Année : 2010
Pays : France
Catégorie(s) : Comédie, Science-Fiction
Genre : Les paradoxes temporels, c'est vraiment casse-couille.
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LA SÉRIE


Après une première saison diffusée sur Dailymotion qui avait su compenser son manque de moyens par un scénario astucieux et bourré d'humour, le Visiteur du Futur revient pour une deuxième saison sur la défunte chaîne Nolife qui lui permet d'enfin bénéficier de moyens à la hauteur de ses ambitions.


Il faut que tu regardes cette saison parce que sinon, voilà ce qui va se passer!

Ayant empêché la création de la Brigade Temporelle dans la conclusion de la saison 1, le Visiteur est désormais libre de faire de même avec les nombreuses catastrophes qui rendront la Terre inhabitable dans son 2550 d'origine. Et quand on maîtrise le voyage dans le temps, c'est assez simple puisqu'il suffit de déterminer l'événement anodin qui a servi de déclencheur via un complexe effet papillon (par exemple: acheter du lait en 2010 causera l'explosion d'une centrale nucléaire deux siècles plus tard) et se rendre à cette époque pour l'empêcher.


Sur le papier, c'est très simple.


Encore faut-il que la personne concernée soit d'accord.

Pour cela, le Visiteur bénéficie de l'aide de ses assistants: le Dr Henry Castafolte qui ignore toujours qu'il est un robot, Raph et les deux seuls amis de ce dernier, Tim et Leo.


Henry Casafolte en mauvaise posture.


Raph supervise les opérations.


On ne peut pas dire que Tim et Leo inspirent confiance.


Un bon relookage, et ça va tout de suite mieux.

Quand ces deux derniers lui font faux bond, le Visiteur leur trouve deux remplaçants en 2099 qui ne sont pas des inconnus pour le spectateur puisqu'il s'agit de Judith et Mattéo, ses ennemis de la saison 1 qui n'en ont cependant aucun souvenir, leur histoire ayant été modifiée quand il a empêché la création de la Brigade Temporelle. Dans cette nouvelle continuité, Judith est une conseillère technique en suicide au chômage qui accepte de travailler pour lui contre la promesse qu'il l'aide à s'installer en 2010.


Envie de mettre fin à vos jours? Judith est là pour vous aider!


La même incognito.


Elle squatte chez Raph en attendant d'avoir ses papiers.


Ce qui n'est pas sans causer des quiproquos gênants vis à vis du love interest de ce dernier.

Quant à Mattéo, il est devenu son garde du corps / amoureux platonique. Et c'est qu'il est particulièrement zélé, le bougre! C'est bien simple: frappez, touchez ou faites ne serait-ce que pleurer Judith et vous recevez aussitôt son poing dans la figure ou une balle dans la tête en représaille.


Le premier qui la touche, il meurt direct. (sic)


Oups, bavure!

Malheureusement, les actions du Visiteur inquiètent les Lombardi, une fratrie de 2550 dont les parents et grands-parents se sont rencontrés à la faveur de certaines des catastrophes qu'il veut empêcher et qui craignent donc qu'il efface ainsi leur existence. Une première tentative de discuter gentiment du problème avec lui n'ayant rien donné (ou presque: il a essayé de se débarasser de son interlocuteur en l'abandonnant dans un tunnel infesté de zombies!), ils décident de recourir à des méthodes plus drastiques en utilisant leur propre machine temporelle pour supprimer le créateur d'Henry, empêchant ainsi ce dernier d'aider le Visiteur à s'évader d'une prison où ils étaient tous les deux détenus.


Encore une fois, sur le papier, c'est très simple.


Riton, le créateur présumé d'Henry est également le seul humoriste du monde encore moins drôle qu'Arthur.

Ceci-dit, les apparences sont trompeuses et aucun des Lombardi n'est vraiment ce qu'il paraît être. Raul, l'aîné et le cerveau du trio, a toutes les apparences d'une brute froide et impitoyable alors qu'il est en réalité intelligent et raisonnable et joue le rôle de garde-fou auprès de ses cadets. Dario est un lâche veule et pas très malin que personne ne prend au sérieux mais qui peut se révéler dangereusement violent si on le pousse à bout. Enfin, si Sara se fait au départ passer pour une otage fragile et innocente de ses frères, elle est en réalité la plus sadique et instable de la famille, capable de s'interrompre au milieu d'une conversation pour tabasser à mort un type dont elle n'a pas aimé le regard.


Les Lombardi ont pris des otages.


Et ils ont enrôlé des sbires.


Quand on est habitué à se fritter contre des zombies, les sbires, c'est de la gnognotte.


Ceci-dit, rien ne vaut l'artillerie lourde.

L'intrigue de cette saison 2 est d'ailleurs loin d'être manichéenne. Les Lombardi ne cherchent finalement qu'à échapper à l'anéantissement et n'ont recours à des méthodes radicales que parce que la négociation n'a rien donné. Inversement, si les intentions du Visiteur sont louables, on ne peut pas en dire autant de ses méthodes à base de mensonges, de manipulations et parfois même de menaces. Il n'hésite même pas à reprogrammer Henry quand il n'est pas d'accord avec lui! Et si ses actions permettent de sauver de nombreuses vies dans le futur, on ne peut ignorer qu'elles en gâchent, voire en annulent d'autres dans le présent.


A-t-on le droit d'empêcher un couple de connaître le bonheur et d'avoir une descendance ...


... si ça permet d'éviter ça?

Comme pour la précédente saison, l'intrigue est magistrale et exploite à fond le principe du set up / pay off (introduire à l'avance un élément qui servira plus tard) tant la plupart des événements de la série jouent un rôle dans sa résolution, y compris une sous-intrigue des trois premiers épisodes qui servaient surtout à mettre en place la nouvelle équipe du Visiteur.


Une équipe qui respire la joie de vivre et la bonne humeur.

Cette saison permet d'ailleurs de développer les personnages récurrents. Raph se rapproche enfin de son amie d'enfance Stella tandis qu'on en apprend un peu plus sur le passé du Visiteur et comment il a rencontré Henry, lequel découvre et accepte enfin sa nature de robot tout en apprenant ses origines qui risquent de beaucoup surprendre le spectateur; même si, comme souvent avec les histoires de voyage temporel, il y a un petit détail qui cloche: sa création étant indirectement due à l'annulation d'une catastrophe par le Visiteur, comment peut-il exister quand-même avant que cette annulation n'ait lieu?


Henry Castafolte begins.


Gogo-gadgetobras!


La première fois, ça surprend un peu.


Raph va-t-il enfin réussir à pécho Stella?


Mattéo va-t-il enfin réussir à pécho sa patronne?

Enfin, cette deuxième saison bénéficie de nettement plus de moyens que la précédente dont l'aspect amateur cède place à des décors, maquillages, accessoires et effets spéciaux nettement plus élaborés, un nombre accru de personnages secondaires et de figurants et une plus grande variété de lieux de tournages.


L'épisode 6 prend même des allures de publicité déguisée pour le restaurant où il est tourné, sans qu'on arrive à dire à quel point c'est du seconde degré ou non.


La team Visiteur approuve cet article.



BILAN


Concept = 4 / 5
On retrouve le thème du voyageur temporel tentant d'empêcher certains événements du passé aux conséquences dévastatrices, doublé cette fois d'une réflexion morale sur les éventuelles existences innocentes gâchées ou sacrifiées au nom du bien commun.



Scénario (Intrigue globale) = 4,9 / 5
Un scénario magistral nous ménageant des révélations surprenantes avec les origines d'Henry et la résolution du conflit avec les Lombardi, le tout doublé d'un excellent débat moral sur les méthodes qu'on peut employer et les sacrifices qu'on est prêt à faire pour atteindre un but qu'on estime légitime (sauver l'humanité pour le Visiteur, empêcher l'anéantissement de leur famille pour les Lombardi). À la rigueur, on pourra noter un ou deux éléments qui clochent, comme Henry qui ne devrait pas exister dans la continuité où la Terre est ravagée par les pluies acides (À moins que, comme pour la rencontre entre Judith et Mattéo et celle entre Lopez et Constance, sa création aurait quand même eu lieu dans des circonstances différentes?) mais c'est difficilement évitable avec les histoires de modifications temporelles à tiroirs.



Scénario (Épisodes) = 4,3 / 5
La première moitié semble reposer sur des épisodes aux intrigues indépendantes mais qui mettent en réalité en place les éléments de l'intrigue fil rouge lancée à partir de l'épisode 8. (Voir la section épisodes pour plus de détails.)



Humour = 5 / 5
L'humour est encore une fois un ingrédient majeur de la série, reposant à la fois sur les dialogues, le comique de situation, les personnalités farfelues des personnages et même quelques ruptures du quatrième mur.



Personnages principaux = 5 / 5
Les personnages principaux sont réussis et mémorables et connaissent d'intéressants développements au cours de la série, que ce soit la relation entre Raph et Stella, celle entre Judith et Mattéo, Henry qui découvre et accepte sa nature robotique ou le Visiteur qui se remet en question quand il doit faire face aux conséquences de ses méthodes parfois discutables malgré ses bonnes intentions.



Antagonistes = 5 / 5
les Lombardi sont d'excellents antagonistes ambivalents pour qui l'élimination du Visiteur est une question de survie.



Autres personnages = 3,6 / 5
Ne bénéficiant plus du twist final de la saison 1, Tim et Leo sont de plus en plus anecdotiques et pratiquement réduits à des éléments du décor dont le scénario rappelle de temps en temps l'existence. Inversement, Stella prend de l'importance grâce au développement de sa relation avec Raph, tandis que que tous les autres personnages sont mémorables, certains étant même destinés à prendre de l'importance dans les saisons à venir.



Casting = 5 / 5
Comme pour la saison précédente, les acteurs sont excellents et contribuent grandement à rendre leurs personnages mémorables.



Effets spéciaux = 4 / 5
L'amélioration est notable par rapport à la saison précédente et effets spéciaux, décors et maquillage sont d'une grande qualité.



Génériques = 3,7 / 5
Accompagné du jovial Why do you smile des Lovely Rita, le générique de fin consiste en une succession de photos des personnages principaux dont les visages sont systématiquement cachés. (3,7 / 5)


Celui du dernier épisode est accompagné par A little bit longer de Florent Dorin, l'interprète du Visiteur, une balade calme soulignant bien le retour à une certaine tranquilité à la fin de la saison, le tout accompagné d'images d'un mur où sont punaisées des photos de tournage où apparaissent les personnes citées dans les crédits correspondants. (3,7 / 5)




NOTE FINALE = 17,8 / 20