, même si l'interprète de Lena est parfois un peu raide.




Le gros problème, c'est que Julia et Lena ne font pas preuve d'une grande efficacité dans leur mission. Oh, elles neutralisent bien quelques sbires de Medoo, ainsi que deux cyborgs dont la dangerosité reste à démontrer; mais dès qu'elles affrontent Mira, c'est la raclée systématique. Au point, d'ailleurs, que Kasumi sera finalement obligée de se rendre pour leur sauver la vie alors qu'elles étaient censées la protéger! Pas très glorieux sur leurs CV ... Humiliation suprême: mises hors-jeu après cette piteuse performance, nos deux héroïnes ne participeront même pas au combat final contre Medoo, ne réapparaissant que dans les dernières minutes du film pour faire leurs adieux à Kasumi, à qui Julia offrira son harmonica fétiche en guise de lot de consolation. Je dis "lot de consolation" car Kasumi non-plus n'aura pas servi à grand chose: censée être la Sauveuse qui vaincra Medoo, elle utilise vaguement ses pouvoirs une ou deux fois et ne jouera AUCUN rôle dans la défaite finale du tyran.




Résultat: nos trois héroïnes se font sans peine voler la vedette par la méchante de service, Mira, qui s'impose comme une anti-héroïne aussi dangereuse que charismatique. Hitchcock disait que pour qu'une histoire soit réussie, il fallait que le méchant soit réussi. Ici, la méchante est tellement réussie qu'elle s'impose comme le personnage principal de l'histoire, tandis que les trois héroïnes sont réduites au rang de faire-valoir. J'ajouterai donc un addendum à l'adage d'Hitchcock: pour qu'une histoire soit réussie, il faut que le méchant soit réussi mais il ne faut pas oublier le héros non-plus.




Julia et Lena parviendront quand même à redorer leurs blasons à la faveur de deux épisodes de SUPER-HEROINE SUPER-FIGHT dans lesquels Julia est confronté à un homme-araignée puis à une mystérieuse guerrière masquée qui n'est autre que Lena ayant subi un lavage de cerveau. Si Ayumi Onodera reprend le rôle de Julia, celui de Lena est désormais tenu par Chan Li Mei et cette fois, les deux actrices effectuent elles-mêmes toutes les scènes de combat.




JIKUU SENSHI – JULIA & LENA laisse donc une impression mitigée. Le pitch de départ n'est pas trop mal et la fin nous réserve un assez bon twist, mais les trois héroïnes manquent singulièrement de charisme et de personnalité à force d'échouer systématiquement dans leurs missions au point de se faire voler la vedette par la méchante de service. Mais comme ça, au moins, on ne pourra pas dire que le scénario était prévisible...