Année :

Doori Sakurada

(Kaname)

Rakuto Tochihora

(Naoya)

Takuya Uehara

(Isshin)

Keita Kimura

(Amou)

Toshikiyo Fujii

(Tomonori)

Nao Nagasawa

(Maya)

Goo Ayano

(Amamiya)

Masami Horiuchi

(Tezuka)

Si en France, on connaît surtout Pokemon et Yu-Gi-Oh, il existe un autre jeu de carte culte au Japon: Aquarian Age. Le jeu est d'ailleurs tellement populaire qu'il a donné naissance à de nombreux produits dérivés: drama-CDs, mangas, dessins-animés, et maintenant, un film live.


Petit résumé pour ceux qui n'ont jamais entendu parler du jeu: le joueur incarne un Mindbreaker, un être capable de contrôler d'autres personnes (représentées par les cartes) pour leur faire affronter celles que contrôle son adversaire, le but du jeu étant de vaincre tous les personnages du camp adverse.



Les personnages sont répartis en 5 camps qui s'affrontent entre eux tout en concluant parfois des alliances contre un camp adverse. Ainsi, Arayashiki regroupe les personnages d'inspiration orientale: mikos (femmes qui s'occupent des temples shinto), ninjas, artistes martiaux, magiciens taoistes et diverses créatures mythologiques. Inversement, Wiz-Dom regroupe les personnages d'inspiration occidentale (druides, sorciers), dont beaucoup portent l'habit de prêtre (le catholicisme et le protestantisme sont des religions "importées" pour les Japonais). Dark Lore regroupe les personnages appartenant au "côté obscur": vampires, loups-garous, sirènes ... Quant à E.G.O. (à l'origine, l'acronyme signifiait "Evolutionary Girls Organization" mais est devenu "Evolutionary Generation Organization" quand des personnages maculins ont commencé à être intégrés au jeu), c'est un peu l'équivalent des X-Men: des personnes nées avec des pouvoirs psioniques et se considérant comme une nouvelle étape de l'évolution. Enfin, Eraser est une race d'envahisseurs extraterrestres ayant l'apparence d'anges aux ailes blanches (par opposition à certains Dark Lore qui ont des ailes noires) ou de créatures reptiloïdes surnommées les Dragons. Dans les éditions plus récentes, on compte un sixième camp, l'Empire, composé de créatures originaires d'une autre dimension.



Comme vous avez pu le constater ci-dessus, le jeu ne comportait au départ que des personnages féminins; mais comme il s'est avéré être assez populaire auprès du public féminin, ses concepteurs ont édité Orion No Shoonen (Juvenile Orion pour le public anglophone), une extension ne comportant que des personnages masculins, ainsi qu'un shoojo manga (manga pour filles) éponyme dont le film qui nous intéresse ici est justement l'adaptation.


N'ayant pas lu le manga, il m'est difficile de juger si l'adaptation est fidèle ou non à l'original. Mais une première remarque s'impose: les rares personnages féminins sont toutes passées à la trappe. C'est bien simple, à l'exception des figurantes qui assistent au concert d'Alice Nine dans la scène d'ouverture, il y a en tout et pour tout un seul personnage féminin. Mais bon, puisqu'on cible en priorité un public féminin, mieux vaut capitaliser sur les éphèbes torses nus avec un soupçon d'imagerie yaoi (Pour ceux qui l'ignorent, le yaoi est un genre de manga très populaire auprès du lectorat féminin et mettant en scène des relations homosexuelles plus ou moins suggérées entre hommes).



A part ça, on retrouve bien les 5 héros masculins du manga, chacun représentant un des 5 camps du jeu (le 6ème a été créé après Orion No Shoonen).

A ces personnages, ajoutons un trio de scientifiques étudiant de très près les 5 camps: Tezuka, Amamiya et Maya (la propre soeur d'Isshin).


Pour en revenir au mystérieux agresseur d'Amou, le personnage est d'autant plus inquiétant qu'on ne le voit jamais. Le spectateur devine sa présence par des effets de caméra subjective, partageant ainsi le sentiment d'insécurité des personnages qui se sentent observés sans pouvoir voir le voyeur ... jusqu'à ce que celui-ci les attaque d'une façon foudroyante parfaitement rendue par un mélange de caméra subjective et d'accéléré.


Ce n'est que dans la dernière scène qu'on découvrira enfin son identité, au moment où les destins de nos cinq héros convergent pour les réunir face à l'agresseur ... qui disparaît dans la nuit ... et c'est tout. Un bel exemple de fin en queue-de-poisson!



Au final, AQUARIAN AGE s'apparente à une longue séquence de mise en place très bien menée mais qui ne débouche sur rien. Le grand Gotlib avait jadis mis en scène un épisode de feuilleton rendu incompréhensible par l'absence de sa séquence prégénérique. Avec AQUARIAN AGE, on a plutôt l'impression inverse: celle d'assister à une séquence prégénérique sans épisode derrière. La conclusion ouverte a beau être frustrante, le scénario bénéficie d'un bon suspense, même s'il se concentre plus sur les relations et les cas de conscience des personnages que sur la recherche de l'identité de l'agresseur. En outre, le film est visuellement très beau et surtout, il n'est pas hermétique pour ceux qui ne connaissent pas l'univers du jeu (ce qui était mon cas quand je l'ai vu la première fois).