Année :
2004
Genre : Ultracheapwoman.
Durée: 1 h 15
Avec:
Yui Asahina
(Lisa / Assaultlyser)

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Fin 2004, un studio Japonais spécialisé dans le pastiche porno de super-héroïnes japonaises et désireux de diversifier sa production fonde ZEN PICTURES pour produire des films plus "grand public". Parmi leurs toutes premières créations figurent trois kyodai (ce terme sera expliqué plus loin) : ASSAULTMAN (le seul personnage principal masculin de la firme), ASSAULTKIDS TETSUWAN LUNA (uniquement disponible en téléchargement payant sur leur site) et ASSAULTLYSER, qui nous intéresse ici.


Le DVD d'ASSAULTLYSER a été conçu comme s'il s'agissait d'une compilation d'épisodes d'une série TV, puisque l'histoire est découpée en trois épisodes, avec génériques de début et de fin, bande-annonce de l'épisode suivant, et même un "eye-catch" (une image ou séquence annonçant une coupure pub). L'histoire de chaque "épisode" varie peu et rappelle celle d'un épisode lambda d'ULTRAMAN: un ou plusieurs monstres géants attaquent la ville, Assault, une organisation paramilitaire, tente de les combattre, ça rate et notre héroïne se transforme en géante pour exploser les monstres.


Au cas où vous vous demanderiez ce que "Assault" veut dire.


L'héroïne: Lisa, alias Assaultlyser
(l'écriture japonaise de Lisa et de Lyser est pratiquement la même).


(Une amusante coïncidence: elle a des faux airs avec une
des actrices d'ULTRAMAN MAX, diffusé l'année suivante)


Son patron, incarné par Eiichi Kikuchi, acteur vu dans
plusieurs séries ULTRAMAN, histoire de boucler la boucle.


Et leur faire-valoir.


Pour combattre les monstres, Assault dispose d'avions en plastique...


...et de stock-shots de militaires.

Pas grand chose à dire sur le fond, donc; mais c'est sur la forme que les choses deviennent intéressantes. Tout d'abord, un peu de vocabulaire: le "kyodai" (litt: géant) est un sous genre de super-héros japonais qui a le pouvoir de se transformer en géant pour combattre des monstres, géants eux-aussi (les plus connus sont ULTRAMAN (le premier et le plus populaire au Japon) et SPECTREMAN). Mettre en scène une "kyodai heroine" implique donc des effets spéciaux conséquents, incompatibles avec un petit budget. BPE, auteurs de la célèbre MIGHTY LADY, ont contourné la difficulté en assumant pleinement leur manque de moyen et en jouant la carte du système D: des costumes simples mais élaborés, des immeubles en carton, quelques voitures Majorette, deux-trois incrustations simples mais efficaces et le tour est joué! ZEN, au contraire, a préféré opté pour les grands moyens.. et le plantage systématique! Car si BPE parvient facilement à endormir l'esprit critique du spectateur au point que celui-ci finisse par faire abstraction du côté artisanal de leurs films; ZEN, par des trucages trop ambitieux, rend leur médiocrité tellement criarde qu'on finit par ne plus voir que ça. Tout d'abord, les costumes. Si vous trouvez déjà le costume de l'héroïne cheap, sachez que ce n'est rien à côté de celui du méchant principal:


Si c'est un couturier Terrien qui a créé son costume,
c'est normal qu'il nous en veuille à mort.


Il en a d'ailleurs tellement honte qu'au début, il n'apparaît que comme ça.


Mais il a de gros moyens pour conquérir la Terre,
comme cette escadrille de... de... de quoi, au juste?


Et bien sûr, une armée de craignos monsters.


Dont un gorille géant qui tient plus de GORGA que de KING KONG.

Mais tout ça n'est rien en comparaison des trucages utilisés pour rendre le gigantisme des personnages, car pourquoi s'enquiquiner à construire des maquettes quand on peut incruster les monstres directement sur des prises de vues réelles?


Il suffit, pour masquer le raccord, de rajouter de la fumée en CGI.


Mais point trop n'en faut, quand même.


Ou alors, on superpose une autre prise de vue au premier plan, au
mépris des règles les plus élémentaires de la perspective et de l'urbanisme.


De temps en temps, on rajoute un figurant qui gesticule,
comme ce personnage qui regarde le combat à sa fenêtre.


Fenêtre dont la vitre explose alors qu'on voit bien qu'elle est ouverte.


Du coup, le décor extérieur change.


Le fond vert se reflettant sur les parties argentées du costume de l'héroïne,
celle-ci acquiert la faculté de se fondre partiellement dans le décor.


L'ombre projetée sur le ciel, c'est pas mal non plus.

Mais, me direz-vous, ils doivent bien se rattrapper sur les combats, non? Hélas, pour insister sur le gigantisme des personnages, les combats sont filmés à deux à l'heure avec l'intensité d'un affrontement de koalas catcheurs dopés au lexomil. De plus, non seulement certaines séquences sont réutilisées lors des différents combats, mais il n'est pas rare qu'on nous repasse plusieurs fois la même scène lors du même combat!


Des séquences de vol à rendre jaloux l'HOMME-PUMA.


Elle a piqué "l'attaque en croix" d'ULTRAMAN.


Tous aux abris: elle sait pas viser, c'te conne!


L'équipe a du se dire: "Pour la scène ou le méchant projette l'héroïne
au loin, on va juste la filmer à terre et rajouter un grand BAOUM!
Ca devrait le faire, non?" Dois-je préciser que non, ça le fait pas du tout?

Malgré ces trucages hallucinants (au mauvais sens du terme) et quelques passages surréalistes dont je préfère vous laisser la surprise, il y a quelque chose de touchant à voir les débuts balbutiants d'un studio indépendant qui s'est rapidement imposé au Japon de par sa productivité exceptionnelle. ZEN a d'ailleurs depuis retaté du kyodai avec beaucoup plus de réussite. A voir comme un galop d'essai, donc.


Je n'ose imaginer qu'il puisse y avoir un symbolisme volontaire dans cette image.