Année :
2006
Genre : Kurokawa et ses drôles de tueuses.
Durée: 1h12

Avec:
Yoko Mitsuya
(Shiori)
Mika Shigeizumi
(Junko)
Mitsuho Ôtani
(Mika)
Kenichi Endô
(Kurokawa)
Ayumi Kinoshita
(Mina)

Site officiel :
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Tout le monde connait les DRÔLES DE DAMES, ce trio de séduisantes détectives privées dirigées par le miliardaire Charlie Townsend. Maintenant, imaginez un remake grim & gritty où elles ne seraient pas détectives mais tueuses à gages. Hé bien, n'imaginez plus, car ça existe déjà et ça s'appelle COOL DIMENSION. Vous remarquerez au passage que le titre ne veut absolument rien dire, au point qu'à l'international, le film a été rebaptisé COOL DIMENSION – INNOCENT ASSASSIN, ce qui correspond déjà un peu mieux au contenu.


Le film met donc en scène un trio de tueuses à gages menées par le mystérieux Kurokawa: Shirori, Mika et Junko. Et à part leurs noms, je n'ai malheureusement pas grand-chose à dire sur elles, un des premiers gros défauts du film étant le peu de caractérisation de ses héroïnes. Toute de cuir rouge vêtue façon Elektra, Shiori (Yoko Mitsuya) est le personnage principal du film et donc celle qui a le plus de temps de présence au détriment des deux autres. Junko (Mika Shigeizumi) ne devient intéressante qu'à partir du moment où elle se révèle être une psychopathe jouant un double jeu. Quant à Mika (Mitsuho Ôtani), elle ne sert à rien tellement on la voit peu alors que, paradoxalement, c'est son personnage qui est le plus étoffé: elle est plus enjouée que ses collègues, a des sentiments (Réciproques?) pour Shiori, et on la voit même pratiquer des loisirs en s'occupant de plantes et d'un petit chien (que Junko se fera une joie de trucider avec un bref sourire sadique, histoire que le spectateur comprenne bien à quelque point elle est méchante).


Kurokawa n'ayant pas les moyens de Charlie Townsend, leur QG est un vieil immeuble en ruine.


En même temps, tout le budget est passé dans l'endroit où il reçoit ses clients. Question d'image, j'imagine.

Le film s'ouvre sur une séquence prégénérique durant laquelle nos trois anti-héroïnes exécutent un premier contrat dans une boîte de nuit pendant que les témoins féminins de leur crime répètent en boucle de petits cris de terreur totalement ridicules. Enfin, je dis "nos trois anti-héroïnes", mais dans les faits, Shiori se tape tout le travail alors que ses deux collègues n'apparaissent qu'à la toute fin de la scène, histoire de justifier leurs salaires. Et dès cette première séquence, on est confronté au plus gros défaut des scènes d'action de ce film: la doublure de Yoko Mitsuya. Certes, je n'ai pas la naïveté de croire que toutes les scènes d'action d'un film sont effectuées par les vrais acteurs, mais des doublures ressemblantes sont quand même une exigence minimum. Et comme Yoko est doublé par un homme qui n'a pas du tout la même morphologie (Alors que la doublure masculine de Mika Shigeizumi passe inaperçue et que Mitsuho effectue elle-même son unique scène de combat), il est très dur de se concentrer sur les combats de Shiori quand elle change de sexe un plan sur deux! C'est d'autant plus regrettable qu'à la vue du making of, Yoko Mitsuya semble être une combattante correcte.


Laissez tomber, les gars, ça se voit.


Shiori est tellement balèze que les portes s'ouvrent devant elle sans qu'elle les touche.


Elle vérifie une dernière fois que sa cible est la bonne. On ne sait jamais, les erreurs, ça arrive.


Et malgré le nombre conséquent de personnes qui ont assisté au meurtre, c'est la thèse du suicide qui est retenue. (Vous noterez au passage que la photo qui illustre l'article est la même que celle que tenait Shiori sur l'image précédente)

Bref, retour au scénario. Après cette mission, nos trois tueuses ne restent pas longtemps inactives puisqu'elles reçoivent rapidement un nouveau contrat: un politicien corrompu les charge d'éliminer un certain Muraoka et de récupérer un disque qu'il détient contenant les preuves de ses activités illégales. Leur seul indice pour le localiser est qu'il contacte régulièrement une certaine Yumi Hayakawa qui travaille pour le magazine "Hunting". Shiori se fait donc engager comme journaliste par ce magazine afin de pouvoir approcher celle-ci.


Elles font une séance de spiritisme?


Oh, pardon! C'est une réunion devant un écran qui diffuse des images de leur cible.


Images qui se couvrent du mot "korose" (tuez) répété à l'infini...


... jusqu'à ce que tout l'écran vire au rouge. Le message est clair.

Mais Shiori découvre que d'autres personnes sont sur la piste de Muraoka quand la malheureuse Yumi est agressée et battue à mort par un mystérieux deuxième groupe de tueuses qui voulaient l'obliger à leur révéler la cachette de Muraoka. Ces tueuses ne sont cependant pas très futées, puisqu'elles n'ont pas pensé à examiner le portable de leur victime... dans lequel Shiori trouve toutes les informations nécessaires pour localiser leur cible commune!


Ce n'est pas prudent de se promener seule le soir.


Je l'avais dit!


Tu vas parler, dis, tu vas parler?


Mais comment voulez-vous qu'elle vous répondre si vous lui fourrez la photo dans la bouche?


Et hop! On meuble avec une scène de cul qui sort de nulle part et ne sert à rien. C'était ça ou un écran noir de 3 minutes.

Néanmoins, Shiori est troublée par le fait que Muraoka a perdu sa femme et sa fille Mina, tuées par un chauffard il y a 10 ans, et elle commence à se souvenir qu'elle a vécu un drame similaire. Ses parents ont en effet été assassinés alors qu'elle était enfant et elle a été ensuite adoptée par Kurokawa (qui n'est donc probablement pas étranger à leur mort), lequel l'a formée pour devenir une tueuse insensible.


C'est vrai qu'il y a un air de famille entre les deux familles.


Oh mon Dieu, ils ont tué mes parents! Espèce d'enfoirés!


Tu veux venir avec moi, petite?


Elles sont quand même vachement confiantes, les fillettes japonaises!

Shiori commence donc à retrouver son humanité, au point de laisser filer Muraoka quand elle le retrouve une première fois et d'empêcher plus tard Junko de tuer la fille de ce dernier. Car contrairement à ce qu'affirme la version officielle, Mina a survécu à l'accident(?) qui a couté la vie à sa mère et est depuis en fauteuil roulant. Nos trois tueuses font donc croire à Muraoka qu'elles détiennent sa fille en otage pour l'obliger à leur remettre le disque qu'elles recherchent.


Rends-toi, Muraoka. On tient ta fille en otage!


C'est bon, vous avez gagné, je me rends. Relâchez-la, maintenant.


Ha, ha! C'était une fine supercherie.

Mais sitôt le disque en sa possession, Junko se retourne contre ses deux camarades, abattant froidement Mika et révélant à Shiori que l'autre groupe de tueuses travaille en fait pour elle. Le spectateur, quant à lui, avait complètement oublié leur existence vu qu'on ne les avait pas revues depuis le meurtre de Yumi.


Voilà le disque, Junko.


Dis donc, tu pourrais dire "merci".


Merci.


Coucou! On vous a manqué?


Shiori se fait tabasser à coups de battes de baseball...


...puis empaler sur un sabre...


...puis re-coup de batte de baseball sur le crâne...


...et Junko termine en vidant un chargeur entier sur elle.


Et elle survit à tout ça? C'est la fille de Wolverine ou quoi?


Même les personnages du film n'y croient pas!


C'est comme Mina, ça ne tient pas debout.

Et donc, Shiori pas contente, Shiori massacrer les autres tueuses, Shiori retrouver et tuer Junko qui a entretemps abattu Muraoka. Après quoi, Shiori annonce à Kurokawa qu'elle quitte son organisation... et ce dernier l'abat lâchement par derrière dans une scène largement pompée sur LEON. Ce qui fait que pour l'effet de surprise, c'est raté pour ceux qui ont vu le film de Besson. Le scénariste n'avait visiblement pas envie de faire de suite puisqu'il a zigouillé la quasi-totalité des personnages principaux, à l'exception de Kurokawa qui, sans l'équipe de tueuses qu'il avait mis tant de temps à former, va sans doute devoir mettre la clé sous la porte. Encore que, quand on voit ce à quoi Shiori avait survécu juste avant, on ne serait pas surpris de la voir se relever en pleine forme.


Vous vous battez comme des manches, les gars!


Ce n'est même pas la peine d'essayer, il est impossible de garder son sérieux en voyant Shiori enfoncer un sabre dans le ventre de son adversaire... en tapant dessus à coups de barre de fer!


D'ailleurs, quand l'actrice éclate de rire en voyant ses propres scènes d'action, c'est mauvais signe.


Heu... Non, non, j'ai rien dit, c'est très bon signe, au contraire.

A défaut d'être original, le scénario de COOL DIMENSION aurait pu donner quelque chose de... cool. Malheureusement, il souffre de personnages principaux peu développés, de l'introduction d'éléments qui sont aussitôt mis de côté pour, dans le meilleur des cas, être réintroduits alors que le spectateur a largement eu le temps de les oublier, d'une doublure trop voyante pour son actrice principale et d'un rythme lent auquel viennent se greffer d'interminables et répétitives scènes de meublage, dont une partie de jambes en l'air à trois qui surgit de nulle part et donnerait l'impression d'avoir accidentellement zappé sur un film porno si l'un des participants n'était pas le commanditaire de nos trois héroïnes. Notre trio de tueuses aura finalement été trop efficace puisque tout le potentiel de leur film aura été... tué dans l'œuf!


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