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Année :
| 2008 |
Genre : |
Schizofrénétique.
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Durée: |
1 h 41
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Avec: | Rina Akiyama
| (Mika)
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Sakichi Sato
| (Aki)
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HEIBON PONCH. On dirait le nom d'un cocktail et d'une certaine manière, cette adaptation du manga de George Asakura (qui, comme son prénom ne l'indique pas, est une femme) en est un: un mélange entre les polars déjantés de Quentin Tarantino (la scène d'ouverture est d'ailleurs un clin d'oeil revendiqué à celle de PULP FICTION), les délires schizophrènes de David Lynch et l'humour absurde du regretté Patrick Schulmann. Le résultat? Un Objet Filmique Non Identifiable comme le cinéma nippon en a le secret, ce qui le rend d'autant plus difficile à résumer. Par quoi commencer? Essayons par la présentation des deux personnages principaux. D'un côté, nous avons Aki, réalisateur poltron et looser, désespéré et suicidaire après s'être vu refuser au dernier moment le poste de réalisateur pour le film de ses rêves ("Sexy Driver", rien qu'au titre, on se doute que le scénario n'en était pas le point le plus important). De l'autre, nous avons Mika, une lycéenne barge ascendant homicide, complexée par son absence de poitrine et obsédée par le désir d'avoir un jour le format "Pamela Anderson". Costume marin, buruma, serveuse, yukata, infirmière … Mika passe par toutes les étapes du cosplay pour otaku. Et en plus, c'est une maniaque du bondage. Mika voit des gros seins partout. De l'eau à gros seins naturelle? Autant dire le Saint Graal pour Mika! Après qu'ils se soient rencontrés dans des circonstances peu communes (Mika avait tenté de voler la caméra d'Aki au moment ou ce dernier allait mettre fin à ses jours), Aki décide de tourner un film dont Mika serait la vedette, mais avant, il leur faut se débarrasser du corps de Hina, une AFP (Actrice à Forte Poitrine) que Mika a tuée à coups de faux seins. Il va falloir se débarrasser discrètement du corps. On a dit "discrétement"! Voilà pour le point de départ du film. A partir de là, l'histoire va progressivement perdre toute logique, mêlant réalité et fantasmes sans que la frontière entre les deux soit claire, aussi bien pour le spectateur que pour les personnages: nos héros font un séjour dans un love hôtel qui n'existe pas mais peut être que si, Aki avale des cassettes vidéos pour en visionner le contenu ou tire sur des policiers avec un flingue imaginaire ... La directrice du love hôtel est paraplégique. A moins qu'elle ne fasse semblant? Ou alors, tout ça n'est qu'un rêve? Mais alors, comment se fait-il que la caméra ait filmé la scène? Ça y est, j'ai pété un câble en essayant de comprendre ce film. Ah, j'allais oublier: le chauve et ventripotent Aki se transforme régulièrement et sans raison en un séduisant jeune homme sosie du père de Mika, qui était lui-aussi caméraman. A moins, bien sûr, qu'il ne se transforme pas vraiment et que ce soit seulement la façon dont Mika le voit qui change? Il n'empêche que l'histoire prend là un tour un peu dérangeant, puisque Mika vit une love story avec Aki qui, non seulement a l'âge d'être son père mais qui, en plus, lui rappelle son propre père. Avant. Après. Ciel, mon daddy ! Ce qui brouille encore plus les cartes, c'est que le personnage d'Aki est interprété par Sakichi Sato, qui est aussi… le réalisateur du film! Autrement dit, on voit alterner les scènes filmées par Sato en tant que réalisateur et celles qu'il filme en tant que personnage du film (dans les deux cas, le plan-séquence est de rigueur). Et si Sato filme une fiction, Aki, en bon adepte du docu-drama, filme la réalité. Sauf que la réalité d'Aki est la fiction de Sato. Vous me suivez? Non? C'est pas grave: moi non plus. Le réalisateur du film joue le rôle du réalisateur du film dans le film. Et l'actrice qui joue le rôle de l'actrice filme le making of. Infirmière !!! Mêlant rêve, réalité, clins d'oeil cinéphiles, film dans le film, ce road movie schizophrène embrouille aussi bien ses personnages que son spectateur qui ne sait plus, au final, s'il regarde un authentique nanar expérimental ou un pur chef d'oeuvre de réflexion sur la limite entre le réel et l'imaginaire. Après tout, comme le fait remarquer Mika dans la scène finale: "Ceci n'est qu'un film". Coupez ! |